jeudi 19 décembre 2013

Mon beau sapin, roi des.... usines?

Bonjour les amis!

Alors ces fêtes, ça se prépare bien?
Les cadeaux, la nourriture, tout le tralala...
Je ne sais pas pour vous mais mon portefeuille s'allège méchamment. Mais on va faire comment? C'est Noël, Papa Noël doit penser à tous les enfants...


7 millions de sapins de Noël sont vendus chaque annéeIl y a une tradition à laquelle on n'a jamais dérogé dans ma famille jusqu'à mes 17 ans, au moment où je me suis envolée vers de nouveaux horizons : le fameux sapin!
Tous les ans, aux alentours du 20 Décembre, la petite odeur bien caractéristique de pin envahissait la maison. Même quand nous étions déjà suffisamment grands pour savoir que le père Noël n'existait pas (à cinq ans c'était fait pour moi) et que nous préférions des enveloppes d'argent à tout cadeau matériel (vers quatorze ans...), le sapin et son odeur restaient incontournables et continuent à symboliser pour moi les fêtes de fin d'année.

Aujourd'hui, je constate à mon plus grand déplaisir que les sapins artificiels ont envahi le marché, et nous pouvons remercier nos amis chinois.
Que voulez vous? Économiquement, c'est plus intéressant. On dépense entre dix mille et cinquante mille en fonction de la taille de sapin qu'on souhaite, et pour les cinq années à venir, voire même dix années, on a un sapin en plastique qu'on ressort au même moment de l'année, sur lequel on place les mêmes décorations de toujours accompagnées de quelques nouveaux gadgets si on a achetés, et hop c'est parti. 

Le sapin est toujours là, mais vous pouvez froncer le nez, vous ne sentirez rien de chez rien. Et ça, je ne peux m'y résoudre. Où est passé notre bon vieux arbre dont l'odeur envahissait la maison entière??? Et il y a les écolos qui sont contents. Vous savez, ceux qui jurent qu'ils veulent sauver la planète et demandent aux africains de respecter à la nature qu'ils ont fini de bousiller depuis la révolution industrielle.

Pour cette année, j'ai donc décidé de chercher mon sapin naturel à moi, mon roi des forêts, et non des usines. Je m'en fous des écolos hein, je VEUX mon sapin qui sent.

A mon plus grand désarroi, je n'ai toujours pas trouvé un seul vendeur de sapins naturels dans la ville de Douala. Tout le monde me dit la même chose : avenue de gaulle, marché des fleurs. Et pourtant, jusque là, dans mes patrouilles, je n'ai rien vu. Et je commence vraiment à paniquer parce qu'on est le 20 et je ne peux me résoudre à acheter un sapin en plastique.

Donc ayez une pensée pieuse pour moi!
Il FAUT que je trouve mon sapin naturel sinon je serai très triste!

Bon, sinon, joyeuses fêtes à vous!

J.D.

jeudi 12 décembre 2013

Business business : Et si on mettait un taxi en route?

Hello à tous

Je ne sais pas si comme moi, vous aviez déjà envisagé un jour d'investir dans une petite voiture (Toyota de préférence), de l'envoyer au bled vite fait, bien fait, et de faire le nécessaire pour la transformer en taxi. Ah oui, on se frotte toujours les mains d'avance en songeant au gain : entre cinquante et soixante mille francs par semaine, l'investissement rentabilisé après un an et demi, ça fait rêver...



Mais voilà, moi j'en suis toujours restée au stade de l'idée. Pourquoi? Parce que tous ceux avec qui j'en parlais, que ce soit ceux qui étaient sur place, ou ceux qui s'y étaient essayés depuis l'étranger, me disaient qu'en réalité, c'était un sac de problèmes. "Tout le temps des pannes..." "Les chauffeurs ne sont pas sérieux..." "On ne te donne jamais la recette complète..." "Ils maltraitent la voiture" "Partout des cabosses"... Etc, etc.

Une de mes tantes m'a raconté avec une larme au coin de l’œil comment le chauffeur à qui elle avait confié son taxi a disparu du jour au lendemain avec sa voiture. Les avis de recherche émis par la très compétente police camerounaise n'y ont rien fait. Le bon monsieur avait en projet de s'installer au nigéria et a probablement fait d'une pierre deux coups : il a trouvé son moyen de transport pour arriver jusqu'à la frontière et la traverser et la vente de la voiture en pièces détachées lui a donné de quoi survivre les premiers temps.

Un ami m'a lui raconté qu'il a confié la voiture à un de ses cousins, qui devait la garer tous les jours à 21h. Un beau jour, la voiture a fait un accident en pleine nuit avec un chauffeur dont il ignorait l'existence. Complètement broyée et irrécupérable. Et comme c'était son cousin, il ne pouvait absolument rien lui faire (n'est ce pas j'ai dit d'éviter la famille en affaires?). Mais bon, il paraît que le cousin en question est très sérieux quand il ne s'agit pas de l'argent de son frère, donc il me le conseille quand même si un jour j'achète un taxi... Le paradoxe du camerounais...

Bon, je suis un individu assez têtu. Et donc si à l'écoute de ces témoignages déroutants, j'ai bien rangé l'idée dans un coin de ma tête, je ne l'ai pour autant pas abandonnée et je me suis donné pour objectif de bien jauger la situation par moi même avant de décider si oui ou non c'était un investissement qui en valait la peine. Si avoir un taxi c'est l'enfer, je ne comprends pas pourquoi maman Foning en a donc autant (et il se murmure qu'elle possède également une petite armée de bendskins).

J'ai eu la chance à mon arrivée, de tomber sur un taximan sérieux. Un jour, par hasard, j'ai pris une course et j'ai été surprise par l'état du taxi. Propre, bien entretenu, et dans sa façon de conduire, j'ai constaté que ce taximan là tenait à sa voiture : hors de question par exemple, de forcer pour passer au risque de froisser sa tôle, et une attitude très prudente sur les routes avec des trous. J'ai cru qu'il était propriétaire de son taxi (parce qu'on manque généralement d'égards pour ce qui ne nous appartient pas). Ce n'était pas le cas. J'ai donc pris son numéro et commencé à faire appel à lui à chaque fois que je devais me déplacer en taxi. Nous avons pu discuter et au fil des semaines, il m'a appris beaucoup de choses sur le métier de taximan et ce business là.

La première question que ceux qui veulent investir sur un taxi se demandent c'est "est ce vraiment rentable"? 

Il y a un fossé entre la théorie et la pratique. La théorie, c'est comme je le signalais plus haut, entre cinq et dix mille francs par jour, soit pour un investissement de 4000 euros, un retour sur investissement en moins de deux ans. Mais en pratique, il y a un certain nombre de paramètres qu'il faut absolument prendre en compte au risque de mettre la main sur la tête au bout de quelques mois seulement...

1- Le choix du chauffeur
Comme pour toute affaire dans ce pays, les hommes sont la clé du succès... ou de l'échec fracassant. Il faut un chauffeur consciencieux, qui sache conduire et entretenir une voiture, et qui ne soit pas malhonnête. Si le dernier élément n'est jamais mentionné sur le front de qui que ce soit et ne peut réellement se savoir avant que la frappe ne soit effective, pour les autres éléments, il y a un moyen efficace de juger : comment le taxi a géré ses précédentes voitures. Il faut donc s'armer de patience et observer durant quelques semaines la personne à qui on veut confier sa voiture (sans lui dire avant qu'il est en test ou que vous avez l'intention de lui proposer une voiture, sinon tout le temps que vous serez là vous aurez affaire à un saint). Si par exemple, vous revenez en vacances pour trois semaines, faites régulièrement appel à ce chauffeur là pour vous conduire. Regardez comment il traite sa voiture actuelle : conduit-il prudemment? Parle-t-il d'entretenir cette voiture? La sollicite-t-il à outrance? Regardez tous ces éléments avant de confier votre voiture à quelqu'un. Car malheureusement, il y a beaucoup de personnes qui ne s'embarrassent pas d'un quelconque professionnalisme (oui les taximen aussi doivent être professionnels). Vous lui confiez votre voiture et il vous la bousille. Lui quoi dedans, c'est sa voiture?

2- La formule économique choisie
Tout le monde veut gagner de l'argent, et vite. Mais n'oubliez pas que dans le cas du taxi, vous confiez votre voiture à un être humain qui a peut être lui aussi une famille à nourrir et des besoins. Si vous tirez trop sur la corde, elle risque de casser et le plus grand perdant sera vous. Ne demandez pas des recettes surréalistes (80.000 francs par semaine). Un taxi reverse en moyenne 50.000 francs par semaine en travaillant tous les jours. Ça correspond à dix mille par jour, sauf le samedi dont la recette est utilisée pour la vidange, et le dimanche, dont la recette revient au taximan pour lequel vous n'avez prévu aucun salaire.
La meilleure des formules pratiquées, à mon avis, est le système de leasing.
Dans ce cas, la voiture est confiée au taximan qui la récupère lorsqu'il a versé une somme à fixer au préalable dans un contrat en bonne et dûe forme. A titre d'exemple, si vous achetez votre voiture à deux millions, vous pouvez passer un accord avec un taximan à qui vous la cédez dès qu'il vous a reversé quatre millions. L'avantage de cet accord est que le taximan se sent un peu plus concerné par l'entretien de la voiture car il sait qu'à terme elle lui revient. Il la maltraitera moins facilement car il gardera toujours en tête qu'après deux ans et demi, la voiture sera sa propriété.
Vous pouvez donc fixer un revenu entre quarante et soixante dix mille francs par semaine (à fixer en fonction de celui qui prend en charge les pannes et de certains aménagements pratiques que vous pouvez souhaiter). Vous ne serez pas exempts de mauvaises surprises : recette incomplète pour cause d'immobilisations liées aux pannes, maladie du chauffeur. Même avec les plus sérieux d'entre eux. Donc serrez quand même le cœur à l'avance.

3- Qui gère les pannes du véhicule?
La question est cruciale quand on sait que panne = fonctionnement ralenti ou arrêté = pas de recette. Vous pouvez choisir de gérer les pannes du véhicule ou de laisser le soin au chauffeur de les gérer. L'une et l'autre des formules ont leurs avantages et inconvénients. Si vous devez gérer les pannes, vous pourrez légitimement demander une recette supérieure ( 60.000 frs par semaine au lieu de 50.000 frs) mais vous allez rapidement vous demander si ça en vaut la peine car elles peuvent être nombreuses et lourdes si vous êtes malchanceux. Si le chauffeur doit gérer les pannes, il reversera 50.000 frs mais il pourra décider d'attendre d'être au pied du mur, dans l'incapacité d'utiliser la voiture pour régler le ou les problèmes signalés car ça impactera sur ses gains à lui. Dans ce cas, vous risquez de perdre votre voiture encore plus tôt. En ce qui me concerne, j'opte pour la première solution, évidemment du point de vue du propriétaire. En effet, il faudrait avoir énormément de temps soi-même pour gérer les pannes. C'est plus intéressant de se soulager complètement l'esprit et de vous débarasser complètement de tout ce qui concerne le véhicule. Remettez la clé au chauffeur et sans avoir à vous poser trop de questions, vous tendez la main à la fin de la semaine pour votre recette. Point final. Mais il faut savoir que cette formule ne sera alléchante pour lui que dans le contexte d'un leasing comme expliqué plus haut.


En conclusion, l'investissement reste intéressant, mais comme tout investissement, il faut bien se préparer et mettre en place tous les éléments pour que tout se passe bien.
Généralement sur ce sujet, il y a deux chapelles : ceux qui disent que le taxi c'est un superbe investissement qui rapporte gros sans trop d'efforts, et ceux qui disent que c'est une perte d'argent sèche parce que "les camerounais sont trop malhonnêtes".
Je pense me situer au milieu. Acheter un taxi, c'est intéressant comme investissement. Ça ne demande pas d'effort particulier intéressant, et c'est toujours rentable à la longue. Mais il y a un volet risque très important : risque lié à l'autre élément incontournable qui est le chauffeur, risque lié à la détérioration du matériel car même le meilleur des chauffeurs n'est pas à l'abri d'un accident....
Mais bon, il y a une citation que j'aime bien :



Vu l'âge et le compte en banque de son auteur, je crois qu'il sait quand même de quoi il parle quand il parle de succès et d'échecs non?
En tout cas, on se capte!

PS Pour ceux qui se posent la question, non je n'ai toujours pas acheté de taxi. Lol.

lundi 9 décembre 2013

Mbenguiste vs Local


Hello


Voilà Décembre et son contingent de Mbenguistes qui arrive. Pour avoir été de l'autre côté, je sais l'excitation qui peut être celle de ceux qui rentrent profiter des fêtes avec la famille, dans la joie, la bonne humeur et surtout la chaleur. Pour être de ce coté maintenant, je sais aussi quel peut être l'agacement de ceux qui auront l'impression de se faire envahir durant ces semaines là...

A vrai dire, j'ai déjà lu beaucoup de posts, commentaires et autres, où on fustigeait l'attitude des mbenguistes qui reviennent au pays pour quelques jours, et se mettent spontanément sur un piédestral. Je n'ai pas beaucoup lu sur les locaux et les attitudes qu'ils ont souvent aussi face à ceux là qui vivent à l'étranger. Partout, il y a de la bonne graine et de l'ivraie, et donc pour rétablir les choses, nous allons aussi entrer dans la tête de deux gos et un gars.

Voici donc la panaméenne et sa pote aigrie, et le mbenguiste qui s'interroge.

PS l'aigreur n'est pas le propre des femmes. Il y a des hommes qui rempliraient ce rôle à merveille.


Dans la tête de la mbenguiste qui revient au pays après deux ans...

Wow, je suis bien contente. Plus que quelques jours et je vais enfin pouvoir fouler le sol de mon pays le Cameroun. Deux ans, c'était long hein! Mais le billet d'avion là n'est pas offert, il a fallu attendre que le boss mon père accepte de faire un effort pour moi. D'ailleurs, ce qu'il a donné ne suffisait pas j'ai du compléter de ma propre poche, pour pouvoir prendre Air France, sinon c'était la RAM et les 10 heures d'escale à Casablanca. Le genre de voyage qui te fatigue tellement que tu as besoin de deux jours pour récupérer. Ah la la, la vie d'étudiante est dure.
En tout cas, je vais bien profiter de ces deux semaines pour faire le plein et évacuer le stress de mes derniers examens. Bien manger la vraie bouffe du pays, profiter de ma famille et faire la fête avec mes amis. J'ai économisé un peu d'argent là, je vais pouvoir me faire plaisir quand même. Il vaut mieux que j'évite de demander les dos pour sortir au pater (il va me demander si je pense qu'on l'a nommé quelque part) ou de compter sur mes potes qui vont s'empresser de mal parler. Oui, oui, on se connaît. Si j'arrive ngueme, je sais que mon nom va finir dans la boue du marché central.
D'ailleurs, j'ai même du me préparer en conséquent, surtout au niveau de ma garde robe. Il y a deux ans, la première fois que je suis rentrée, je ne m'étais pas pris la tête pour les vêtements que j'ai emportés. C'était au mois d'Août et avec les pluies de Douala, j'avais privilégié les vêtements confortables et laissé mes plus belles chaussures à Paris pour ne pas les abimer dans la pluie.  Quand je suis revenue à Paname, Radio Trottoir m'a informée qu'à Douala, j'étais devenue la "fausse panaméenne". Qu'est ce qu'on avait pas dit? Comment j'étais djouksa, comment on ne dirait même pas que je venais de paname, comment je n'avais même pas de fringues, comment je portais les tchakas comme tout le monde... Tout ça parce que j'ai privilégié les jeans, les ballerines et les baskets, plutôt que les talons, les mini-jupes et autres. Je devais rester high sous la pluie mon père. Cette fois ci, on ne m'y reprendra plus. J'ai sélectionné méticuleusement les vêtements que j'emporte. Chaque jour, ce sera le défilé de mode, je dois rétablir mon nom. J'ai voulu rester simple et égale à moi même, on m'a fait ça dur.
Mais je suis quand même dépassée hein. J'ai fait l'erreur d'annoncer par anticipation que je viendrai pour les fêtes, ce sont les commandes que vous voulez voir? Entre l'autre cousin qui me demande un nouveau téléphone, un blackberry de préférence, l'autre copine qui me demande de lui rapporter une "lace front", etc, etc... J'ai voulu leur demander si ils ne savent pas que je suis encore étudiante et que ce sont les CFA que les vieux envoie du Cameroun qui me servent d'argent de poche ici... En tout cas, je vais essayer de faire un effort. C'est noël, j'aurai un petit quelque chose pour tout le monde, dans la limite de mes moyens. Je sais que la mater va encore m'insulter parce qu'elle sait que c'est l'argent de son mari que j'utilise pour faire les cadeaux aux gens, mais bon, si je peux faire plaisir à mes amis....
Ce qui est bien en Décembre, c'est que tout le monde se donne rendez-vous. Je vais pouvoir voir tous mes potes, ceux qui sont restés, ceux qui ont aussi voyagé, et je vais certainement rencontrer de nouvelles personnes. Qui sait, peut être même que je vais rencontrer mon apollon là bas dis donc... Comme je suis même de nouveau célibataire là... Ici là, je suis fatiguée des camerounais, dès qu'il a vu la couleur de ton caleçon, l'information est partagée avec tout Paris. Ma dernière expérience m'a bien appris la douleur de la vie. Mieux je cherche quelqu'un qui vit suffisamment loin de moi. En tout cas, on verra bien. Je vais pour m'amuser avant tout et je m'amuserai dans tous les cas....Encore une semaine, et Douala me verra! Ciel, que j'ai hâte....


Deux semaines plus tard, la mbenguiste est arrivée et profite de ses vacances... quelque part dans Douala, sa pote locale au téléphone avec une autre locale...

"Hummm... Tu as vu l'autre là?
(...)
Oui, ****** même non? Elle ne t'a pas aussi appelée pour te dire qu'elle était là? looooooool
(...)
Je te dis, Air France fait le plein ces jours ci. Tu sais que c'est la compagnie des bôbô non? Quoi que, même si elle prend Royal Air Maroc, elle va toujours mentir qu'elle prend Air France. Le standing...
(...)
Ahhhnnn tu l'as croisée en boite hein. Ah j'ai même oublié que tu étais là aussi.. Elle t'a au moins saluée?
(...)
Sympa de quoi? De toutes les façons est ce qu'elle a le choix? Elle fait genre elle salue tout le monde pour montrer qu'elle est aussi arrivée non?
(...)
Aka! D'abord même elle whitise, et puis elle apporte les faux cadeaux et elle croit qu'elle est devenue le messie. Elle me sort une nase greffe là, elle dit que c'est une brésilienne, comme si on manquait de ça ici au marché central, je te juuuuuure! et si tu voyais son air, ou bien elle croyait que je devais danser pour la remercier.
(...)
Belle où ça? le calcaire a déjà fini son visage, elle a les boutons partout, c'est pas parce qu'en boite elle est poncée comme ça, moi je l'ai vu en nature, elle est comme le djoundjou kalaba.
(...)
Ouuuuiiii... trop de boutons je te dis. Je me demande même ce que les gars là voient sur elle.
(...)
***** non? Tu n'es pas au courant? Ils trainent beaucoup ensemble ces jours ci, ils ont même fait une expédition à Limbe. Entre eux les mbenguistes jachéreux, ils vont pouvoir se soulager.
(...)
Kiakiakia... Que je suis méchante? Méchante avec quoi? Je ne fais que dire la vérité. Elle a galéré deux ans à Mbeng sans gars, les vacances ci elle jouait son va-tout! Elle même sait qu'elle a deux semaines pour trouver un gars qu'elle va pouvoir mystifier, après elle va seulement le gérer occasionnellement...
(...)
On était à Limbe tous ensemble. Eux les mbenguistes, et moi la parente pauvre looool. Entre eux les panaméens, toujours à se raconter comment Paris est comme ceci, Londres est comme celà, etc... Mais qu'est ce qu'on s'en fout... Je profitais seulement de mon poisson braisé pendant qu'ils se la racontaient.
(...)
Payer quoi? Je suis avec les panaméens et je dois encore payer quelque chose? kiakiakiakia
(...)
Franchement je n'ai même pas demandé. Je ne veux même pas savoir sinon on va dire que je suis complice. Mais entre nous, avec les fringues de marque qu'elle porte maintenant, la greffe un genre là qu'elle a sur la tête on dirait Beyoncé, je ne serai pas surprise qu'on nous dise qu'elle a arrêté le school et a trouvé son vieux blanc qui finance....
(...)
Oui, cette fois, elle a quand même fait un effort. Quand je l'ai vue, elle avait une combinaison là, bof c'était passable. Pas comme la dernière fois là, où elle arrive, elle n'est pas capable de s'habiller, et en plus au lieu de nous dire que le ngueme la finit là bas au point où elle ne peut même pas s'habiller décemment, elle veut se la jouer simple et sans artifices.
(...)
Demain soir au byblos? Bien sûr que je vais aller... avec mes meilleurs amis panaméens! Je fabrique l'autre? Loooool. Je vais aller bien même et s'il te plaît je vais même voir si je ne peux pas récupérer une de ses paires de chaussures là. N'est ce pas elle veut yah qu'elle a beaucoup? C'est seulement l'autre là que je veux...
(...)
Aka, je ne parle pas mal. Qu'est ce que tu en sais? Je suis sûre qu'elle me descend partout comme si j'étais sa tchinda à qui elle rapporte des choses etc... Même ****** avec qui il paraît qu'elle sort là, je discutais avec lui depuis sur facebook, il y avait même déjà des portes entre ouvertes, mais quand elle a vu le londonien, elle a sauté dessus, je me suis seulement effacée parce que je sais combien elle a du mal à trouver un gars qui veuille d'elle là bas à paname. Trop de galère je te dis
(...)
Jalouse? moi? pas du tout... Ekié, elle a quoi que je n'ai pas? Pffff.
(...)
Non c'est juste que les panaméennes comme ça en général me saoulent. Toujours à penser que parce qu'elles ont pris l'avion et sont allées de l'autre côté elles valent mieux que nous. Quand elles arrivent comme ça, elles nous prennent de haut, nous donnent leurs vieux habits et leurs vieilles chaussures, racontent leur vie là bas, comme Paris est monté, descendu... Pffff.
(...)
Oooo, la chaussure que je te dis que je vais prendre là? Que c'est une de ses vieilles chaussures? Ah tu veux que je lui demande de prendre quoi, les nouvelles? Celles qu'elle a achetées exprès pour venir nous tempêter? Elle ne va jamais me donner ça looool. Elle va repartir liquider ça pour payer son loyer de Janvier...
(...)
Kiakiakia.. En tout cas, je te laisse. J'ai même rendez vous avec elle tout à l'heure là. Ils veulent organiser une sortie à KSA. Je vais les suivre non? J'ai quoi à perdre?
(...)
Ok on se prend. Biz

Maintenant au tour du mbenguiste qui s'interroge

Rentrer au Cameroun en vacances c'est vraiment trop compliqué.

Quand tu ne rentres pas, parce que financièrement tu ne peux pas te le permettre, ou que tu n'as tout simplement pas suffisamment de jours de congés à ton goût, on dit que tu es sans papiers et que tu ne peux pas revenir. Quand tu rentres, on dit que tu gonfles partout dans le quartier et que tu déranges.

Quand tu t'habilles normalement, on te demande si tu es vraiment à paname et on se moque de toi à la limite, en chuchotant dans ton dos, et parfois même en face, que ton ngueme se lit sur tes habillements. Quand tu te mets sur ton 31, on dit que tu as mis tout ton salaire dans les habits et que c'est même sûr que ton loyer ne sera pas payé le mois d'après.

Quand tu ne paies pas à boire à tout le quartier, on te traite de chiche, radin, pauvre et consort, et quand tu offres à boire à tout le monde, on dit que tu te la racontes parce que tu crois que tu es arrivé, et on essaie de voir jusqu'où vont tes limites en creusant profondément dans tes poches.

Quand tu ne marches qu'avec tes anciens amis, on te traite de snob dans le quartier, mais quand tu salues tout le monde, dès que tu passes, ils ricanent tous en disant que tu penses que tout le monde est devenu ton ami parce que tu es à Mbeng.

Quand tu zappes les filles que tu draguais à l'époque parce que tes goûts ont évolué et elles aussi ont évolué dans un sens qui ne te convient pas, on dit que tu es devenu snob (bis repetitas) et tu te crois arrivé. Quand tu les écrases bien comme il se doit après qu'elles soient venus t'offrir à toi, on dit que tu profites du fait d'être arrivée à Mbeng pour te venger de la vie.

Quand tu apportes des petits cadeaux pour tout le monde, on traite tes présents de merde et on dit que tu ne respectes pas les gens à leur donner tes vieilles choses dont tu veux te débarrasser. Quand tu ne rapportes rien, on dit que tu es méchant.

Quand tu ne parles pas de ta nouvelle vie, par discrétion, on dit que tu as menti sur ta destination ou que tu trempes dans des choses louches et obscures. Quand tu en parles, on dit que tu veux te la raconter.

Quand on te demande ton niveau d'études et que tu le donnes, on dit que tu veux te la raconter encore. Quand tu éludes la question, on dit que tu as certainement abandonné depuis et que tu trempes dans les business chelou ou bien tu travailles au noir.

Quand tu reviens avec ta femme (blanche), on dit partout que tu t'es marié pour les papiers et que la femme t'a menacé de te trahir si tu ne l'emmènes pas dans ton pays. Quand tu reviens sans elle, on dit qu'elle est sûrement trop laide et que tu veux la cacher.

Hey les amis... La moralité de l'histoire hein, c'est de faire comme bon vous semble sans vous soucier des gens. Parce que dès lors que vous êtes mbenguistes, il y aura toujours des gens pour trouver à redire sur votre façon d'être, peu importe votre attitude.

Autant on a de mbenguistes qui se comportent comme des parvenus, autant on a des locaux qui se comportent comme des aigris.
A chacun de revoir son attitude.

mercredi 4 décembre 2013

Camtel et le crime contre le développement....

Bonjour,

Vous savez, je me pose des questions sur ce pays. De sérieuses questions.
Comment des individus peuvent-ils se décider à se maintenir dans l'obscurité d'eux même aussi longtemps?
Aujourd'hui je me demande à quoi sert le régulateur des télécoms.




Quand je suis rentrée au Cameroun, j'ai pris une clé camtel. La tarification proposée était très avantageuse, le réseau très bon, et je me suis surprise à rêver d'un Cameroun qui allait pouvoir s'appuyer sur l'économie numérique pour petit à petit se hisser parmi les grands. Pour cela, il aurait fallu rendre internet à domicile accessible à une bonne proportion de la population, ce qui devenait envisageable avec les prix appliqués. Je viens juste de déchanter. Mais alors là, le retour en arrière est tellement brutal que je suis persuadée qu'il y a un complot contre le développement ourdi dans ce pays.

Avant, on avait 200 heures à 25.000 francs CFA.
Aujourd'hui, on a 5 GO à 25.000 francs CFA.

5 GO, avec une utilisation basique, je dis bien basique (skype, facebook, quelques vidéos youtube, mail) , ça s'envole en moins de dix jours, en utilisant la clé exclusivement le soir et le weekend end. Ne vous amusez pas à télécharger un film ou une série. 200 heures pour la même utilisation basique, avant, j'en avais pour tout le mois.

Il y a 30 jours dans le mois. Pour pouvoir utiliser internet de façon raisonnable à domicile, uniquement le soir et les weeks end, il va donc me falloir à présent débourser au minimum 75.000 francs CFA????

Internet pour les très riches alors. Est ce nécessaire de rappeler le niveau du SMIC dans ce pays? Combien sont-ils vraiment à pouvoir se permettre de payer cette somme pour avoir internet de temps en temps à un débit raisonnable???
 
Ce qui est splendide, c'est que Camtel vante les mérites de la nouvelle tarification, en disant que c'est "mieux" pour le consommateur. Ils pensaient certainement que les camerounais sont trop stupides pour comprendre ce qui se cache derrière les Mo et les Go mais même si c'est le cas, après une ou deux utilisations de leur clé de merde avec leur tarification à chier, même le plus con de tous sait qu'ils sont en train de monter une vaste escroquerie.
Ce qui est triste c'est qu'au Cameroun, il n'y a rien ni personne pour défendre les consommateurs. Ca c'est tout bonnement inacceptable.
D'autres pays appliquent cette tarification au quota, dictée parfois par les infrastructures mais les tarifs appliqués ne sont résolument pas les mêmes. C'est dans ce cas qu'on reconnaît ceux qui s'en foutent des conséquences de leurs actes et ceux qui ne s'en foutent pas. 
Au Sénégal, ces mêmes 5 GO coûtent 5.000 francs CFA.
Le Sénégal a concrètement quoi de plus que le Cameroun, pour pouvoir offrir à ses citoyens des connections décentes à des tarifs décents, pendant que nous on nous propose de la merde et on nous demande d'applaudir?
Et après on va se permettre d'être chauvins....

Voici déjà une pétition en ligne que je vous invite tous à signer :
http://www.petitions24.net/signatures/non_a_loffre_fako_de_cameroon_telecommunication_camtel/start/40

Ensuite, il y a ces pages à liker.

http://www.facebook.com/pages/Non-a-La-Nouvelle-Tarification-Camtel/728612563819020

http://www.facebook.com/pages/FAI-du-Cameroun-nous-disons-non-%C3%A0-un-internet-avec-quota/461258273995180

Je ne sais pas ce qu'on peut faire contre ça, mais résolument nous ne devons plus rester les bras croisés.


mardi 3 décembre 2013

Kaolo des kaolos, ô mon beau kaolo

Le ndolè est amer....

Ô kaolo, mon beau kaolo,
Assis sur mon lit, mon passeport bordeaux en main, je laisse les larmes de tristesse couler le long de mes joues sans essayer de les retenir
J'y suis arrivé !
Après des années de souffrance, de galère, à la recherche de solutions, j'y suis enfin arrivé, j'ai obtenu ma nationalité
Pourtant, pourquoi je me sens donc si triste?

Fini les tracasseries tous les ans à la préfecture pour renouveler mon titre de séjour
Le réveil à trois heures du matin pour aller m'aligner en compagnie du reste du monde devant des portes closes,  en espérant être reçu
Attendre trois à quatre heures sous le froid et la pluie que le premier employé arrive et nous ouvre les portes
En compagnie d'indiens qui s'improvisent vendeurs de thé et de café pour nous aider à tenir
Devoir vérifier avec anxiété l'ensemble des documents apportés pour m'assurer que rien n'y manque
Essuyer les remarques désobligeantes de l'employée au guichet et ses explications débiles
Persuadée qu'elle est, malgré mon inscription dans une grande école présente dans mon dossier, que moi aussi je ne comprends pas bien le français, comme les deux chinois passés juste avant moi
Oui, fini toutes ces frustrations là

Fini la perpétuelle épée de Damoclès
La crainte de voir la droite ou l'extrême droite prendre le pouvoir et durcir les conditions
Guéant peut revenir si ça lui chante, je n'ai plus la crainte de perdre mon emploi parce que je suis un étranger et qu'il impose des quota
Je n'ai plus à passer par la case changement de statut si j'ai trouvé un emploi et que je cesse d'être étudiant
Mon employeur ne me fera plus de chantage sur mon salaire parce que je suis noir et étranger et que j'ai besoin de lui
Si je veux acheter un appartement, la banque ne regardera plus mon dossier de travers
Tout ça parce que je ne suis pas français
Aujourd'hui je suis de la république, je suis un fils de Marianne

Fini la queue à l'ambassade des États-Unis, du Royaume Unis, d'Australie, et autres pour prendre des visas court-séjour
Désormais j'entre et je sors comme je le veux du pays d'oncle Sam et de la reine d'Angleterre
Et ce ne sont que deux pays parmi tant d'autres
Et si jamais quelque chose de fâcheux se produit à l'étranger y compris au Cameroun
Je me contenterai de chercher ma représentation diplomatique pour m'y abriter
Oui, je vais enfin pouvoir faire du vrai tourisme
Pas comme avec ce passeport amer qui ne me permettait d'aller nulle part
Même en Afrique Centrale, je ne peux pas me balader librement
A quoi donc cela sert-il d'être camerounais?

Je ne me sens plus concerné par la montée du racisme qui est bien décrite dans les médias
Ils peuvent traiter Taubira de singe mais ils ne pourront jamais se débarrasser d'elle
Et bien c'est pareil pour moi aujourd'hui
Ma vieille bourgeoise de voisine ne supporte pas ma tronche
Je lui fais mon plus beau sourire de macaque
Votes qui tu veux, Le Pen n'attends que toi
Aujourd'hui, j'y suis, j'y reste
Tu ne m'aimes pas, tant pis

Je n'ai pas fait des choses moralement incorrectes pour y arriver
Je me suis pas marié à une femme pour laquelle je ne ressentais absolument rien
Je n'ai pas passé cinq ans avec un thon juste pour décrocher ce précieux sésame
Je n'ai pas non plus reconnu un enfant qui n'a aucune trace de mon ADN pour y arriver

J'ai juste utilisé mes qualités
L'immigration choisie vous connaissez?
C'est un terme employé par Nicolas Sarkozy pour expliquer que les meilleurs auront toujours une place en France
Hollande ne le dira pas ainsi, mais c'est toujours comme ça
Ceux qui ont de bons diplômes, ceux qui ont réussi
On s'empresse de leur donner la nationalité
Quel est leur intérêt à le faire?
Pourquoi le font-ils, alors qu'ils affichent autant de mépris pour nous?
 
C'est la raison de ma tristesse.
Nous nous faisons avoir en beauté.
Pensez vous qu'on nous naturalise par gentillesse?
Nous leur apportons quelque chose.
Nous pensons tirer d'eux au moins autant que ce que nous en tirons
Mais c'est faux
Je n'ai pas souvenir que l'Occident se soit transformé en bienfaiteur
Jamais

Il y en a parmi nous qui ont joué franc jeu
Et reconnu qu'ils préféraient la stabilité offerte par l'occident
Aux incertitudes de notre pays
Pour lequel il faut encore se battre, et dans lequel il faut tout bâtir
C'est tellement mieux quand tout est déjà fait!
Alors ils mettent leurs compétences au service de nos anciens maîtres
Et oublient leur devoir
Contre la certitude de profiter d'un système qui montre pourtant des signes d’essoufflement
Mais alors qui construira nos pays?
Comment se fera-t-on respecter demain?
On s'en fout, seul compte l'instant présent

Il y a ceux qui rêvent encore de faire des omelettes sans casser d'oeufs
Qui pensent qu'ils peuvent à la fois profiter des largesses de l'occident
Et bâtir nos pays
Qui disent qu'ils investiront au pays
Qu'ils combattront les systèmes mis en place en Occident pour nous asservir
J'ai envie de rire
On se ment à soi même. Tout ceci n'est qu'agitation
Connaît-on seulement les souffrances dans nos pays?
Sait-on seulement à quel point la tâche est colossale?
L'agitation, où mène-t-elle?
A ce jour nous avons besoin de soldats sur le seul vrai front qui existe
Nous avons besoin de martyres
Nous avons besoin de gens prêts à se sacrifier
Mais les meilleurs d'entre nous ne veulent pas le faire
Les meilleurs d'entre nous ne connaissent même pas le Cameroun
Au delà de l'image floue et ternie qu'on se plaît à partager entre nous
Comme pour justifier notre désertion

L'occident a encore gagné
Ils nous ont fait mettre nos intérêts personnels avant ceux de nos nations
Ils l'ont fait avec nos dirigeants
Ils le font aujourd'hui avec les meilleurs d'entre nous

Oh je suis un lâche et je l'accepte
C'est pour ça que je pleure
Je vais faire une fête pour honorer mon nouveau passeport
Mais au fond de mon coeur
Je ne me fais pas d'illusion sur ce que je représente vraiment pour mon pays
Rien
Je peux insulter le régime de Paul Biya
Dire qu'il est la raison pour laquelle je tourne le dos à mon pays
Mais au fond de mon coeur
Je sais que rien ne justifie, RIEN,
Le fait que je me fasse avoir aussi facilement par un système qui n'a jamais eu de respect pour mes semblables.

Un mbenguiste.





mercredi 27 novembre 2013

Halte aux DVD : Dos et Ventre Dehors!

Hola! Hola!

Il était une fois, un royaume où beaucoup de choses allaient de travers.
Pas d'eau, électricité rare, vie chère, accès difficile aux soins médicaux de qualité, salaires bas, corruption... And the list goes on...
Le roi avait promis le changement et demandé à son peuple d'attendre une bonne vingtaine d'années supplémentaires pour que le réseau de la défunte SONEL arrive au bout du tunnel et que la lampe qui s'y trouvait puisse s'allumer.
non-diversion pledgeMais le peuple était impatient. Alors pour lui faire oublier sa détresse, on trouvait le moyen de le distraire. Parmi les moyens les plus utilisés, on retrouvait dans l'ordre :
- Le football, et l'union sacrée autour de l'équipe nationale, les chats édentés
- Une pseudo opération contre la corruption, l'opération Aigle, qui s'avérait être une véritable opération à tête chercheuse mais présentait l'intérêt de contenter temporairement le peuple ravi de voir tomber des "grands" par ci par là.
- La lutte contre les poilus qui préfèrent les autres poilus et adorent se défenestrer
- Et, last but not least, la lutte contre les strings affichés par ci par là dans le royaume....
Bien sûr, tout était question d'opportunisme et de circonstances, pour activer l'un ou l'autre des leviers.

Les moralisateurs sont de retour!

Un jour, le roi se rendit dans la ville de Douala (voir ici).
Durant une de ses patrouilles dans la ville à bord de sa Maybach, en compagnie de sa dulcinée,il croisa le regard, ou devrais je dire, la cuisse (prononcé "couisse"), d'une poulette sexy comme le maquereau de Stanley Enow.
Sa dulcinée n'apprécia pas l'éclat lubrique qui brilla dans son oeil et dès son retour à Yaoundé la capitale, convoqua immédiatement la ministre de la promotion de la femme et de la famille (vous savez, un de ces multiples ministères qui ont l'air de ne jamais rien faire jusqu'à ce que ce genre d'occasion se présente), pour lui demander de faire quelque chose contre ces attaquantes qui exposaient comme ça leurs biens, pour le plus grand malheur des marlène X de ce royaume là...

Bon, ce sont les divers du quartier hein... L'histoire est fictive et toute ressemblance avec des personnages vivants ou sur le point de mourir n'est que pur hasard (à toi l'anti gang qui me lit, tu as vu que mes intentions sont louables non?)

Bon, je reviens dans la vraie vie. Ces derniers jours on en parle beaucoup dans les journaux du Cameroun. La lutte contre la chair exposée a été relancée.
Avis à toutes les panaméennes qui arrivent là. Surveillez bien le contenu de vos valises oooo. Il fait certes chaud à Douala en Décembre, mais vos mini-shorts, mini-hauts, mini-jupes et tout ce qui est court là, il faut oublier. Cherchez des burka. Il ne faudra pas dire que je ne vous ai pas prévenues.

Branle bas dans l'état major ministériel il y a quelques jours, une conférence de presse a été organisée avec, tenez vous bien, QUATRE ministres présents... Même les crimes rituels de Mimboman n'ont pas réussi à réunir quatre ministres devant des journalistes. Etaient présents : Catherine Abena, notre ministre star donc, de la promotion de la femme et de la famille, Issa tchiroma, notre griot en chef, Ama Tutu Muna, de la culture et Jules Doret Ndongo, ministre délégué de l'administration et de la décentralisation...
Un problème très sérieux prenant le pas sur tout le reste a été identifié et il était nécessaire que toutes les forces convergent pour s'assurer que la bataille serait remportée.





Et  la "campagne nationale de lutte contre la déviance chez les jeunes" fut donc lancée, avec le premier combat, "stop au dos et ventre dehors : DVD".

Je constate que la cuisse (toujours prononcé couisse) ne figure pas dans la liste des parties du corps honnies et bannies... Ouf! le matelot et la micro-jupe sont toujours d'actualité... ou pas. Tout dépendra de l'interprétation que tous nos bons camerounais, tellement soucieux aujourd'hui de ne pas sombrer dans les "déviances" feront du message qui leur sera transmis.

Bon, moi même j'avoue, je me suis souvent sentie agressée visuellement par certains accoutrements hein.. Trop de chair qui pend, du foin qui déborde de la charrette, des pieds mabongo qui se battent dans un mini short, bref... C'est souvent laid hein. Mais au final est ce que c'est mon problème? Chacun s'habille comme il veut, pourvu que les parties génitales ne soient pas exposées non?

Aucune loi votée, aucun décret, à ma connaissance. Mais la chasse aux sorcières a commencé et on sait comment ça va finir dans ce pays de Petits Cons.
Des bons samaritains, si parfaits chez eux, et à l'attitude irréprochable, ont déjà commencé à déshabiller les filles des gens en route, jugeant leur tenue "inadaptée". Heureusement que j'ai dépassé l'âge des mini shorts (et encore, dans la vie courante. En vacances et en plein tourisme, jamais je ne me gênerai...) sinon ça allait alors être grave. Parce que celui ou ceux qui se seraient amusés à me déshabiller... Over my dead body. For real.

Je ne sais pas comment on définit les priorités dans ce pays, mais j'étais vraiment à côté de la plaque hein. Je pensais que cette ministre là, pour se rendre utile, allait peut être lancer des actions sur des choses que je juge un peu plus urgentes dans cette république sur les thèmes dont elle est chargée.
Je ne sais pas moi... Se battre contre la violence faite aux femmes et aux enfants, par exemple...
Non??? Que je porte un dos nu c'est plus grave et plus important à gérer que de se pencher sur les cas de ces parents qui battent tellement leurs enfants au point de les tuer? Ou encore ces hommes qui séquestrent leurs femmes, les rendent sourdes d'une oreille à force de donner des coups?
La sensibilisation contre l'alcoolisme chez les jeunes aussi, ce n'est pas important? Quand on a des chansons comme "mouf on va toujours boire" qui sortent, on rit mais on ne se dit pas qu'on ferait mieux de sensibiliser la jeunesse pour combattre la vulgarisation de l'ivrognerie?
Les bons samaritains là, dîtes moi, si on cache tous les string de cette république, c'est plus important qu'empêcher les pères incestueux de violer leurs enfants? ça apprendra aux familles à briser la loi de l'omerta et à ne plus protéger ces criminels "pour éviter la honte"?
Où sont donc nos priorités, bon sang?!

Et un certain peuple... applaudit! Mettez un mini-short et marchez en route, genre vers le marché central... et voyez comment la foule va s'exciter, suivre la demoiselle avec des sifflets, des micros, des marmites... Vous imaginez donc le sort qui sera le leur dès lors que notre foule de badauds aura l'impression d'appliquer une quelconque loi en harcelant les mamies sexy.
Ah les camerounais quel peuple de prudes... Ce sont les mêmes qui s'enfilent des castels le soir dans les bars, se saoulent la gueule pour finir dans des caniveaux, tournent les reins sur du majoie ayie... "l'homme c'est l'homme tant que ça se lève"... Ahhh. Empêchez aussi les bars de diffuser alors les chansons à contenu explicite. Ce sont les mêmes qui n'ont même pas le cran de faire comprendre à leurs dirigeants qu'ils en ont marre de jouer aux sauveteurs et aux benam pour ne pas mourir de faim.

J'ai parfois même lu dans les différentes discussions qui ont lieu en ce moment dans les forum camerounais, que ces "déviances" venait de notre "aliénation" et à notre soumission à la culture occidentale.
Chiche! mais qu'on revienne donc aux temps anciens, pardi!! Vous savez, quand nos arrière grand mères se baladaient la poitrine à l'air, pour mieux allaiter leurs rejetons. C'est même mieux, comme ça fini les push-up, wonderbra et consort qui trompent beaucoup nos gars sur la qualité et la quantité. Les papayes oh, les citrons oh, tout ça on va pouvoir découvrir, en direct live!!! Pendant qu'on y est, retournons aux cache sexe! Okay??

Sinon, j'ai quand même besoin qu'on définisse clairement certaines choses hein, pour éviter les embrouilles.Le dos dehors, c'est quoi exactement? La moitié du dos, le dos entier ou le quart du dos? Non c'est important... Et puis le ventre dehors, c'est avec ou sans le nombril? Et la mini, c'est à partir de combien de mètres de jambes dehors qu'on considère que c'est hors la loi?  Il faut bien définir tout, comme ça le jour où un petit con en tenue m'apostrophe, je dois pouvoir sortir le mètre que je ne manquerai plus d'avoir dans mon fourre tout, pour mesurer la longueur de jambes que j'ai exposé et vérifier que je suis dans les normes.

Franchement je crains plus que tout que ce pays soit transformé en un enfer invivable pour les femmes, et c'est envisageable, vu le nombre de petits cons qu'on trouve dans nos rues.  J'espère que dans les députés, il y en aura de suffisamment pragmatiques pour ne pas laisser passer cette connerie.

Je ne fais pas l'apologie des habillements outranciers. Mais, j'estime qu'il revient à chacun d'entre nous d'éduquer ses enfants afin qu'ils aient une certaine considération pour leur propre corps et ne se laisse pas aller à se vêtir de façon TROP sexy ou TROP vulgaire. Ce n'est pas à l’État d'endosser le rôle de moralisateur, et vraiment dans ce pays, il y a quand même des chats plus importants à fouetter.

Donc madame Abena, voilà pour vous... Si vous cherchez du travail, si vous ne savez pas comment meubler votre temps de ministre, dites nous, on va vous trouver des fléaux  importants qui minent la famille. Laissez la cape de moralisatrice que vous voulez revêtir, et vous et vos petits copains de ministres, je ne doute pas que vous avez mieux à faire que de faire la chasse aux mamies sexy.

Tsiup.


lundi 25 novembre 2013

L'histoire d'un petit con! Une histoire courante à la camerounaise....


Hello les amis!

Vraiment mon pays est un genre. Je l'aime beaucoup mais je n'aime pas les petits cons. Et il y en a beaucoup parmi les camerounais.
Une scène que j'ai vécue m'a confortée dans l'idée que ce n'est pas le Cameroun qui va mal, ce sont les camerounais qui vont mal.
Déjà, qu'on arrête de nous mettre sur les routes des policiers qui doivent gérer la circulation mais ne connaissent pas la signification des différents panneaux. Et qu'on leur apprenne à respecter leur tenue, parce que quand ils se comportent comme de lourds imbéciles, c'est à tout leur corps qu'ils manquent de respect en laissant croire aux gens que la tenue les rend idiots.

Par un samedi matin ensoleillé, nous sommes 4, plus le chauffeur, à prendre la route pour aller à la découverte d'un charmant petit village en pays bassa'a ( rendu encore plus charmant par la propriété qu'on y a trouvée. Les camerounais qui ont, savent construire dans leur village hein...).
Avant d'entamer le voyage, nous décidons de nous arrêter dans une boulangerie en ville, pour prendre de quoi manger pour le petit déjeuner. Pendant que nous passons nos commandes, le chauffeur va prendre de l'essence et nous sortons le retrouver en face de la boulangerie, un trottoir sur lequel se trouve le panneau suivant :

Ceux qui ont pris la peine d'apprendre leur code avant de se mettre à conduire, savent qu'il s'agit là, d'un panneau d'interdiction de stationner, qui diffère du panneau ci-contre, qui lui, interdit le stationnement et l'arrêt.

Différence entre stationnement et arrêt? Le taximan qui dépose ou prend un client est en arrêt et la voiture qui est là, moteur en arrêt, "garée" comme on le dit communément, est en stationnement (en fait, on gare dans un garage, toute autre utilisation est un abus de langage). Entre nous, celui qui ne sait pas faire la différence entre les deux panneaux, logiquement, doit se poser des questions sur lui même et son permis. Et il s'avère que la plupart des policiers qui sont chargés de gérer la circulation sont déjà incapables de faire cette différence. Et ça donne ce que ça donne.

Donc, la voiture arrive et le chauffeur se met à notre niveau, moteur en marche, pour qu'on monte et qu'on aille à l'aventure. Nous voici donc en train de remonter, tous joyeux à l'idée de ce qui nous attend, quand un monsieur en civil se rapproche de la vitre du chauffeur, et lui demande de baisser sa vitre, ce que ce dernier fait en croyant peut être qu'il voulait un renseignement. Que nenni...
- Je peux avoir le dossier du véhicule s'il vous plaît?!
Stupéfaction totale dans les rangs. "Mais... Pourquoi?" Demande le chauffeur.
- Donnez moi le dossier du véhicule. Sur un ton assez impérieux hein.

Là, un de mes co-voyageurs dit : "mince, c'est interdit de s'arrêter ici!". Panique dans les rangs (sauf moi qui ai vu le panneau, qui en plus était la seule encore hors du véhicule aec le propriétaire qui arrivait à notre niveau, quand notre justicier de pacotille en civil s'est rapproché).
"Mais chef, tu ne vois pas que le moteur est toujours en marche et qu'on est en train de partir"
"Chef, on partait"
'Wèèè pardon grand"
Il faut remarquer que déjà, quand le camerounais se fait approcher par un policier ou ce qu'il pense être un policier, il donne tout de suite du "chef", "s'il vous plait", "pardon grand", qu'il soit en infraction ou pas. C'est probablement ça qui doit monter à la tête de tous ceux qui ont un semblant d'autorité.
Et moi de demander au monsieur en civil, qui s'était déjà retourné pour taper à la vitre d'un poste de contrôle situé juste à notre niveau : "Je dis hein, vous êtes d'abord qui, à venir en civil comme ça demander le dossier de la voiture des gens?!". Il ne répond toujours pas et se contente de répéter inlassablement "donnez moi le dossier du véhicule", tout en me jetant un regard où je sens que je viens de l'énerver. Et moi de dire au chauffeur. "Mon ami, tu ne donnes rien, on n'est pas en infraction. Attends j'entre on part". Au lieu de m'écouter, le bon monsieur le chauffeur en panique totale quand il voit se rapprocher les policiers et gendarmes, sort le dossier et le tend! Erreur for mboutoukou... Le type le prend et dit au chauffeur de ne surtout pas déplacer le véhicule. Sans blagues. Je demande au chauffeur d'aller stationner où il en a le droit et je suis l'autre à l'intérieur du poste où il va gaillardement déposer le dossier.

Bon...Ce que vous devez bien comprendre, c'est que je suis une teigneuse. Je lâche rarement le morceau, encore moins, quand je suis dans mon bon droit. Et s'il y a une chose que je me suis jurée en arrivant au Cameroun, c'était de ne surtout laisser AUCUN petit con me marcher sur les pieds gratuitement. Donc quand je suivais ce type au poste, c'était pour un sagate sagate. Quitte à annuler notre excursion.
Déjà en le suivant je m'exprimais déjà clairement, en disant haut et fort :
1- Nous ne sommes pas en infraction car nous nous sommes arrêtés, sans stationner et qu'il gagnerait à apprendre les règles avant de venir emmerder les gens
2- Il est en civil donc on ne sait même pas si c'est le vendeur de cigarettes du coin qui a voulu se la jouer boss
3- Si il faisait tout ça, parce qu'il a vue une belle voiture et des "enfants" et qu'il est sûr d'avoir trouvé ses mbouts, il se trompe. Non seulement, il n'aura pas cinq francs, et si il décide de vraiment nous perdre le temps, nous allons explorer nos différents répertoires téléphoniques jusqu'à trouver quelqu'un qui va venir lui apprendre son métier. Dans la douleur.
Tout ça, ce n'est même pas ma voiture hein.
Mais bon, j'ai horreur de ce genre de choses. C'est à cause de cet état d'esprit que le Cameroun est dans cet état.

Donc, celui que je vais désormais appeler notre petit con entre dans le poste où se trouvent moins de dix personnes et va déposer le dossier dans un bureau. J'apostrophe le premier policier en tenue, qui me dit un peu en panique lui même, que c'est son premier jour de service, qu'il ne sait pas comment ça se passe, et qu'il faut voir avec celui qui a pris le dossier qui serait leur "commissaire". Commissaire de mes fesses oui.
J'entre dans le bureau, à la poursuite du petit con qui a déposé le dossier et est ressorti, pendant que je continuais mon bavardage. Sagate sagate. "Rendez nous notre dossier. Nous ne sommes pas en infraction. Vous nous perdez du temps et vous perdez aussi le votre parce qu'on ne vous donnera même pas un seul centime". Une petite foule veut déjà se former dehors où mes amis, sans doute ragaillardis par mon bavardage, ont également commencé le leur.
Les policiers dans le poste, tous un peu perdus, me prennent avec un peu plus de respect (surprise!) que le petit con, qui est d'ailleurs ressorti, a traversé la route pour s'installer à coté du...vendeur d'oranges, après avoir déposé le dossier dans un bureau où se trouve une autre personne. Et moi de m'engager dans une discussion plutôt polie avec un policier un peu âgé qui veut m'expliquer que nous sommes en infraction et que nous devrions demander "pardon" ,à qui je raconte la scène et à qui je dois à nouveau refaire un cours de théorie sur les panneaux d'arrêt et de stationnement!

Finalement la situation s'est décantée. Un monsieur, en civil également, mais qui pour le coup avait l'air d'être un policier plus que le petit con, m'a demandé fermement de sortir du bureau et d'attendre dehors, quand le propriétaire de la voiture est arrivé. C'est un gars assez calme à qui j'ai pris la peine de dire une dernière, haut et fort évidemment pour que tout le monde l'entende bien, qu'il avait intérêt à récupérer le dossier de sa voiture sans proposer ne serait ce que 100 francs à toute personne qui aurait pensé avoir trouvé son café du matin.
Comble de l'ironie quand je sors, je tombe sur le petit con qui a jugé bon de revenir sur les lieux, et qui me dit "Pourquoi vous êtes hautains comme ça?"
Hautains pourquoi? parce qu'on n'était pas en infraction et qu'on a décidé de ne pas se laisser faire et le supplier? Et là je lui redemande : "Vous là, vous êtes même qui? Vous n'êtes pas en tenue, vous n'avez pas de carte, vous tapez les divers avec le vendeur d'oranges et vous venez demander le dossier d'une voiture. Vous avez de la chance que le chauffeur a un peu paniqué. Si ça ne tenait qu'à moi on n'aurait rien donné et on serait partis, j'aurais attendu de voir comment vous nous auriez poursuivi...". Petit con.
Trente secondes plus tard, mon ami ressort et là, on peut partir pour de bon. Il dit n'avoir rien donné et j'espère qu'il n'a pas dit ça juste pour que je ne demande pas à descendre de la voiture pour repartir au poste là taper un petit scandale, ce que j'aurais fait sans la moindre hésitation.

Cette petite histoire m'a à nouveau édifiée sur ce que le Cameroun est devenu aujourd'hui et pourquoi nous creusons nous même notre propre tombe.

Dans la voiture, sur le chemin, nous avons eu une petite discussion sur la conduite à tenir face à ce genre de situation. Généralement, quand vous faites du bruit et décidez de ne pas vous laisser marcher sur les pieds, il semblerait que les policiers de ce pays se liguent donc pour vous faire ça dur et vous enlever à jamais l'envie de leur tenir à nouveau tête. D'ailleurs sur place, un des policiers visiblement saoûl (à 7heures du matin!!) aurait dit à une des personnes avec nous que sa robe était un peu trop courte et que d'ailleurs c'était déjà une infraction en soi (ah oui, c'est le nouveau problème de la ministre des femmes là, nous en reparlerons) et qu'il allait déchirer sa robe sur elle. Incroyable.

Du coup, beaucoup préfèrent céder. 1000 frs, 2000 frs ou 5000 frs c'est quoi, par rapport au temps perdu?
Et là moi je dis NON.
Ce n'est pas que 1000 frs, ou 2000 frs.
C'est un système vicieux à qui on permet de perdurer. Tous ces gens font du chantage aux citoyens et si tout le monde cède pour ne pas perdre son temps, on se dirige droit vers le ravin. Si vous êtes en infraction, c'est autre chose. Quand vous ne l'êtes pas, hors de question de vous laisser marcher dessus par ces policiers véreux. BATTEZ VOUS! Vous rendez service au Cameroun de demain.

En ce qui me concerne, je viens d'arriver. Il parait qu'à la longue je vais laisser tomber. C'est ce que tout le monde me dit. Mais on n'y est pas encore. Les policiers de Douala vont finir par me connaître parce que je ferais autant de scandales que nécessaire lorsque je me retrouverais dans des situations de ce genre où quelqu'un cherche de façon évidente à soutirer de l'argent.
Quand il y a des braqueurs et qu'on leur demande de faire leur travail, ils sont aux abonnés absents mais quand il s'agit de faire chier des gens parce qu'ils ont vu des personnes aux allures de naïfs qu'ils pensent pouvoir escroquer, ils sont très forts.
Si ça ne dépend que de moi, voyage pas voyage, urgence pas urgence, je suis prête à perdre la journée entière si il le faut lorsque je sais que je suis dans mon bon droit. Et je pousserais même le bouchon plus loin en allant jusqu'aux supérieurs. Si ce n'est pas le patron, c'est le patron du patron, ou le patron du patron du patron qui ne supportera pas les conneries, et je suis prête à me démener pour mettre la main sur lui et m'assurer que celui qui m'a fait chier en bave aussi derrière. On va jouer à ça.

D'ailleurs, je me suis fait une promesse : c'est celle de repasser où la scène s'est produite et chercher le petit con pour l'insulter bien comme il faut. Il s'agissait probablement d'un fainéant qui perdait son temps dans le coin, en connivence avec les policiers du poste, et qui prenait le dossier en pensant nous intimider et arriver à soutirer quelque chose. C'était sans compter sur le grain de folie que j'ai dans le cerveau. Donc, si un jour vous croisez une folle propre et habillée correctement en train de laver quelqu'un qui se demande d'où elle sort et pourquoi elle l'agresse, sachez qu'il y a de fortes chances que ce soit l'ex-mbenguiste et le petit con.

Bon début de semaine et à plus!

mardi 19 novembre 2013

Faire des affaires au Cameroun : le guide du débutant

Hello les amis!!

Un grand m'a dit une fois qu'à la lecture de mon blog, il avait beau chercher, il ne voyait pas une seule raison pour laquelle j'étais rentrée et surtout pourquoi je n'avais pas encore pris mes jambes à mon cou. Selon lui, je ne faisais que m'attarder sur les choses négatives dans ce pays.
Bon, au premier abord, je me suis dit qu'en tant que nouveau converti au RDPCisme, il ne pouvait qu'avoir ce point de vue là. Vous savez que nos amis du parti des flammes considèrent que toute critique est une attaque à leur champion national.
Mais bon, j'aime souvent prétendre que je ne suis pas de mauvaise foi donc j'ai quand même fait un petit checking et j'ai réalisé qu'effectivement je n'avais pas encore montré pourquoi malgré tout ce qui va de travers, ça valait la peine de rentrer au Cameroun. Il y a bien des éléments qui m'ont motivée à revenir, et je vais les partager avec vous au fil des mois afin que j'aie la conscience tranquille (il ne faut pas qu'on dise demain quand j'aurai percé que je vous ai noyés en oubliant de vous parler des vraies choses).

J'ai mille et une raisons de l'avoir fait. Je vais commencer dans cet article par la plus importante, la plus terre à terre : les affaires.

Si vous êtes comme moi, que vous avez l'intention de vous mettre à votre compte tôt ou tard, le Cameroun est fait pour vous. Aujourd'hui, ce pays me fait penser à une marmite en ébullition, dont le couvercle ne veut plus tenir. Et c'est logique.
Dans l'expression "pays en voie de développement", il y a un seul terme à retenir : Voie.

Tout est à faire. Il suffit à un esprit bien affuté d'effectuer un petit séjour au Cameroun pour comprendre que le potentiel est énorme et que le niveau de cash disponible et les possibilités dépassent l'entendement. Agriculture, immobilier, services.... Oubliez la corruption, oubliez l'environnement des affaires malsain, oubliez les procédures compliquées. Rien n'est simple et ne le sera jamais, mais ça en vaut la peine.

Tiens, ça me fait penser à un de mes frères entrepreneur, qui, après avoir passé plus d'une décennie hors du Cameroun, est revenu, initialement uniquement pour des vacances. Un petit tour de la place et il a vite compris qu'il y avait un marché pour lui. Aujourd'hui, il regarde avec beaucoup plus d'intérêt. L'heure du retour n'a pas sonné mais il creuse déjà les pistes pour ses affaires...

Pour ma part, j'en avais déjà assez d'avoir des idées et des business plans prêts, à force d'observer lors de mes vacances, mais de ne rien pouvoir mettre en œuvre, faute d'être sur place. Je sais que certains rétorqueront qu'on peut toujours faire des affaires à distance, ce à quoi je répondrai que personne, même pas votre frère jumeau, ne gèrera mieux vos intérêts que vous-mêmes, et comme vous l'entendez. Donc je suis revenue, et très peu de temps après, je réalise que j'ai pris la bonne décision.

Bon, pour rester dans le concret quand même, j'ai quelques premiers conseils à donner à ceux qui sont attirés par l'effervescence économique de ce pays. Le sol est fertile, mais les pièges sont nombreux, et les serpents grouillent.

1- Restez discrets.
Si vous avez une idée, gardez là pour vous au maximum. Il y a des personnes qui n'attendent que ça, de tomber sur des personnes à l'esprit ouvert, et avec des idées innovantes, qu'elles s'empresseront de piquer. C'est un véritable championnat dans ce pays. Ce qui est malheureux, c'est que parfois les autorités que vous devez obligatoirement voir, soit pour obtenir un marché, soit pour obtenir des autorisations, sont les premières dans le coup. Vous venez exposer votre idée à une personne qui doit nécessairement donner son accord pour que la mise en œuvre soit effective, et elle s'empresse de vous sortir une raison fumeuse pour vous évincer, et confier l'affaire à une entreprise qu'elle se sera empressée de créer elle-même sous une couverture. Les cas sont fréquents. Faites donc attention, et si possible, associez vous avec des personnes dont l'aura et le nom pourraient vous couvrir. C'est malheureux, mais c'est le Cameroun. Il vaut mieux se couvrir derrière des associés, que de perdre complètement le marché.

2- Soyez patients.
Le Cameroun a un rythme qui pourrait en rendre plus d'un fou. Vous pouvez tourner des semaines, des mois, pour une décision ou une autorisation que vous devriez pouvoir obtenir en 24h dans un pays normal. Vous aurez certainement envie d'abandonner et ce serait dommage et une perte pour vous.  Accrochez vous, et meublez votre temps en attendant. Le pays va à un à l'heure, mais l'avion atterrit toujours.
Il faut garder cet élément en tête pour éviter de perdre des opportunités simplement parce qu'on n'a pas pu attendre.


3- Pas de pot-de-vin
Ne cédez PAS aux sirènes de la corruption. Tout le monde le dit, il faut graisser la patte à gauche, à droite pour arriver à un résultat. Je considère que c'est simplement la voie de la facilité qui l'impose à ceux qui souhaitent l'emprunter.

Sachez que le Cameroun n'est pas rempli que d'individus mal intentionnés. Il y a des personnes, Y COMPRIS DES FONCTIONNAIRES, qui veulent bien faire leur travail. Lorsque vous tombez sur de la mauvaise graine, plutôt que de céder en pensant ainsi éviter de perdre votre temps, je vous IMPLORE de ne rien en faire, et de toquer à toutes les portes nécessaires jusqu'à ce que vous obteniez ce que vous voulez. Car si ce n'est pas son patron, c'est le patron de son patron, ou le patron du patron de son patron, qui ne tolèrera pas les bêtises.
Si nous voulons que les choses changent, acceptons de souffrir aujourd'hui, de dire non lorsqu'on a en face de nous quelqu'un déterminé à nous faire chier jusqu'à ce qu'on lui file quelque chose, n'hésitons pas à TRAHIR. Oui, moi, je suis même pour la dénonciation.  A la police, à ses supérieurs, à la CONAC, à la presse. Faites du bruit. De ce que je vois pour l'instant dans ce pays, les voleurs et les corrompus préfèrent quand il n'y a pas de publicité autour de leurs agissements.
Vous perdrez peut être du temps, mais vous rendrez service à la postérité.

J'ai constaté aujourd'hui que ce sont les mêmes usagers qui se plaignent de la corruption qui l'entretiennent en payant pour obtenir des passe-droits, gagner du temps etc... L'enfer, ce n'est pas que les autres. C'est facile de se laisser aller en disant qu'on n'a pas le choix.

4- Ne travaillez pas avec la famille.
Ça, il est difficile d'y croire tant qu'on n'est pas passé par là. Donc je comprends les sceptiques, mais je vais quand même tenter une explication. Un inconnu que vous auriez recruté sur la seule base de son CV, certes vous aurez du mal à lui faire confiance, mais vous pourrez au moins lui porter plainte et le faire enfermer si il déconne. C'est le village tout entier qui va vous maudire si vous vous attaquez à votre cousin parce qu'il vous a volé de l'argent. Et n'ayez pas la naïveté de croire que votre cousin est moins susceptible de vous voler de l'argent qu'un inconnu.
Par ailleurs, il est extrêmement difficile de faire la part des choses entre le travail et la famille. Vous serez le patron de votre affaire, mais vous devrez gérer les susceptibilités de votre frère qui se sent insulté parce que vous lui aurez fait une remontrance que vous auriez faite à n'importe quel autre employé sans que ça ne soit un scandale.

5- Entrez dans une ou des tontine(s)
Le système bancaire se bat, mais n'y est pas encore. Le principal inconvénient est le taux appliqué, 16%; sinon, je ne trouve pas qu'on demande plus de garanties qu'en France. A votre arrivée, si vous souhaitez faire des affaires, trouvez vous rapidement une tontine. Je n'ai jamais vu l'intérêt des tontines en Europe, mais au Cameroun oui, elles sont vitales, en permettant d'accéder plus facilement à l'emprunt et de financer vos affaires.
 

Bon, je vais m'arrêter là, car ce sont les premiers constats que ma propre expérience m'a fait découvrir. Je pourrais également vous rappeler d'autres banalités qu'on répète assez souvent mais je ne vais pas le faire, car je veux vraiment avoir vu de mes propres yeux avant. En espérant que ça vous sera utile....

Ciao!





lundi 11 novembre 2013

Le magico anal, les sorciers et moi



Hello! Hello!

J'espère que vous avez passé un bon dimanche.
Vous êtes aussi allés à l'église? Moi non.
Je n'y vais jamais, sauf à l'occasion de mariages. Ce n'est pas que je ne crois pas en Dieu. Mais j'ai dû mal à supporter les rassemblements d'hypocrites et donneurs de leçons. Oops pardon. Je n'ai rien dit. Je sais déjà quel type de leçons on va me donner : on ne va pas à l'église pour les autres, etc, etc... C'est compliqué, laissez moi comme ça. Ma relation avec Dieu, c'est une relation personnelle.

Aujourd'hui, je ne vais pas aborder le sujet des églises, réveillées et endormies, dans ce Cameroun, comme certains avaient spéculé. Pour ça, il faudrait d'abord que j'aie procédé suivant la méthodologie que je me suis fixée : rencontrer un prêtre, un pasteur, un imam et pour finir un ou deux gourous... Pour que chacun d'eux prêche pour sa paroisse et dise ce qu'il pense des autres. Evidemment en tant que potentiel futur fidèle hein. Sinon la chose n'aurait pas grand intérêt. Là, j'aurais des choses drôles à vous raconter, j'en suis sûre.

En attendant, on va parler d'un sujet pas très éloigné : la sorcellerie et toutes les pratiques dérivées.
Au Cameroun, si vous dîtes que vous ne croyez pas en ça, on va vous demander si vous êtes fous. Et moi donc, je suis complètement folle. Quand on est là pour les vacances, deux semaines puis s'en va, on peut se permettre de sourire et passer à autre chose. Mais quand on vit là, ça devient lourd. Bien lourd.

La fréquence à laquelle on parle de sorcellerie autour de moi m'étonne. L'impact sur la vie des gens est trop important pour que ça soit minimisé.
Moi, ça me fait d'abord sourire. Un peu comme quand on me parle des martiens. Je veux voir pour croire... quoi que, pour la sorcellerie,  je ne veux pas voir tout ce qui se raconte là. Non merci. Si il y a vraiment des hommes qui se transforment en python pour avaler les petites qu'ils invitent à l'hôtel (scène surréaliste qui se serait déroulée à Buéa ce week end et a fait les titres de quasiment tous les journaux, y compris cameroon tribune), mieux on ne se rencontre jamais.
Mon air sceptique et les petites blagues que je n'arrête pas de lâcher de temps en temps me font passer au mieux pour une inconsciente, au pire pour une... sorcière. Je vous ai dit que j'allais rarement à l'église non? hum. C'est un signe. Attention à moi - les gens qui me menacent n'importe comment là.
Mais vous-mêmes, dîtes moi, comment ne pas en rire...

Il y a un nouveau genre d'ingénieurs dans ce pays qui conçoit des boîtes d'allumettes, oui je dis bien des boîtes d'allumettes, et de sardines, qui peuvent transporter des passagers dans la nuit vers des contrées parfois très lointaines. Je ne sais pas dans quelles conditions a lieu le voyage, en plus avec l'huile des sardines qui a le don de puer autant et doit nécessairement se retrouver dans tout l'habitacle. Mais ça a l'air d'avoir du succès. Tout le monde en parle et tout le monde y croit. Du coup, je me pose des questions : si je veux voyager par là, au lieu de Air France ou Camair Co, combien ça va me coûter? A quelle fréquence ont lieu les vols Douala -Londres, par exemple? Le moyen de transport est-il sûr? Ah oui hein, parce que j'ai entendu parler de ces vieilles mères qui atterrissent sur le toit des maisons des gens (voir ici). Ça signifie que c'est pire que l'opep, si ton voisin n'aime pas ta tronche il peut te pousser hors de l'avion. Est ce qu'on est au moins assurés alors?
Au delà de ça, je dirai même qu'on est trop bêtes alors. Parce que ce niveau de technologie est extrêmement avancé. Je ne comprends pas qu'on n'en profite pas pour gâter complètement le marché mondial du transport. Tenez vous bien Boeing, Airbus et consort. Nous, les camerounais, arrivons bientôt avec nos boîtes d'allumettes et nos boîtes de sardines. On va voir ce qu'on va voir!
Ou bien notre sorcellerie c'est seulement pour nous entretuer et réveiller des morts qui ne vont rien changer à l'économie du pays?

On connait aussi ces maladies qu'on ne peut (veut?) pas soigner à l'hôpital.On va de marabouts en marabouts pour essayer de soigner un mal qui est tout sauf naturel.

On connait aussi ces matchs des lions qu'ils n'auraient jamais gagné, malgré l'armée de marabouts sollicitée. Parce que les matchs ont lieu à Mfandéna. Et qu'on a oublié de dédommager sérieusement les autochtones qui ont perdu leurs terres. Et qu'ils ne sont pas contents. Et par conséquent, attachent les goals et les jambes des joueurs (entre nous, Idrissou a forcément été attaché).
N'est ce pas le prochain match des lions a lieu dans la cuvette? On va encore entendre ce qui se dira après en cas de défaite. Quoi que, ces derniers temps, il y a une nouvelle raison passe-partout : Eto'o. L'autre raison est inutilisable pour cause d'indisponibilité: Iya Mohammed.

Prenons nos dirigeants.
Il y a un monsieur là, Ateba Eyene, oh pardon, le Docteur Ateba Eyene (quand on a affaire à un seul doctorat, on peut se permettre d'oublier le titre, mais face à un collectionneur de doctorats, un peu de respect s'il vous plaît) qui a écrit un terrible livre, que je vous recommande tous :  Le Cameroun sous la dictature des loges, des sectes, du magico-anal et des réseaux mafieux. Il y a, dans ce titre, un terme qui m'interpelle fortement : magico-anal. Quand je le prononce trois fois, j'éclate de rire. Tentez un peu de le lire et vous me dites. Je ne l'ai pas lu, vraiment, ce n'est pas encore mon niveau là bas. J'en suis encore à Harry Potter.
Il paraît que c'est du très lourd dedans. Une construction rationnelle, des arguments bien aiguisés, des informations vérifiées et recoupées, etc, etc... Bref, exactement le niveau attendu d'un homme qui lit je crois deux, à trois livres par jour, en plus d'être quasiment omniprésent sur les plateaux télés, et d'écrire des pavés de plus de 300 pages en un rien de temps. Il faut qu'il me donne son secret ce monsieur, car je ne sais pas quand il trouve le temps de dormir pour reposer son cerveau.
Bref.
Donc Ateba Eyene a trahi tous ses petits copains du RDPC qui pensent qu'ils peuvent construire la république depso impunément dans le dos de son Excellence Popol.
Et le peuple adore ça. Le peuple adule Ateba Eyene. Il écrit et dit tout haut, ce que tout le monde pense plus bas. C'est un pari risqué mais il est bien parti pour être l'idole de la nouvelle génération.

Et moi je dis WOW. Je savais qu'au pays, le favoritisme et le tribalisme étaient de mise lorsqu'on voulait grimper les échelons. Mais je me suis toujours dit que j'allais quand même essayer et y arriver malgré tout. Mais Ateba Eyene et certains camerounais m'apprennent que ça ne suffit plus. Qu'aujourd'hui, un mec non sensible du postérieur a encore plus ses chances? Que les pratiques mystiques sont démocratisées et sont quasiment une condition nécessaire et suffisante pour "percer"?

C'est quand même grave. Non pas ce qu'ils disent. Ce qui est grave c'est qu'il y a des personnes qui sont persuadées que c'est vrai.
Quel impact cela peut-il avoir sur la perception de la valeur du travail chez la jeune génération? Quel impact cela peut-il avoir sur le pragmatisme des camerounais?
Quand je discute avec mes compatriotes, je suis effarée par la facilité avec laquelle ils veulent tout expliquer par la magie ou des pratiques mystiques. Si je les écoutais, je chercherais déjà ma petite secte où prendre ma carte de membre pour avancer.

Vous savez quoi : c'est le travail qui paie. Le reste, c'est des conneries. Donc travaillez, au lieu de chercher à revoir votre orientation sexuelle, ou à entrer dans je ne sais quelle organisation obscure qui va vous demander des choses bizarres.

Bonne semaine dis donc.




jeudi 7 novembre 2013

Marlène, Valérie et Monsieur X... Les leçons?

Hello, Hello,

Bon, bon, bon, je vais commencer par la mauvaise nouvelle.

Ce n'est que moi, l'ex machin truc, qui s'exprime. Pas de troisième, quatrième ou cinquième actrice, désolée. Je sais que certains étaient déjà au rebond, en attente de la bagarre générale. On est passés à deux doigts d'une belle échauffourée quand même. Car figurez vous que Maman X, c'est à dire, la mère de monsieur X, a failli donner son avis. On y a échappé belle. Malgré mes sollicitations incessantes, monsieur X, lui, a réagi comme tout homme qui se respecte dans ce genre de situation : il est d'abord allé se cacher, le temps que sa femme et sa petite se calment.  Un homme avisé vaut toutes les poules du monde. Prenez en de la graine.

Mais ce n'est pas bien grave. Je ne voulais pas aborder le thème de l'infidélité masculine du point de vue masculin dans ce post. Pas parce que je n'ai rien à dire dessus, mais parce que j'écris au feeling et qu'il me faut un catalyseur. Le catalyseur, cette fois, je l'ai eu à mon retour au Cameroun, au cours d'une discussion avec d'autres femmes. D'où le sujet.

En condensant ce discours des plus scandaleux, avec celui d'autres camerounais avec qui j'ai également eu à échanger sur le sujet des relations hommes-femmes et du mariage pour la femme, j'ai obtenu Marlène.

Ahhh Marlène... Madame X....

Merci ma petite, grâce à toi et à ta bombe, beaucoup de personnes ont découvert mon blog, donc je te dois vraiment une fière chandelle. Merci merci.
Tu les as scandalisés hein, mais moi je te dis, bravo. Bravo pour ton honnêteté.
C'était du lourd!
Moi je ne juge personne oh. A chacun sa croix.
Mais, je m'interroge, surtout sur toutes ces femmes qui t'ont traitée de tous les noms d'oiseaux là....L'enfer c'est toujours les autres.
Tiens, un petit exemple...
Lorsqu'une femme décrète que l'infidélité masculine est incontournable chez les Camerounais, que ce n'est pas un motif de séparation et qu'elle attend juste de son mari qu'il se protège et qu'il ne fasse pas d'enfant dehors, elle a quelle leçon à te donner, ma petite Marlène? Ou bien, elle pense que comme elle a dit qu'elle espère qu'il va se protéger dehors, elle est plus intelligente que toi qui prendra même le SIDA. Laule.

Ah qui sait, peut être que c'est elle qui tends souvent le préservatif à son mari au moment de l'acte avec sa petite? Double laule. Ou alors qu'elle lui impose la capote à la maison. Triple laule.

Bon disons qu'il choppe le SIDA. Elle n'y pourra rien, son "j'espère blablabla" ne sert plus à rien une fois qu'elle minimise l'infidélité. Une fois contaminée, tu la vois toi, assumer la boleh, divorcer et expliquer à sa famille la vraie raison du divorce? Pour que tout le monde sache qu'elle est sidéenne et de nouveau célibataire en plus? Sans blagues.
Dans ce Cameroun ci? L'omerta les amis, l'omerta. Et il n'y a rien de plus proches que deux personnes liées par l'omerta. Elles peuvent même se détester. Mais elles sont calées.

Je ne vais pas aller point par point dans ce que Marlène a dit. En Bref.
Des Marlènes, il y en a des milliers dans les maisons camerounaises. Sauf que notre Marlène, elle, a jeté le politiquement correct au champ. D'autres ne le diront pas aussi ouvertement, mais n'en penseront pas moins. Oui, c'est le Cameroun. Durant les précédentes élections présidentielles, j'ai lu avec consternation les commentaires sur Kah Walla. Au diable les idées, c'est une femme célibataire, de surcroît sans enfants. Elle a pris cher...

Je ne veux surtout donner aucune leçon à personne. Moi, je ne fais qu'interpeller. Je crois qu'en relisant les différents commentaires, chacun peut choisir de comprendre ce qu'il veut et en tirer quelques enseignements.

Quant à Valérie...Cette très chère Valérie...Vous pouvez décider d'être digne, de ne pas répondre à la provocation, mais elles essaieront de vous avoir à l'usure, mesdames X,Y et Z.
N'est ce pas il faut se marier? Il y a un homme pour je ne sais combien de femmes. La compétition est rude. Des Valéries, il y en aura, comme elle l'a dit elle même, à tous les carrefours. Ces attaquantes qui n'ont pas froid aux yeux et saccagent les foyers sans pitié. Ne lui parlez pas de destin, de karma, etc... Elle s'en fout. Ça gâte, ça gâte.
La seule option éventuelle pour ne jamais se retrouver face à une, c'est d'avoir un mari qui ne laisse cette ouverture à aucune femme. Vous comprenez, les mecs?

D'où la nécessité d'être bien accompagnée et de ne pas tout accepter. Je dis ça, je ne dis rien.

Allez je crois que l'essentiel a été dit.
J'espère que vous avez apprécié.
On va donc clore ce chapitre.
A plouch!

mercredi 6 novembre 2013

Je vais gâter ton mariage.



Salut à tous


Appelez moi Valérie.

Il parait que je suis dans le mauvais camp. C'est madame X qui a dit. Elle est mariée, je ne le suis pas. Je joue à Evian Thonon. Elle joue à Manchester. Mieux d'elle hein.

La vie n'est pas simple, chacune se cherche. Je n'ai pas encore eu la chance de trouver celui qui va me passer la bague au doigt, mais je m'active. Et ceux que j'aime en particulier, ce sont les hommes pris. Quand les Marlène me prennent de haut parce que je suis célibataire, moi je les prends de haut parce qu'elle ne dorment pas bien la nuit à cause de moi. Quand elle me prend de haut parce qu'on l'appelle madame, je la prends de haut parce que je connais tous les caleçons de son mari.

Oui, j'aime le mari des autres. J'adore ça. Ma consécration sera le jour où je vais me marier avec le mari de Marlène. Elle n'a encore rien vu.

C'est à cause des filles comme moi que les petites mbenguistes là transpirent à grosses gouttes quand leur mari leur dit qu'il vient passer quelques jours au Cameroun. C'est à cause de moi qu'elles traquent leurs gars, à fouiller leurs comptes facebook, leur téléphone, à appeler à toute heure.  C'est encore à cause de moi, qu'elles ne sont jamais d'accord lorsque la question du retour définitif au Cameroun se pose.



Les locales alors n'en parlons pas...
Elles ont peur.
Elles ont toutes peur.
Les enfants ont peur du ndjoundjou kalaba.
Moi je suis le croque-mitaine de Marlène et son groupe de chèvres.
Et j'aime ça.
Les filles comme moi, on est postées en embuscade à tous les carrefours.

Marlène mousse. Elle parle fort. Elle dit qu'elle s'en fout de moi. Elle n'a pas peur de moi.
Pourtant ma chérie, quand je prends mon téléphone, pour t'appeler sur TON numéro que j'ai récupéré dans le portable de TON mari, je sais que tu ne t'en fous pas de moi. Tu décroches et tu me parles. Tu as même déjà enregistré mon numéro et tu m'appelles pour m'insulter quand ton mari a déjà découché deux jours d'affilée. Il fallait aussi signaler ça aux lecteurs dans ton long bavardage.

Il y a tes autres semblables là, qui veulent jouer la carte de la dignité. Il y a une, quand j'appelle elle me vouvoie, puis elle me raccroche au nez. Elle me fait rire. Je sais qu'elle a mal et je prends plaisir à retourner le couteau dans la plaie. A l'ère des nouvelles technologies, j'ai trouvé son adresse email. Elle ne me répondra jamais, mais elle ne peut pas s'empêcher de lire mes mails. Le weekend que son mari lui a dit avoir passé avec ses copains là, elle saura qu'il était à Campo avec moi en train de s' amuser sur une plage quasiment vierge.

Sinon toi tu fais fort. Tu m'envoies des emails me demandant de laisser ton mari tranquille. Sans blagues. Tu m'as trouvée la dernière fois à minuit chez vous installée avec ton mari sur votre canapé, tu as voulu bagarrer avec nous deux. Si on te mélangeait? Ce n'est pas ma faute si tu lui as fait comprendre qu'il pouvait tout se permettre.

Ma chérie, je vais t'embrouiller au point où tu vas perdre la tête. Je suis là pour ça. Que la bague à ton doigt ne te trompe pas. Et ne penses pas avoir l'apanage de la sauvagerie. Tu m'agresses, je vais te battre. Et c'est ton mari qui viendra te rappeler à l'ordre.

Tu dis que ça ne te dérange pas que ton mari ait des enfants illégitimes. Pourtant quand je suis arrivée exprès dans le restaurant où tu passes toutes tes pauses, avec un petit ventre, tu as failli suffoquer. Le coca que tu buvais est directement passé de travers. Alors que j'avais juste trop mangé. Ne t'inquiètes pas, l'heure du deuxième enfant n'est pas encore arrivée entre lui et moi.  Et quand ça arrivera, je ferai en sorte que tu sois la première informée, comme pour le premier. Pour que tu puisses te dépêcher à en faire un autre toi aussi.

J'aime te déranger hein, j'aime ça.
J'aime quand tu as envie d'exploser, quand tu m'aperçois à un deuil qui a lieu dans TA belle-famille. Bah, qu'est ce que tu veux? C'est la mienne aussi. J'aime quand tu vas demander des comptes à ton mari parce que tu m'as vue avec la dernière voiture qu'un esprit bienveillant t'a soufflé qu'il a dédouanée récemment. Oui, c'était pour moi. Pendant que tu arrives à peine à lui faire mettre de l'essence dans ta vieille brouette, moi je l'amène à me faire des cadeaux gigantesques. Et je veux que tu le saches.

Je vais maintenant dans le même salon de coiffure que toi. Je porte les mêmes vêtements que toi. Ton tailleur, c'est le mien. Quand on se croise, tu n'oses rien faire. Tu te contentes de me toiser. De mal me regarder. Et je ris.
Parfois quand tu arrives, tu entends quelqu'un dire :"Madame X vient de partir". Et ça te choque. Parce que pour toi, il y a une seule madame X. Tu as signé en monogamie. Je n'ai pas son nom sur ma pièce d'identité mais je peux couramment utiliser le nom de ton mari. Je suis aussi madame X. Tout le monde le sait. La non-officielle. Tu vas faire quoi? Aller sur les rails? C'est ce que j' attends. De te faire craquer.  Tu me vois partout, tu fuis mais je vais te poursuivre.

Dehors, tu crânes. Mais dedans tu te consumes. Et je vais ajouter de l'essence jusqu'à ce que tu brûles entièrement. C'est le mariage non? Il faut supporter.

Respires. Inspires, expires. Le macabo va descendre. Tu veux à tout prix rester madame X non? Ton mari a un bon poste, une bonne situation. Peu importe ce que tu encaisses. Accroches toi donc. Moi je suis là pour te secouer.

Tu es prête à prendre le SIDA. C'est bien. Tu es très généreuse. Mais j'ai une question : Tu penses que c'est pour cette raison qu'il ne va pas te laisser au carrefour et inverser nos positions à toutes les deux? J'ai un scoop pour toi : il connaît la route du tribunal pour divorcer. Pourquoi il ne l'a pas encore fait? Je ne sais pas. Et je ne lui met pas cette pression là. Tout vient à point à qui sait attendre.

On a le même âge, mais tu es une enfant. Moi je sais où je vais et j'ai ma feuille de route. Je travaille sur lui, mais je travaille aussi sur toi. Et j'ai les moyens de vous embrouiller tous les deux, surtout toi. J'ai les moyens de ma politique.

Bon courage ma petite Marlène

Valérie.