mercredi 27 novembre 2013

Halte aux DVD : Dos et Ventre Dehors!

Hola! Hola!

Il était une fois, un royaume où beaucoup de choses allaient de travers.
Pas d'eau, électricité rare, vie chère, accès difficile aux soins médicaux de qualité, salaires bas, corruption... And the list goes on...
Le roi avait promis le changement et demandé à son peuple d'attendre une bonne vingtaine d'années supplémentaires pour que le réseau de la défunte SONEL arrive au bout du tunnel et que la lampe qui s'y trouvait puisse s'allumer.
non-diversion pledgeMais le peuple était impatient. Alors pour lui faire oublier sa détresse, on trouvait le moyen de le distraire. Parmi les moyens les plus utilisés, on retrouvait dans l'ordre :
- Le football, et l'union sacrée autour de l'équipe nationale, les chats édentés
- Une pseudo opération contre la corruption, l'opération Aigle, qui s'avérait être une véritable opération à tête chercheuse mais présentait l'intérêt de contenter temporairement le peuple ravi de voir tomber des "grands" par ci par là.
- La lutte contre les poilus qui préfèrent les autres poilus et adorent se défenestrer
- Et, last but not least, la lutte contre les strings affichés par ci par là dans le royaume....
Bien sûr, tout était question d'opportunisme et de circonstances, pour activer l'un ou l'autre des leviers.

Les moralisateurs sont de retour!

Un jour, le roi se rendit dans la ville de Douala (voir ici).
Durant une de ses patrouilles dans la ville à bord de sa Maybach, en compagnie de sa dulcinée,il croisa le regard, ou devrais je dire, la cuisse (prononcé "couisse"), d'une poulette sexy comme le maquereau de Stanley Enow.
Sa dulcinée n'apprécia pas l'éclat lubrique qui brilla dans son oeil et dès son retour à Yaoundé la capitale, convoqua immédiatement la ministre de la promotion de la femme et de la famille (vous savez, un de ces multiples ministères qui ont l'air de ne jamais rien faire jusqu'à ce que ce genre d'occasion se présente), pour lui demander de faire quelque chose contre ces attaquantes qui exposaient comme ça leurs biens, pour le plus grand malheur des marlène X de ce royaume là...

Bon, ce sont les divers du quartier hein... L'histoire est fictive et toute ressemblance avec des personnages vivants ou sur le point de mourir n'est que pur hasard (à toi l'anti gang qui me lit, tu as vu que mes intentions sont louables non?)

Bon, je reviens dans la vraie vie. Ces derniers jours on en parle beaucoup dans les journaux du Cameroun. La lutte contre la chair exposée a été relancée.
Avis à toutes les panaméennes qui arrivent là. Surveillez bien le contenu de vos valises oooo. Il fait certes chaud à Douala en Décembre, mais vos mini-shorts, mini-hauts, mini-jupes et tout ce qui est court là, il faut oublier. Cherchez des burka. Il ne faudra pas dire que je ne vous ai pas prévenues.

Branle bas dans l'état major ministériel il y a quelques jours, une conférence de presse a été organisée avec, tenez vous bien, QUATRE ministres présents... Même les crimes rituels de Mimboman n'ont pas réussi à réunir quatre ministres devant des journalistes. Etaient présents : Catherine Abena, notre ministre star donc, de la promotion de la femme et de la famille, Issa tchiroma, notre griot en chef, Ama Tutu Muna, de la culture et Jules Doret Ndongo, ministre délégué de l'administration et de la décentralisation...
Un problème très sérieux prenant le pas sur tout le reste a été identifié et il était nécessaire que toutes les forces convergent pour s'assurer que la bataille serait remportée.





Et  la "campagne nationale de lutte contre la déviance chez les jeunes" fut donc lancée, avec le premier combat, "stop au dos et ventre dehors : DVD".

Je constate que la cuisse (toujours prononcé couisse) ne figure pas dans la liste des parties du corps honnies et bannies... Ouf! le matelot et la micro-jupe sont toujours d'actualité... ou pas. Tout dépendra de l'interprétation que tous nos bons camerounais, tellement soucieux aujourd'hui de ne pas sombrer dans les "déviances" feront du message qui leur sera transmis.

Bon, moi même j'avoue, je me suis souvent sentie agressée visuellement par certains accoutrements hein.. Trop de chair qui pend, du foin qui déborde de la charrette, des pieds mabongo qui se battent dans un mini short, bref... C'est souvent laid hein. Mais au final est ce que c'est mon problème? Chacun s'habille comme il veut, pourvu que les parties génitales ne soient pas exposées non?

Aucune loi votée, aucun décret, à ma connaissance. Mais la chasse aux sorcières a commencé et on sait comment ça va finir dans ce pays de Petits Cons.
Des bons samaritains, si parfaits chez eux, et à l'attitude irréprochable, ont déjà commencé à déshabiller les filles des gens en route, jugeant leur tenue "inadaptée". Heureusement que j'ai dépassé l'âge des mini shorts (et encore, dans la vie courante. En vacances et en plein tourisme, jamais je ne me gênerai...) sinon ça allait alors être grave. Parce que celui ou ceux qui se seraient amusés à me déshabiller... Over my dead body. For real.

Je ne sais pas comment on définit les priorités dans ce pays, mais j'étais vraiment à côté de la plaque hein. Je pensais que cette ministre là, pour se rendre utile, allait peut être lancer des actions sur des choses que je juge un peu plus urgentes dans cette république sur les thèmes dont elle est chargée.
Je ne sais pas moi... Se battre contre la violence faite aux femmes et aux enfants, par exemple...
Non??? Que je porte un dos nu c'est plus grave et plus important à gérer que de se pencher sur les cas de ces parents qui battent tellement leurs enfants au point de les tuer? Ou encore ces hommes qui séquestrent leurs femmes, les rendent sourdes d'une oreille à force de donner des coups?
La sensibilisation contre l'alcoolisme chez les jeunes aussi, ce n'est pas important? Quand on a des chansons comme "mouf on va toujours boire" qui sortent, on rit mais on ne se dit pas qu'on ferait mieux de sensibiliser la jeunesse pour combattre la vulgarisation de l'ivrognerie?
Les bons samaritains là, dîtes moi, si on cache tous les string de cette république, c'est plus important qu'empêcher les pères incestueux de violer leurs enfants? ça apprendra aux familles à briser la loi de l'omerta et à ne plus protéger ces criminels "pour éviter la honte"?
Où sont donc nos priorités, bon sang?!

Et un certain peuple... applaudit! Mettez un mini-short et marchez en route, genre vers le marché central... et voyez comment la foule va s'exciter, suivre la demoiselle avec des sifflets, des micros, des marmites... Vous imaginez donc le sort qui sera le leur dès lors que notre foule de badauds aura l'impression d'appliquer une quelconque loi en harcelant les mamies sexy.
Ah les camerounais quel peuple de prudes... Ce sont les mêmes qui s'enfilent des castels le soir dans les bars, se saoulent la gueule pour finir dans des caniveaux, tournent les reins sur du majoie ayie... "l'homme c'est l'homme tant que ça se lève"... Ahhh. Empêchez aussi les bars de diffuser alors les chansons à contenu explicite. Ce sont les mêmes qui n'ont même pas le cran de faire comprendre à leurs dirigeants qu'ils en ont marre de jouer aux sauveteurs et aux benam pour ne pas mourir de faim.

J'ai parfois même lu dans les différentes discussions qui ont lieu en ce moment dans les forum camerounais, que ces "déviances" venait de notre "aliénation" et à notre soumission à la culture occidentale.
Chiche! mais qu'on revienne donc aux temps anciens, pardi!! Vous savez, quand nos arrière grand mères se baladaient la poitrine à l'air, pour mieux allaiter leurs rejetons. C'est même mieux, comme ça fini les push-up, wonderbra et consort qui trompent beaucoup nos gars sur la qualité et la quantité. Les papayes oh, les citrons oh, tout ça on va pouvoir découvrir, en direct live!!! Pendant qu'on y est, retournons aux cache sexe! Okay??

Sinon, j'ai quand même besoin qu'on définisse clairement certaines choses hein, pour éviter les embrouilles.Le dos dehors, c'est quoi exactement? La moitié du dos, le dos entier ou le quart du dos? Non c'est important... Et puis le ventre dehors, c'est avec ou sans le nombril? Et la mini, c'est à partir de combien de mètres de jambes dehors qu'on considère que c'est hors la loi?  Il faut bien définir tout, comme ça le jour où un petit con en tenue m'apostrophe, je dois pouvoir sortir le mètre que je ne manquerai plus d'avoir dans mon fourre tout, pour mesurer la longueur de jambes que j'ai exposé et vérifier que je suis dans les normes.

Franchement je crains plus que tout que ce pays soit transformé en un enfer invivable pour les femmes, et c'est envisageable, vu le nombre de petits cons qu'on trouve dans nos rues.  J'espère que dans les députés, il y en aura de suffisamment pragmatiques pour ne pas laisser passer cette connerie.

Je ne fais pas l'apologie des habillements outranciers. Mais, j'estime qu'il revient à chacun d'entre nous d'éduquer ses enfants afin qu'ils aient une certaine considération pour leur propre corps et ne se laisse pas aller à se vêtir de façon TROP sexy ou TROP vulgaire. Ce n'est pas à l’État d'endosser le rôle de moralisateur, et vraiment dans ce pays, il y a quand même des chats plus importants à fouetter.

Donc madame Abena, voilà pour vous... Si vous cherchez du travail, si vous ne savez pas comment meubler votre temps de ministre, dites nous, on va vous trouver des fléaux  importants qui minent la famille. Laissez la cape de moralisatrice que vous voulez revêtir, et vous et vos petits copains de ministres, je ne doute pas que vous avez mieux à faire que de faire la chasse aux mamies sexy.

Tsiup.


lundi 25 novembre 2013

L'histoire d'un petit con! Une histoire courante à la camerounaise....


Hello les amis!

Vraiment mon pays est un genre. Je l'aime beaucoup mais je n'aime pas les petits cons. Et il y en a beaucoup parmi les camerounais.
Une scène que j'ai vécue m'a confortée dans l'idée que ce n'est pas le Cameroun qui va mal, ce sont les camerounais qui vont mal.
Déjà, qu'on arrête de nous mettre sur les routes des policiers qui doivent gérer la circulation mais ne connaissent pas la signification des différents panneaux. Et qu'on leur apprenne à respecter leur tenue, parce que quand ils se comportent comme de lourds imbéciles, c'est à tout leur corps qu'ils manquent de respect en laissant croire aux gens que la tenue les rend idiots.

Par un samedi matin ensoleillé, nous sommes 4, plus le chauffeur, à prendre la route pour aller à la découverte d'un charmant petit village en pays bassa'a ( rendu encore plus charmant par la propriété qu'on y a trouvée. Les camerounais qui ont, savent construire dans leur village hein...).
Avant d'entamer le voyage, nous décidons de nous arrêter dans une boulangerie en ville, pour prendre de quoi manger pour le petit déjeuner. Pendant que nous passons nos commandes, le chauffeur va prendre de l'essence et nous sortons le retrouver en face de la boulangerie, un trottoir sur lequel se trouve le panneau suivant :

Ceux qui ont pris la peine d'apprendre leur code avant de se mettre à conduire, savent qu'il s'agit là, d'un panneau d'interdiction de stationner, qui diffère du panneau ci-contre, qui lui, interdit le stationnement et l'arrêt.

Différence entre stationnement et arrêt? Le taximan qui dépose ou prend un client est en arrêt et la voiture qui est là, moteur en arrêt, "garée" comme on le dit communément, est en stationnement (en fait, on gare dans un garage, toute autre utilisation est un abus de langage). Entre nous, celui qui ne sait pas faire la différence entre les deux panneaux, logiquement, doit se poser des questions sur lui même et son permis. Et il s'avère que la plupart des policiers qui sont chargés de gérer la circulation sont déjà incapables de faire cette différence. Et ça donne ce que ça donne.

Donc, la voiture arrive et le chauffeur se met à notre niveau, moteur en marche, pour qu'on monte et qu'on aille à l'aventure. Nous voici donc en train de remonter, tous joyeux à l'idée de ce qui nous attend, quand un monsieur en civil se rapproche de la vitre du chauffeur, et lui demande de baisser sa vitre, ce que ce dernier fait en croyant peut être qu'il voulait un renseignement. Que nenni...
- Je peux avoir le dossier du véhicule s'il vous plaît?!
Stupéfaction totale dans les rangs. "Mais... Pourquoi?" Demande le chauffeur.
- Donnez moi le dossier du véhicule. Sur un ton assez impérieux hein.

Là, un de mes co-voyageurs dit : "mince, c'est interdit de s'arrêter ici!". Panique dans les rangs (sauf moi qui ai vu le panneau, qui en plus était la seule encore hors du véhicule aec le propriétaire qui arrivait à notre niveau, quand notre justicier de pacotille en civil s'est rapproché).
"Mais chef, tu ne vois pas que le moteur est toujours en marche et qu'on est en train de partir"
"Chef, on partait"
'Wèèè pardon grand"
Il faut remarquer que déjà, quand le camerounais se fait approcher par un policier ou ce qu'il pense être un policier, il donne tout de suite du "chef", "s'il vous plait", "pardon grand", qu'il soit en infraction ou pas. C'est probablement ça qui doit monter à la tête de tous ceux qui ont un semblant d'autorité.
Et moi de demander au monsieur en civil, qui s'était déjà retourné pour taper à la vitre d'un poste de contrôle situé juste à notre niveau : "Je dis hein, vous êtes d'abord qui, à venir en civil comme ça demander le dossier de la voiture des gens?!". Il ne répond toujours pas et se contente de répéter inlassablement "donnez moi le dossier du véhicule", tout en me jetant un regard où je sens que je viens de l'énerver. Et moi de dire au chauffeur. "Mon ami, tu ne donnes rien, on n'est pas en infraction. Attends j'entre on part". Au lieu de m'écouter, le bon monsieur le chauffeur en panique totale quand il voit se rapprocher les policiers et gendarmes, sort le dossier et le tend! Erreur for mboutoukou... Le type le prend et dit au chauffeur de ne surtout pas déplacer le véhicule. Sans blagues. Je demande au chauffeur d'aller stationner où il en a le droit et je suis l'autre à l'intérieur du poste où il va gaillardement déposer le dossier.

Bon...Ce que vous devez bien comprendre, c'est que je suis une teigneuse. Je lâche rarement le morceau, encore moins, quand je suis dans mon bon droit. Et s'il y a une chose que je me suis jurée en arrivant au Cameroun, c'était de ne surtout laisser AUCUN petit con me marcher sur les pieds gratuitement. Donc quand je suivais ce type au poste, c'était pour un sagate sagate. Quitte à annuler notre excursion.
Déjà en le suivant je m'exprimais déjà clairement, en disant haut et fort :
1- Nous ne sommes pas en infraction car nous nous sommes arrêtés, sans stationner et qu'il gagnerait à apprendre les règles avant de venir emmerder les gens
2- Il est en civil donc on ne sait même pas si c'est le vendeur de cigarettes du coin qui a voulu se la jouer boss
3- Si il faisait tout ça, parce qu'il a vue une belle voiture et des "enfants" et qu'il est sûr d'avoir trouvé ses mbouts, il se trompe. Non seulement, il n'aura pas cinq francs, et si il décide de vraiment nous perdre le temps, nous allons explorer nos différents répertoires téléphoniques jusqu'à trouver quelqu'un qui va venir lui apprendre son métier. Dans la douleur.
Tout ça, ce n'est même pas ma voiture hein.
Mais bon, j'ai horreur de ce genre de choses. C'est à cause de cet état d'esprit que le Cameroun est dans cet état.

Donc, celui que je vais désormais appeler notre petit con entre dans le poste où se trouvent moins de dix personnes et va déposer le dossier dans un bureau. J'apostrophe le premier policier en tenue, qui me dit un peu en panique lui même, que c'est son premier jour de service, qu'il ne sait pas comment ça se passe, et qu'il faut voir avec celui qui a pris le dossier qui serait leur "commissaire". Commissaire de mes fesses oui.
J'entre dans le bureau, à la poursuite du petit con qui a déposé le dossier et est ressorti, pendant que je continuais mon bavardage. Sagate sagate. "Rendez nous notre dossier. Nous ne sommes pas en infraction. Vous nous perdez du temps et vous perdez aussi le votre parce qu'on ne vous donnera même pas un seul centime". Une petite foule veut déjà se former dehors où mes amis, sans doute ragaillardis par mon bavardage, ont également commencé le leur.
Les policiers dans le poste, tous un peu perdus, me prennent avec un peu plus de respect (surprise!) que le petit con, qui est d'ailleurs ressorti, a traversé la route pour s'installer à coté du...vendeur d'oranges, après avoir déposé le dossier dans un bureau où se trouve une autre personne. Et moi de m'engager dans une discussion plutôt polie avec un policier un peu âgé qui veut m'expliquer que nous sommes en infraction et que nous devrions demander "pardon" ,à qui je raconte la scène et à qui je dois à nouveau refaire un cours de théorie sur les panneaux d'arrêt et de stationnement!

Finalement la situation s'est décantée. Un monsieur, en civil également, mais qui pour le coup avait l'air d'être un policier plus que le petit con, m'a demandé fermement de sortir du bureau et d'attendre dehors, quand le propriétaire de la voiture est arrivé. C'est un gars assez calme à qui j'ai pris la peine de dire une dernière, haut et fort évidemment pour que tout le monde l'entende bien, qu'il avait intérêt à récupérer le dossier de sa voiture sans proposer ne serait ce que 100 francs à toute personne qui aurait pensé avoir trouvé son café du matin.
Comble de l'ironie quand je sors, je tombe sur le petit con qui a jugé bon de revenir sur les lieux, et qui me dit "Pourquoi vous êtes hautains comme ça?"
Hautains pourquoi? parce qu'on n'était pas en infraction et qu'on a décidé de ne pas se laisser faire et le supplier? Et là je lui redemande : "Vous là, vous êtes même qui? Vous n'êtes pas en tenue, vous n'avez pas de carte, vous tapez les divers avec le vendeur d'oranges et vous venez demander le dossier d'une voiture. Vous avez de la chance que le chauffeur a un peu paniqué. Si ça ne tenait qu'à moi on n'aurait rien donné et on serait partis, j'aurais attendu de voir comment vous nous auriez poursuivi...". Petit con.
Trente secondes plus tard, mon ami ressort et là, on peut partir pour de bon. Il dit n'avoir rien donné et j'espère qu'il n'a pas dit ça juste pour que je ne demande pas à descendre de la voiture pour repartir au poste là taper un petit scandale, ce que j'aurais fait sans la moindre hésitation.

Cette petite histoire m'a à nouveau édifiée sur ce que le Cameroun est devenu aujourd'hui et pourquoi nous creusons nous même notre propre tombe.

Dans la voiture, sur le chemin, nous avons eu une petite discussion sur la conduite à tenir face à ce genre de situation. Généralement, quand vous faites du bruit et décidez de ne pas vous laisser marcher sur les pieds, il semblerait que les policiers de ce pays se liguent donc pour vous faire ça dur et vous enlever à jamais l'envie de leur tenir à nouveau tête. D'ailleurs sur place, un des policiers visiblement saoûl (à 7heures du matin!!) aurait dit à une des personnes avec nous que sa robe était un peu trop courte et que d'ailleurs c'était déjà une infraction en soi (ah oui, c'est le nouveau problème de la ministre des femmes là, nous en reparlerons) et qu'il allait déchirer sa robe sur elle. Incroyable.

Du coup, beaucoup préfèrent céder. 1000 frs, 2000 frs ou 5000 frs c'est quoi, par rapport au temps perdu?
Et là moi je dis NON.
Ce n'est pas que 1000 frs, ou 2000 frs.
C'est un système vicieux à qui on permet de perdurer. Tous ces gens font du chantage aux citoyens et si tout le monde cède pour ne pas perdre son temps, on se dirige droit vers le ravin. Si vous êtes en infraction, c'est autre chose. Quand vous ne l'êtes pas, hors de question de vous laisser marcher dessus par ces policiers véreux. BATTEZ VOUS! Vous rendez service au Cameroun de demain.

En ce qui me concerne, je viens d'arriver. Il parait qu'à la longue je vais laisser tomber. C'est ce que tout le monde me dit. Mais on n'y est pas encore. Les policiers de Douala vont finir par me connaître parce que je ferais autant de scandales que nécessaire lorsque je me retrouverais dans des situations de ce genre où quelqu'un cherche de façon évidente à soutirer de l'argent.
Quand il y a des braqueurs et qu'on leur demande de faire leur travail, ils sont aux abonnés absents mais quand il s'agit de faire chier des gens parce qu'ils ont vu des personnes aux allures de naïfs qu'ils pensent pouvoir escroquer, ils sont très forts.
Si ça ne dépend que de moi, voyage pas voyage, urgence pas urgence, je suis prête à perdre la journée entière si il le faut lorsque je sais que je suis dans mon bon droit. Et je pousserais même le bouchon plus loin en allant jusqu'aux supérieurs. Si ce n'est pas le patron, c'est le patron du patron, ou le patron du patron du patron qui ne supportera pas les conneries, et je suis prête à me démener pour mettre la main sur lui et m'assurer que celui qui m'a fait chier en bave aussi derrière. On va jouer à ça.

D'ailleurs, je me suis fait une promesse : c'est celle de repasser où la scène s'est produite et chercher le petit con pour l'insulter bien comme il faut. Il s'agissait probablement d'un fainéant qui perdait son temps dans le coin, en connivence avec les policiers du poste, et qui prenait le dossier en pensant nous intimider et arriver à soutirer quelque chose. C'était sans compter sur le grain de folie que j'ai dans le cerveau. Donc, si un jour vous croisez une folle propre et habillée correctement en train de laver quelqu'un qui se demande d'où elle sort et pourquoi elle l'agresse, sachez qu'il y a de fortes chances que ce soit l'ex-mbenguiste et le petit con.

Bon début de semaine et à plus!

mardi 19 novembre 2013

Faire des affaires au Cameroun : le guide du débutant

Hello les amis!!

Un grand m'a dit une fois qu'à la lecture de mon blog, il avait beau chercher, il ne voyait pas une seule raison pour laquelle j'étais rentrée et surtout pourquoi je n'avais pas encore pris mes jambes à mon cou. Selon lui, je ne faisais que m'attarder sur les choses négatives dans ce pays.
Bon, au premier abord, je me suis dit qu'en tant que nouveau converti au RDPCisme, il ne pouvait qu'avoir ce point de vue là. Vous savez que nos amis du parti des flammes considèrent que toute critique est une attaque à leur champion national.
Mais bon, j'aime souvent prétendre que je ne suis pas de mauvaise foi donc j'ai quand même fait un petit checking et j'ai réalisé qu'effectivement je n'avais pas encore montré pourquoi malgré tout ce qui va de travers, ça valait la peine de rentrer au Cameroun. Il y a bien des éléments qui m'ont motivée à revenir, et je vais les partager avec vous au fil des mois afin que j'aie la conscience tranquille (il ne faut pas qu'on dise demain quand j'aurai percé que je vous ai noyés en oubliant de vous parler des vraies choses).

J'ai mille et une raisons de l'avoir fait. Je vais commencer dans cet article par la plus importante, la plus terre à terre : les affaires.

Si vous êtes comme moi, que vous avez l'intention de vous mettre à votre compte tôt ou tard, le Cameroun est fait pour vous. Aujourd'hui, ce pays me fait penser à une marmite en ébullition, dont le couvercle ne veut plus tenir. Et c'est logique.
Dans l'expression "pays en voie de développement", il y a un seul terme à retenir : Voie.

Tout est à faire. Il suffit à un esprit bien affuté d'effectuer un petit séjour au Cameroun pour comprendre que le potentiel est énorme et que le niveau de cash disponible et les possibilités dépassent l'entendement. Agriculture, immobilier, services.... Oubliez la corruption, oubliez l'environnement des affaires malsain, oubliez les procédures compliquées. Rien n'est simple et ne le sera jamais, mais ça en vaut la peine.

Tiens, ça me fait penser à un de mes frères entrepreneur, qui, après avoir passé plus d'une décennie hors du Cameroun, est revenu, initialement uniquement pour des vacances. Un petit tour de la place et il a vite compris qu'il y avait un marché pour lui. Aujourd'hui, il regarde avec beaucoup plus d'intérêt. L'heure du retour n'a pas sonné mais il creuse déjà les pistes pour ses affaires...

Pour ma part, j'en avais déjà assez d'avoir des idées et des business plans prêts, à force d'observer lors de mes vacances, mais de ne rien pouvoir mettre en œuvre, faute d'être sur place. Je sais que certains rétorqueront qu'on peut toujours faire des affaires à distance, ce à quoi je répondrai que personne, même pas votre frère jumeau, ne gèrera mieux vos intérêts que vous-mêmes, et comme vous l'entendez. Donc je suis revenue, et très peu de temps après, je réalise que j'ai pris la bonne décision.

Bon, pour rester dans le concret quand même, j'ai quelques premiers conseils à donner à ceux qui sont attirés par l'effervescence économique de ce pays. Le sol est fertile, mais les pièges sont nombreux, et les serpents grouillent.

1- Restez discrets.
Si vous avez une idée, gardez là pour vous au maximum. Il y a des personnes qui n'attendent que ça, de tomber sur des personnes à l'esprit ouvert, et avec des idées innovantes, qu'elles s'empresseront de piquer. C'est un véritable championnat dans ce pays. Ce qui est malheureux, c'est que parfois les autorités que vous devez obligatoirement voir, soit pour obtenir un marché, soit pour obtenir des autorisations, sont les premières dans le coup. Vous venez exposer votre idée à une personne qui doit nécessairement donner son accord pour que la mise en œuvre soit effective, et elle s'empresse de vous sortir une raison fumeuse pour vous évincer, et confier l'affaire à une entreprise qu'elle se sera empressée de créer elle-même sous une couverture. Les cas sont fréquents. Faites donc attention, et si possible, associez vous avec des personnes dont l'aura et le nom pourraient vous couvrir. C'est malheureux, mais c'est le Cameroun. Il vaut mieux se couvrir derrière des associés, que de perdre complètement le marché.

2- Soyez patients.
Le Cameroun a un rythme qui pourrait en rendre plus d'un fou. Vous pouvez tourner des semaines, des mois, pour une décision ou une autorisation que vous devriez pouvoir obtenir en 24h dans un pays normal. Vous aurez certainement envie d'abandonner et ce serait dommage et une perte pour vous.  Accrochez vous, et meublez votre temps en attendant. Le pays va à un à l'heure, mais l'avion atterrit toujours.
Il faut garder cet élément en tête pour éviter de perdre des opportunités simplement parce qu'on n'a pas pu attendre.


3- Pas de pot-de-vin
Ne cédez PAS aux sirènes de la corruption. Tout le monde le dit, il faut graisser la patte à gauche, à droite pour arriver à un résultat. Je considère que c'est simplement la voie de la facilité qui l'impose à ceux qui souhaitent l'emprunter.

Sachez que le Cameroun n'est pas rempli que d'individus mal intentionnés. Il y a des personnes, Y COMPRIS DES FONCTIONNAIRES, qui veulent bien faire leur travail. Lorsque vous tombez sur de la mauvaise graine, plutôt que de céder en pensant ainsi éviter de perdre votre temps, je vous IMPLORE de ne rien en faire, et de toquer à toutes les portes nécessaires jusqu'à ce que vous obteniez ce que vous voulez. Car si ce n'est pas son patron, c'est le patron de son patron, ou le patron du patron de son patron, qui ne tolèrera pas les bêtises.
Si nous voulons que les choses changent, acceptons de souffrir aujourd'hui, de dire non lorsqu'on a en face de nous quelqu'un déterminé à nous faire chier jusqu'à ce qu'on lui file quelque chose, n'hésitons pas à TRAHIR. Oui, moi, je suis même pour la dénonciation.  A la police, à ses supérieurs, à la CONAC, à la presse. Faites du bruit. De ce que je vois pour l'instant dans ce pays, les voleurs et les corrompus préfèrent quand il n'y a pas de publicité autour de leurs agissements.
Vous perdrez peut être du temps, mais vous rendrez service à la postérité.

J'ai constaté aujourd'hui que ce sont les mêmes usagers qui se plaignent de la corruption qui l'entretiennent en payant pour obtenir des passe-droits, gagner du temps etc... L'enfer, ce n'est pas que les autres. C'est facile de se laisser aller en disant qu'on n'a pas le choix.

4- Ne travaillez pas avec la famille.
Ça, il est difficile d'y croire tant qu'on n'est pas passé par là. Donc je comprends les sceptiques, mais je vais quand même tenter une explication. Un inconnu que vous auriez recruté sur la seule base de son CV, certes vous aurez du mal à lui faire confiance, mais vous pourrez au moins lui porter plainte et le faire enfermer si il déconne. C'est le village tout entier qui va vous maudire si vous vous attaquez à votre cousin parce qu'il vous a volé de l'argent. Et n'ayez pas la naïveté de croire que votre cousin est moins susceptible de vous voler de l'argent qu'un inconnu.
Par ailleurs, il est extrêmement difficile de faire la part des choses entre le travail et la famille. Vous serez le patron de votre affaire, mais vous devrez gérer les susceptibilités de votre frère qui se sent insulté parce que vous lui aurez fait une remontrance que vous auriez faite à n'importe quel autre employé sans que ça ne soit un scandale.

5- Entrez dans une ou des tontine(s)
Le système bancaire se bat, mais n'y est pas encore. Le principal inconvénient est le taux appliqué, 16%; sinon, je ne trouve pas qu'on demande plus de garanties qu'en France. A votre arrivée, si vous souhaitez faire des affaires, trouvez vous rapidement une tontine. Je n'ai jamais vu l'intérêt des tontines en Europe, mais au Cameroun oui, elles sont vitales, en permettant d'accéder plus facilement à l'emprunt et de financer vos affaires.
 

Bon, je vais m'arrêter là, car ce sont les premiers constats que ma propre expérience m'a fait découvrir. Je pourrais également vous rappeler d'autres banalités qu'on répète assez souvent mais je ne vais pas le faire, car je veux vraiment avoir vu de mes propres yeux avant. En espérant que ça vous sera utile....

Ciao!





lundi 11 novembre 2013

Le magico anal, les sorciers et moi



Hello! Hello!

J'espère que vous avez passé un bon dimanche.
Vous êtes aussi allés à l'église? Moi non.
Je n'y vais jamais, sauf à l'occasion de mariages. Ce n'est pas que je ne crois pas en Dieu. Mais j'ai dû mal à supporter les rassemblements d'hypocrites et donneurs de leçons. Oops pardon. Je n'ai rien dit. Je sais déjà quel type de leçons on va me donner : on ne va pas à l'église pour les autres, etc, etc... C'est compliqué, laissez moi comme ça. Ma relation avec Dieu, c'est une relation personnelle.

Aujourd'hui, je ne vais pas aborder le sujet des églises, réveillées et endormies, dans ce Cameroun, comme certains avaient spéculé. Pour ça, il faudrait d'abord que j'aie procédé suivant la méthodologie que je me suis fixée : rencontrer un prêtre, un pasteur, un imam et pour finir un ou deux gourous... Pour que chacun d'eux prêche pour sa paroisse et dise ce qu'il pense des autres. Evidemment en tant que potentiel futur fidèle hein. Sinon la chose n'aurait pas grand intérêt. Là, j'aurais des choses drôles à vous raconter, j'en suis sûre.

En attendant, on va parler d'un sujet pas très éloigné : la sorcellerie et toutes les pratiques dérivées.
Au Cameroun, si vous dîtes que vous ne croyez pas en ça, on va vous demander si vous êtes fous. Et moi donc, je suis complètement folle. Quand on est là pour les vacances, deux semaines puis s'en va, on peut se permettre de sourire et passer à autre chose. Mais quand on vit là, ça devient lourd. Bien lourd.

La fréquence à laquelle on parle de sorcellerie autour de moi m'étonne. L'impact sur la vie des gens est trop important pour que ça soit minimisé.
Moi, ça me fait d'abord sourire. Un peu comme quand on me parle des martiens. Je veux voir pour croire... quoi que, pour la sorcellerie,  je ne veux pas voir tout ce qui se raconte là. Non merci. Si il y a vraiment des hommes qui se transforment en python pour avaler les petites qu'ils invitent à l'hôtel (scène surréaliste qui se serait déroulée à Buéa ce week end et a fait les titres de quasiment tous les journaux, y compris cameroon tribune), mieux on ne se rencontre jamais.
Mon air sceptique et les petites blagues que je n'arrête pas de lâcher de temps en temps me font passer au mieux pour une inconsciente, au pire pour une... sorcière. Je vous ai dit que j'allais rarement à l'église non? hum. C'est un signe. Attention à moi - les gens qui me menacent n'importe comment là.
Mais vous-mêmes, dîtes moi, comment ne pas en rire...

Il y a un nouveau genre d'ingénieurs dans ce pays qui conçoit des boîtes d'allumettes, oui je dis bien des boîtes d'allumettes, et de sardines, qui peuvent transporter des passagers dans la nuit vers des contrées parfois très lointaines. Je ne sais pas dans quelles conditions a lieu le voyage, en plus avec l'huile des sardines qui a le don de puer autant et doit nécessairement se retrouver dans tout l'habitacle. Mais ça a l'air d'avoir du succès. Tout le monde en parle et tout le monde y croit. Du coup, je me pose des questions : si je veux voyager par là, au lieu de Air France ou Camair Co, combien ça va me coûter? A quelle fréquence ont lieu les vols Douala -Londres, par exemple? Le moyen de transport est-il sûr? Ah oui hein, parce que j'ai entendu parler de ces vieilles mères qui atterrissent sur le toit des maisons des gens (voir ici). Ça signifie que c'est pire que l'opep, si ton voisin n'aime pas ta tronche il peut te pousser hors de l'avion. Est ce qu'on est au moins assurés alors?
Au delà de ça, je dirai même qu'on est trop bêtes alors. Parce que ce niveau de technologie est extrêmement avancé. Je ne comprends pas qu'on n'en profite pas pour gâter complètement le marché mondial du transport. Tenez vous bien Boeing, Airbus et consort. Nous, les camerounais, arrivons bientôt avec nos boîtes d'allumettes et nos boîtes de sardines. On va voir ce qu'on va voir!
Ou bien notre sorcellerie c'est seulement pour nous entretuer et réveiller des morts qui ne vont rien changer à l'économie du pays?

On connait aussi ces maladies qu'on ne peut (veut?) pas soigner à l'hôpital.On va de marabouts en marabouts pour essayer de soigner un mal qui est tout sauf naturel.

On connait aussi ces matchs des lions qu'ils n'auraient jamais gagné, malgré l'armée de marabouts sollicitée. Parce que les matchs ont lieu à Mfandéna. Et qu'on a oublié de dédommager sérieusement les autochtones qui ont perdu leurs terres. Et qu'ils ne sont pas contents. Et par conséquent, attachent les goals et les jambes des joueurs (entre nous, Idrissou a forcément été attaché).
N'est ce pas le prochain match des lions a lieu dans la cuvette? On va encore entendre ce qui se dira après en cas de défaite. Quoi que, ces derniers temps, il y a une nouvelle raison passe-partout : Eto'o. L'autre raison est inutilisable pour cause d'indisponibilité: Iya Mohammed.

Prenons nos dirigeants.
Il y a un monsieur là, Ateba Eyene, oh pardon, le Docteur Ateba Eyene (quand on a affaire à un seul doctorat, on peut se permettre d'oublier le titre, mais face à un collectionneur de doctorats, un peu de respect s'il vous plaît) qui a écrit un terrible livre, que je vous recommande tous :  Le Cameroun sous la dictature des loges, des sectes, du magico-anal et des réseaux mafieux. Il y a, dans ce titre, un terme qui m'interpelle fortement : magico-anal. Quand je le prononce trois fois, j'éclate de rire. Tentez un peu de le lire et vous me dites. Je ne l'ai pas lu, vraiment, ce n'est pas encore mon niveau là bas. J'en suis encore à Harry Potter.
Il paraît que c'est du très lourd dedans. Une construction rationnelle, des arguments bien aiguisés, des informations vérifiées et recoupées, etc, etc... Bref, exactement le niveau attendu d'un homme qui lit je crois deux, à trois livres par jour, en plus d'être quasiment omniprésent sur les plateaux télés, et d'écrire des pavés de plus de 300 pages en un rien de temps. Il faut qu'il me donne son secret ce monsieur, car je ne sais pas quand il trouve le temps de dormir pour reposer son cerveau.
Bref.
Donc Ateba Eyene a trahi tous ses petits copains du RDPC qui pensent qu'ils peuvent construire la république depso impunément dans le dos de son Excellence Popol.
Et le peuple adore ça. Le peuple adule Ateba Eyene. Il écrit et dit tout haut, ce que tout le monde pense plus bas. C'est un pari risqué mais il est bien parti pour être l'idole de la nouvelle génération.

Et moi je dis WOW. Je savais qu'au pays, le favoritisme et le tribalisme étaient de mise lorsqu'on voulait grimper les échelons. Mais je me suis toujours dit que j'allais quand même essayer et y arriver malgré tout. Mais Ateba Eyene et certains camerounais m'apprennent que ça ne suffit plus. Qu'aujourd'hui, un mec non sensible du postérieur a encore plus ses chances? Que les pratiques mystiques sont démocratisées et sont quasiment une condition nécessaire et suffisante pour "percer"?

C'est quand même grave. Non pas ce qu'ils disent. Ce qui est grave c'est qu'il y a des personnes qui sont persuadées que c'est vrai.
Quel impact cela peut-il avoir sur la perception de la valeur du travail chez la jeune génération? Quel impact cela peut-il avoir sur le pragmatisme des camerounais?
Quand je discute avec mes compatriotes, je suis effarée par la facilité avec laquelle ils veulent tout expliquer par la magie ou des pratiques mystiques. Si je les écoutais, je chercherais déjà ma petite secte où prendre ma carte de membre pour avancer.

Vous savez quoi : c'est le travail qui paie. Le reste, c'est des conneries. Donc travaillez, au lieu de chercher à revoir votre orientation sexuelle, ou à entrer dans je ne sais quelle organisation obscure qui va vous demander des choses bizarres.

Bonne semaine dis donc.




jeudi 7 novembre 2013

Marlène, Valérie et Monsieur X... Les leçons?

Hello, Hello,

Bon, bon, bon, je vais commencer par la mauvaise nouvelle.

Ce n'est que moi, l'ex machin truc, qui s'exprime. Pas de troisième, quatrième ou cinquième actrice, désolée. Je sais que certains étaient déjà au rebond, en attente de la bagarre générale. On est passés à deux doigts d'une belle échauffourée quand même. Car figurez vous que Maman X, c'est à dire, la mère de monsieur X, a failli donner son avis. On y a échappé belle. Malgré mes sollicitations incessantes, monsieur X, lui, a réagi comme tout homme qui se respecte dans ce genre de situation : il est d'abord allé se cacher, le temps que sa femme et sa petite se calment.  Un homme avisé vaut toutes les poules du monde. Prenez en de la graine.

Mais ce n'est pas bien grave. Je ne voulais pas aborder le thème de l'infidélité masculine du point de vue masculin dans ce post. Pas parce que je n'ai rien à dire dessus, mais parce que j'écris au feeling et qu'il me faut un catalyseur. Le catalyseur, cette fois, je l'ai eu à mon retour au Cameroun, au cours d'une discussion avec d'autres femmes. D'où le sujet.

En condensant ce discours des plus scandaleux, avec celui d'autres camerounais avec qui j'ai également eu à échanger sur le sujet des relations hommes-femmes et du mariage pour la femme, j'ai obtenu Marlène.

Ahhh Marlène... Madame X....

Merci ma petite, grâce à toi et à ta bombe, beaucoup de personnes ont découvert mon blog, donc je te dois vraiment une fière chandelle. Merci merci.
Tu les as scandalisés hein, mais moi je te dis, bravo. Bravo pour ton honnêteté.
C'était du lourd!
Moi je ne juge personne oh. A chacun sa croix.
Mais, je m'interroge, surtout sur toutes ces femmes qui t'ont traitée de tous les noms d'oiseaux là....L'enfer c'est toujours les autres.
Tiens, un petit exemple...
Lorsqu'une femme décrète que l'infidélité masculine est incontournable chez les Camerounais, que ce n'est pas un motif de séparation et qu'elle attend juste de son mari qu'il se protège et qu'il ne fasse pas d'enfant dehors, elle a quelle leçon à te donner, ma petite Marlène? Ou bien, elle pense que comme elle a dit qu'elle espère qu'il va se protéger dehors, elle est plus intelligente que toi qui prendra même le SIDA. Laule.

Ah qui sait, peut être que c'est elle qui tends souvent le préservatif à son mari au moment de l'acte avec sa petite? Double laule. Ou alors qu'elle lui impose la capote à la maison. Triple laule.

Bon disons qu'il choppe le SIDA. Elle n'y pourra rien, son "j'espère blablabla" ne sert plus à rien une fois qu'elle minimise l'infidélité. Une fois contaminée, tu la vois toi, assumer la boleh, divorcer et expliquer à sa famille la vraie raison du divorce? Pour que tout le monde sache qu'elle est sidéenne et de nouveau célibataire en plus? Sans blagues.
Dans ce Cameroun ci? L'omerta les amis, l'omerta. Et il n'y a rien de plus proches que deux personnes liées par l'omerta. Elles peuvent même se détester. Mais elles sont calées.

Je ne vais pas aller point par point dans ce que Marlène a dit. En Bref.
Des Marlènes, il y en a des milliers dans les maisons camerounaises. Sauf que notre Marlène, elle, a jeté le politiquement correct au champ. D'autres ne le diront pas aussi ouvertement, mais n'en penseront pas moins. Oui, c'est le Cameroun. Durant les précédentes élections présidentielles, j'ai lu avec consternation les commentaires sur Kah Walla. Au diable les idées, c'est une femme célibataire, de surcroît sans enfants. Elle a pris cher...

Je ne veux surtout donner aucune leçon à personne. Moi, je ne fais qu'interpeller. Je crois qu'en relisant les différents commentaires, chacun peut choisir de comprendre ce qu'il veut et en tirer quelques enseignements.

Quant à Valérie...Cette très chère Valérie...Vous pouvez décider d'être digne, de ne pas répondre à la provocation, mais elles essaieront de vous avoir à l'usure, mesdames X,Y et Z.
N'est ce pas il faut se marier? Il y a un homme pour je ne sais combien de femmes. La compétition est rude. Des Valéries, il y en aura, comme elle l'a dit elle même, à tous les carrefours. Ces attaquantes qui n'ont pas froid aux yeux et saccagent les foyers sans pitié. Ne lui parlez pas de destin, de karma, etc... Elle s'en fout. Ça gâte, ça gâte.
La seule option éventuelle pour ne jamais se retrouver face à une, c'est d'avoir un mari qui ne laisse cette ouverture à aucune femme. Vous comprenez, les mecs?

D'où la nécessité d'être bien accompagnée et de ne pas tout accepter. Je dis ça, je ne dis rien.

Allez je crois que l'essentiel a été dit.
J'espère que vous avez apprécié.
On va donc clore ce chapitre.
A plouch!

mercredi 6 novembre 2013

Je vais gâter ton mariage.



Salut à tous


Appelez moi Valérie.

Il parait que je suis dans le mauvais camp. C'est madame X qui a dit. Elle est mariée, je ne le suis pas. Je joue à Evian Thonon. Elle joue à Manchester. Mieux d'elle hein.

La vie n'est pas simple, chacune se cherche. Je n'ai pas encore eu la chance de trouver celui qui va me passer la bague au doigt, mais je m'active. Et ceux que j'aime en particulier, ce sont les hommes pris. Quand les Marlène me prennent de haut parce que je suis célibataire, moi je les prends de haut parce qu'elle ne dorment pas bien la nuit à cause de moi. Quand elle me prend de haut parce qu'on l'appelle madame, je la prends de haut parce que je connais tous les caleçons de son mari.

Oui, j'aime le mari des autres. J'adore ça. Ma consécration sera le jour où je vais me marier avec le mari de Marlène. Elle n'a encore rien vu.

C'est à cause des filles comme moi que les petites mbenguistes là transpirent à grosses gouttes quand leur mari leur dit qu'il vient passer quelques jours au Cameroun. C'est à cause de moi qu'elles traquent leurs gars, à fouiller leurs comptes facebook, leur téléphone, à appeler à toute heure.  C'est encore à cause de moi, qu'elles ne sont jamais d'accord lorsque la question du retour définitif au Cameroun se pose.



Les locales alors n'en parlons pas...
Elles ont peur.
Elles ont toutes peur.
Les enfants ont peur du ndjoundjou kalaba.
Moi je suis le croque-mitaine de Marlène et son groupe de chèvres.
Et j'aime ça.
Les filles comme moi, on est postées en embuscade à tous les carrefours.

Marlène mousse. Elle parle fort. Elle dit qu'elle s'en fout de moi. Elle n'a pas peur de moi.
Pourtant ma chérie, quand je prends mon téléphone, pour t'appeler sur TON numéro que j'ai récupéré dans le portable de TON mari, je sais que tu ne t'en fous pas de moi. Tu décroches et tu me parles. Tu as même déjà enregistré mon numéro et tu m'appelles pour m'insulter quand ton mari a déjà découché deux jours d'affilée. Il fallait aussi signaler ça aux lecteurs dans ton long bavardage.

Il y a tes autres semblables là, qui veulent jouer la carte de la dignité. Il y a une, quand j'appelle elle me vouvoie, puis elle me raccroche au nez. Elle me fait rire. Je sais qu'elle a mal et je prends plaisir à retourner le couteau dans la plaie. A l'ère des nouvelles technologies, j'ai trouvé son adresse email. Elle ne me répondra jamais, mais elle ne peut pas s'empêcher de lire mes mails. Le weekend que son mari lui a dit avoir passé avec ses copains là, elle saura qu'il était à Campo avec moi en train de s' amuser sur une plage quasiment vierge.

Sinon toi tu fais fort. Tu m'envoies des emails me demandant de laisser ton mari tranquille. Sans blagues. Tu m'as trouvée la dernière fois à minuit chez vous installée avec ton mari sur votre canapé, tu as voulu bagarrer avec nous deux. Si on te mélangeait? Ce n'est pas ma faute si tu lui as fait comprendre qu'il pouvait tout se permettre.

Ma chérie, je vais t'embrouiller au point où tu vas perdre la tête. Je suis là pour ça. Que la bague à ton doigt ne te trompe pas. Et ne penses pas avoir l'apanage de la sauvagerie. Tu m'agresses, je vais te battre. Et c'est ton mari qui viendra te rappeler à l'ordre.

Tu dis que ça ne te dérange pas que ton mari ait des enfants illégitimes. Pourtant quand je suis arrivée exprès dans le restaurant où tu passes toutes tes pauses, avec un petit ventre, tu as failli suffoquer. Le coca que tu buvais est directement passé de travers. Alors que j'avais juste trop mangé. Ne t'inquiètes pas, l'heure du deuxième enfant n'est pas encore arrivée entre lui et moi.  Et quand ça arrivera, je ferai en sorte que tu sois la première informée, comme pour le premier. Pour que tu puisses te dépêcher à en faire un autre toi aussi.

J'aime te déranger hein, j'aime ça.
J'aime quand tu as envie d'exploser, quand tu m'aperçois à un deuil qui a lieu dans TA belle-famille. Bah, qu'est ce que tu veux? C'est la mienne aussi. J'aime quand tu vas demander des comptes à ton mari parce que tu m'as vue avec la dernière voiture qu'un esprit bienveillant t'a soufflé qu'il a dédouanée récemment. Oui, c'était pour moi. Pendant que tu arrives à peine à lui faire mettre de l'essence dans ta vieille brouette, moi je l'amène à me faire des cadeaux gigantesques. Et je veux que tu le saches.

Je vais maintenant dans le même salon de coiffure que toi. Je porte les mêmes vêtements que toi. Ton tailleur, c'est le mien. Quand on se croise, tu n'oses rien faire. Tu te contentes de me toiser. De mal me regarder. Et je ris.
Parfois quand tu arrives, tu entends quelqu'un dire :"Madame X vient de partir". Et ça te choque. Parce que pour toi, il y a une seule madame X. Tu as signé en monogamie. Je n'ai pas son nom sur ma pièce d'identité mais je peux couramment utiliser le nom de ton mari. Je suis aussi madame X. Tout le monde le sait. La non-officielle. Tu vas faire quoi? Aller sur les rails? C'est ce que j' attends. De te faire craquer.  Tu me vois partout, tu fuis mais je vais te poursuivre.

Dehors, tu crânes. Mais dedans tu te consumes. Et je vais ajouter de l'essence jusqu'à ce que tu brûles entièrement. C'est le mariage non? Il faut supporter.

Respires. Inspires, expires. Le macabo va descendre. Tu veux à tout prix rester madame X non? Ton mari a un bon poste, une bonne situation. Peu importe ce que tu encaisses. Accroches toi donc. Moi je suis là pour te secouer.

Tu es prête à prendre le SIDA. C'est bien. Tu es très généreuse. Mais j'ai une question : Tu penses que c'est pour cette raison qu'il ne va pas te laisser au carrefour et inverser nos positions à toutes les deux? J'ai un scoop pour toi : il connaît la route du tribunal pour divorcer. Pourquoi il ne l'a pas encore fait? Je ne sais pas. Et je ne lui met pas cette pression là. Tout vient à point à qui sait attendre.

On a le même âge, mais tu es une enfant. Moi je sais où je vais et j'ai ma feuille de route. Je travaille sur lui, mais je travaille aussi sur toi. Et j'ai les moyens de vous embrouiller tous les deux, surtout toi. J'ai les moyens de ma politique.

Bon courage ma petite Marlène

Valérie.

mardi 5 novembre 2013

Owééé j'ai perçé... Je suis mariée, on m'appelle "Madame"...

Booonjouuuurr...

Huuuummmm...

Aujourd'hui ce n'est pas votre ex-mbenguiste qui écrit. Elle n'a encore rien compris à la vie, et le sujet que je vais aborder demande une certaine maturité qu'elle n'a pas et ne pourra pas avoir tant qu'elle n'aura pas compris qu'ici c'est le pays et qu'il fallait qu'elle laisse ses habitudes de mbeng à....mbeng.

Avant toute chose, je vais me présenter. J'ai 27 ans. Je suis Marlène, ou plutôt madame Marlène X. Oui, je suis mariée. Vous voyez à mon annulaire la bague qui scintille non? C'est ça qui fait la différence entre moi et beaucoup de filles là dehors. Moi je suis respectable. Moi on m'a épousée.

Et c'est pour ça que c'est moi qui vais parler du mariage.

Je vois que les jeunes filles d'aujourd'hui, surtout celles qui rentrent de l'étranger là, ont un peu perdu la tête et les valeurs. Elles bavardent beaucoup, elles tapent beaucoup la bouche, mais elles oublient l'essentiel : sans mari, ici dehors, tu n'es rien qu'une petite bordelle. Allez dire que j'ai dit. Cherchez pour vous, au lieu de brailler sur le respect, la fidélité et tous vos autres concepts que les blancs vous ont appris. D'abord même, elles m'énervent tellement que je filtre mes fréquentations.

Les chèvres qui se baladent ensemble là, mais n'ont pas le même prix, c'est pour les autres. Moi, je ne marche qu'avec les chèvres de ma valeur : les femmes mariées. Entre nous, on se comprend.

Oui, oui, entre nous, les femmes accomplies. Celles qui ont obtenu le seul diplôme qui ait de l'importance pour une femme. Celles qui ont eu l'occasion de chanter un jour "je me marie aujourd'hui... o na o na na... je m'en fous des belles soeurs". Celles qu'on a dotées. Je vais aller marcher avec une non-mariée pourquoi? Pour qu'elle vienne lorgner mon mari et tenter de détruire mon foyer? Jamais!

Je ne sais pas qui vous a rempli la tête d'idées en vous faisant croire que le mariage n'est pas une fin en soi. C'est une fin en soi. Bien même. Dès l'instant où vous passez devant le maire, vous passez de la L1 à la champions league. Votre valeur augmente. Vous êtes une vraie femme.


Regardez moi, par exemple. Fini le "mademoiselle". Aujourd'hui, on me donne du "madame".

Je suis respectée, même si mon mari a d'autres bureaux qui m'appellent à minuit sur mon portable personnel pour me raconter leurs ébats. Quelle importance? C'est moi qui ait la bague, et elles ne rêvent que de prendre ma place.
Je le leur prête quelques nuits, parfois des weekend ou des semaines entières. Mais peu importe, je suis son aéroport, il finira toujours pas atterrir. Ce n'est pas grave si il atterrit avec le SIDA, ou n'importe quelle MST. C'est moi qui suis dans la maison, c'est moi qui suis accrochée à son bras lors des grandes sorties. On va mourir ensemble. Elles peuvent crever de jalousie, et j'en suis ravie.
 Peu importe si il y'a des enfants dehors qui portent son nom et lui ressemblent étrangément. Peu importe même si il les amène dans notre maison, et accessoirement leur mère avec, car elles ne sont jamais très loin. Ce sont les choses de la vie. Je dois serrer le coeur. Je suis une femme mariée, c'est le prix à payer pour avoir ce statut ô combien enviable. Vous croyez que c'est facile?

Et puis quel homme est fidèle? Aucun. Donc je n'ai pas de raisons d'être exigeante. Je n'ai qu'à fermer les yeux. Est ce que c'est dur? Nos mères faisaient comment? D'ailleurs, si il me trompe, je dois être encore plus soumise et aux petits soins pour lui. Pour l'amener à comprendre que je suis la meilleure. Que celle du dehors là ne me vaut pas. Je vais laver ses pieds, je vais faire ses plats préférés,  je vais le masser. Il sera heureux. Et éventuellement, il cessera temporairement de me cocufier à tout va.

Etre mariée, ça n'a pas de prix. Celle qui se sent humiliée n'a qu'à se sentir humiliée. Même si il amène ses bordelles dans notre maison familiale, dans notre salon, et qu'elles me narguent? Narguera bien qui narguera la dernière. Je suis Madame X!! Qu'elles aillent alors mettre son nom sur leur carte d'identité, je vois.

Et puis ne me parlez pas de divorce!

La catégorie là est même encore pire que celle des non-mariées : Les divorcées!

Je peux comprendre les non-mariées qui sortent toutes sortes de théories là. Quand on ne t'a jamais donné de fraise, tu ne peux que faire ton aigrie en décrétant que tu veux une fraise spéciale avec un goût particulier. Nous, on a la fraise, même si elle est acide. Même si elle donne des brûlures d'estomac. Elles, elles n'ont rien. Et elles veulent choisir. Tsiuuup.

Mais les divorcées elles hein, ce sont des FAUSSES!
Quand tu te maries hein, c'est pour le meilleur ET le pire. Tu es dedans, tu es dedans. On te tape oh, on ne te donne pas l'argent oh, on te trompe oh, même si c'est l'enfer tu restes dedans. D'ailleurs c'est probablement l'enfer parce que tu en veux trop. Prends ce qu'on te donne et dis merci à l'homme d'avoir bien voulu faire de toi une femme valable! Le divorce, c'est pour celles qui n'ont rien compris à la vie.Votre ex-mbenguiste là, elle ose déclarer que si elle ne se marie pas pour divorcer, elle n'a pas peur du divorce. C'est trop de mbeng qui a perturbé son cerveau. En tout cas..

Je le dis clairement, je vaux mieux que beaucoup de filles là dehors. Un homme m'a fait confiance et m'a confié un foyer. Et je resterai dedans jusqu'à la gare, jusqu'à ce que la mort nous sépare. L'école, la beauté, tout ça là ne commence à avoir d'intérêt que si il y'a un homme pour te mettre en valeur. Donc toutes les "intégrées" là, qui veulent rentrer au pays, apprenez déjà bien qu'ici c'est le pays et mbeng c'est mbeng. Ici le mariage, c'est le saint graal. Tout le monde veut. Beaucoup d'appelées mais très peu d'élues.
Alors quand tu attrapes ta part, accroches toi bien jusqu'à ce que tu lui mettes la corde au cou. Si tu cires les airs, en sortant les arguments féministes à deux balles et si tu te mets à avoir des exigences insensées (qu'il ne te trompe pas par exemple), 30 ans va te trouver dans la bordellerie.

A bon entendeur salut!

Madame Marlène X.

Note de l'ex-mbenguiste : Vous serez surpris du nombre de camerounais(es) qui tiennent le raisonnement de madame X.




vendredi 1 novembre 2013

On fête Halloween au Camer...Le combat contre la galère

Hello, Hello,

Vous allez bien? J'espère en tout cas!

Hier c'était Halloween (ou bien c'est aujourd'hui, en réalité je ne sais pas à quel date exacte ce truc a lieu).
Je ne savais pas qu'on fêtait ce genre de choses au Cameroun. Si oui, à l'école maternelle peut être, et je me souviens encore du costume d'indien de mon neveu de six ans aujourd'hui, quand il avait trois ans. J'ignorais que des adultes majeurs et vaccinés aussi pouvaient succomber à la fièvre et se déguiser pour faire la fête ici. Partout, mais pas au Cameroun quoi...
Eh bien je me trompais!
Les JCD de la ville de Douala avaient deux destinations phares hier dans la ville de Douala : le Grilladin à Bonapriso, ou le Café de France à Akwa, pour deux soirées Halloween courues. Bon, vu les prix affichés - sur lesquels je vais zapper pour ne pas heurter vos sensibilités, je crois que ça s'adressait surtout au Cameroun d'en haut -c'est dans la joie mes amis les organisateurs, mais le prix, c'est un abonnement trimestriel chez mamie makala.... Je ne suis allée ni à l'une ni à l'autre (alors que hier matin encore j'étais certaine d'être dans le mouvement ). La pluie n'est pas finie à Douala, et par conséquent, ma grippe non plus.
Toujours est-il que j'ai quelques regrets car j'aurais aimé voir le résultat.
Des camerounais qui se déguisent, à coup sûr, ça m'intrigue. Plus importé que ce concept, tu meurs. Une image persiste dans mon cerveau : celle d'un grand gaillard vêtu d'une combinaison peau de panthère, et qui se dirige calmement, sous l'appréciation d'un attroupement de benam, vers la boulangerie la plus proche. Lui, Halloween ou pas Halloween, il peut passer au moindre faux pas, un très sale quart d'heure.
Peut être est ce ma réticence à adhérer au concept qui me prédispose à penser qu'au Cameroun, ça ne pouvait pas intéresser un public autre que celui des anciens mbenguistes qui avaient franchi un certain seuil d'intégration. Le Camerounais pur jus, celui là qui aime beaucoup jouer au Mâle, peut-il se laisser aller?
Je n'ai jamais participé à Halloween, où que ce soit. Réfléchir à un déguisement me fatigue particulièrement les neurones. Et le maquillage alors, n'en parlons pas. Quand je voyais tous ceux qui prenait la peine de s'enduire le visage entier de poudre noire ou blanche pour ressembler à je ne sais qui, la seule chose à laquelle je pensais c'était au "koutcha" nécessaire après pour enlever les bêtises. Trop de problème pour la peau, pardon...
Mais bon, je ne vais pas faire ma rageuse hein. If they like it, then I love it. Et puis quelque part, je les comprends... Il faut trouver le divertissement dans ce pays.
Mes amis, je me suis souvent ennuyée à Mbeng. Le froid aussi n'aidait pas beaucoup, pendant certains mois. Quand, jeune étudiante en classe préparatoire que j'étais, je réfléchissais à toutes les péripéties que je devais affronter pour arriver en ville aller me distraire, je préférais encore chercher un film sur www.letmewatchthis.ch et m'installer sous la couette. Mais ici au pays, le choix est cruellement limité. Les températures sont plus clémentes. La pluie peut jouer les rabats joie mais n'empêche. Un parapluie, un taxi ou une voiture et le problème est réglé. Mais alors, pour aller où, et pour faire quoi?
Quand on revient s'installer au Cameroun, soit on est un individu casanier, et là on n'aura pas de problèmes. Soit on aime les voyages et les découvertes, et là, on est aussi servis. Soit on peut toucher le fond et se voir réduire à un estomac sur pied. Vous ne comprenez peut-être pas l'expression... Laissez moi vous expliquer.
Les seuls divertissements récurrents auxquels on peut prétendre dans ce pays sont : aller au bar ou aller manger, et aller en boîte de nuit.
Tout un pays de 475.000 kilomètres carrés et AUCUNE salle de cinéma. Nous en sommes réduits à compter sur le Centre Culturel Français et consort pour projeter de temps en temps des films "culturels". J'espère de tout cœur que je serai en vacances quelque part quand le prochain X-men va sortir et que je pourrai le regarder sur un vrai écran géant avec 3D si possible.
Bon, pourquoi nous n'avons pas de salle de cinéma dans ce pays? Si il y en a qui peuvent payer quinze kolos pour se déguiser, ils peuvent aller au cinéma toutes les semaines, la clientèle ne manque pas, malgré l'essor du piratage. Je pense que lorsque le ministère de la culture annonce à un exploitant qu'il doit envoyer sa programmation plusieurs mois à l'avance afin de la faire valider, on comprend un peu. Oui, dans les autres pays aussi, il y a une autorité de contrôle. Mais mon petit doigt me dit que la première chose que notre chère ministre va d'abord vérifier dans cette programmation c'est qu'il n'y a pas de film subversif où on parle mal du mari de Chantoux ou de gens qui lui ressemblent, ou alors que deux poilus ne s'embrassent pas dans un des films, comme c'est devenu le nouveau problème prioritaire à résoudre ici, loin devant la pauvreté, et l'absence d'infrastructures médicales.
En dehors du cinéma, théâtre? Musées? Parcs d'attraction? Shopping? Cherchez bien, minutieusement et vous trouverez éventuellement les occasions sporadiques. Il y'a des musées, il y'a des représentations, mais facile de faire le tour. A moins que vous ne soyez du Cameroun de très haut, et que vous puissiez faire des escapades à KSA tous les week end, aller au Golf, à la Marina de Douala (oui oui je vous assure, il y'a des gens qui s'aventurent avec des bateaux privés sur les eaux noires du Wouri là, avec les biafrais qui rôdent).
On se transforme tout doucement en "patrouilleurs" du weekend. Vous savez, des groupes de 2, 3 personnes qui galèrent et vont tourner avec la voiture de l'un d'eux, finir dans un restaurant pour manger et créer dans la foulée une sortie dans une des boîtes de la place où ils se déhancheront sur les musiques du moment. Pour finir chez eux à six heures du matin, bien dépités au fond de leur cœur. Il faut faire preuve d'ingéniosité pour ne pas tomber dans une routine plus destructrice qu'autre chose.
Donc qui voulez rentrer là, soyez prêts. La petite ambiance de deux ou trois semaines là quand vous rentrez pour les vacances, surtout durant la période de Noel, est très trompeuse. La galère est réelle dans ce pays.
La solution?
Trouvez vous des challenges intellectuels. Créez vous un blog quand vous rentrez hein, pour raconter plein de bêtises aux gens. Il y en a qui apprécieront, d'autres non, mais ça vous occupera. Et puis faites des affaires. Il y a tellement à faire dans ce pays. Tiens, pourquoi vous ne réfléchiriez pas à créer des divertissements? Ce serait extrêmement lucratif et vous feriez d'une pierre deux coups en vous donnant la possibilité de vous changer les idées. Raison pour laquelle, je vais terminer en félicitant quand même les organisateurs des soirées halloween. Le concept me wanda au pays de Paul Biya mais le combat contre la galère et l'ennui, c'est le combat de tous!
Bonne journée!