mardi 1 décembre 2015

Une histoire de COP 21

Avant toute chose, attention. 
J'ai oublié tous les chiffres qui auraient pu me permettre d'appuyer mon argumentaire - oui, moi aussi j'ai effacé 90% de ce que j'ai appris en école de mon cerveau une fois le diplôme d'ingénieur obtenu. Et je n'ai pas le temps d'aller sur Google effectuer des recherches qui m'auraient permis de vous paraître plus savante.
Je sais quand même qu'une bonne partie de ce que je dis est vraie : je me souviens de l'essentiel. Après,je donne aussi mon humble avis sur une problématique sérieuse que personne ne prend au sérieux, non pas parce qu'on ne veut pas, mais parce qu'on ne peut pas. Et je vais vous expliquer pourquoi.

Bon, alors en ce moment à Paris, se tient un rassemblement de chefs d'état, qui sont réunis dans la plus belle ville du monde (hors Chateau Rouge, Barbès et quelques autres coins) pour parler de changements climatiques, réchauffements et tout le tralala. Objectif : sauver la terre. Superbe initiative n'est ce pas?

En théorie oui. En pratique, c'est du gaspillage d'argent. 

En passant, je trouve toujours très curieux le mode de fonctionnement sur notre terre. Franchement. On est prêts à mettre des milliards pour organiser des évènements mondains à la limite du futile, mais dès lors qu'il s'agit de trouver de l'argent pour éradiquer la famine - par exemple - on se lance dans la résolution d'équations du quatrième degré. Un peu comme au Cameroun où on préfère investir des millions pour acheter au gouvernement des 4X4 rutilants - renouvelés à une fréquence "intéressante" d'ailleurs - plutôt que d'investir ces mêmes millions sur des routes qui auraient permis au gouvernement de circuler à l'aise en se dotant de Toyota Corolla, six fois moins chère, par exemple... Bref, je digresse.

Je disais donc que c'est du gaspillage d'argent.  
D'un coté, nous avons les anciens riches, dont certains sont en voie de sous-développement. Toute la merde dans laquelle nous nous trouvons actuellement en matière de pollution, de taux de CO² dans l'atmosphère et consort, c'est de leur faute. Ouais. Les mecs ont connu longtemps avant le reste du monde la révolution industrielle, l'utilité du charbon, l'utilité du pétrole, etc, etc... Ils ont eu suffisamment de temps pour polluer de façon consistante avant que le reste du monde -ici j'entends, les nouveaux riches, Chine, Brésil, Inde, et l'éternel pauvre, le continent Africain- ne commence à se réveiller. Aujourd'hui les anciens riches se préoccupent du sort de la planète, ce qui en soi, est noble. Mais alors, pour sauver la planète, ils préfèreraient ne pas avoir à renoncer trop brutalement à leur mode de vie, mais plutôt à obliger les retardataires, à ne pas suivre la même voie qu'ils ont empruntée il y a un peu plus d'un siècle, et qui, accessoirement, leur a permis de dominer -littéralement- le reste du monde. 
De l'autre coté, nous avons les nouveaux riches et les riches en devenir.  Cette autre catégorie se dirige plus ou moins lentement, mais sûrement, vers le développement. D'ailleurs, la Chine y est déjà. Quand la Chine s'enrhume, le monde entier tousse. Et c'est le plus grand pollueur mondial.  Aujourd'hui, on veut imposer à cette catégorie de "ralentir". Ralentissez!!! "On" mis pour les anciens plus grands pollueurs, qui continuent d'ailleurs à polluer de façon considérable, en raison de leur mode de vie -auquel ils ne veulent pas renoncer.
Vous percevez l'ironie de la situation?

Dans ce contexte là, voici ce qui va se passer...

Il va y avoir plein de beaux discours, plein de belles résolutions... Et puis chacun va rentrer chez soi.

Les anciens riches vont continuer à vivre leur vie, mais continueront à se drapper du manteau du moralisateur pour demander aux autres de fournir des efforts qu'ils sont incapables de fournir eux mêmes, pour arranger une situation qu'ils ont crée eux mêmes... Les nouveaux riches et les riches en devenir vont rentrer chez eux pour continuer à se débrouiller tranquillement en ricanant bien sûr.

Bref. Rien ne sera fait. Je ne suis pas cynique, juste réaliste.

Et nous ne laisserons rien de bon aux générations futures, mais de toutes les façons on s'en fiche. Nous serons morts longtemps avant que la situation ne se dégrade complètement, et aujourd'hui je peux encore profiter de l'air pur et frais du village. Et puis, les générations futures n'auront qu'à gérer leur problème, ou bien?


jeudi 26 novembre 2015

Bienvenue au Petpenoun

Ah!!

Il y a deux ans, que savais je des régions de mon pays le Cameroun?

Pas grand chose. J'ai vécu une grande partie de ma vie à Douala, je suis allée quelques fois à Yaoundé, rarement à Kribi et Limbe et à l'Ouest une seule fois. Autant dire que j'étais une piètre ambassadrice face à mes camarades européens. Comment vanter les mérites d'un pays que je sais magnifique mais que je n'ai jamais pris la peine de découvrir?!
"C'est beau le Cameroun, il faut venir le visiter!"
"Ah ouais, tu me conseillerais quoi toi?!"
"euh...."

Alors j'ai décidé qu'il n'était pas trop tard. Une fois certaine de mon retour, j'ai établi une check-list de sites à visiter une fois sur place, les uns après les autres : petpenoun, villa luciole, ngaoundaba, waza, nkolandom, etc... Mon ami Google m'a fourni une liste plutôt exhaustive de sites reconnus au Cameroun.
Depuis mon arrivée, je suis fière de dire que j'ai coché une bonne partie de ma liste, mais il reste encore beaucoup à faire et surtout elle s'est encore rallongée. Les principaux freins à mon épanouissement touristique restent ma voiture, trop petite et trop basse pour s'aventurer sur les routes malheureusement mauvaises de ce pays, et mon incapacité à conduire sur les grands axes. Le jour où j'ai vu un camion chargé tenter un dépassement à un virage sur une cote, sur l'axe lourd Douala-Yaoundé, j'ai su que le jour où je prendrais moi même le volant sur cet axe n'arriverait pas de sitôt. Par conséquent, je dépends toujours d'autres personnes. Et les camerounais étant les maîtres des faux plans, vous imaginez ce que ça donne. N'empêche, j'ai un statut de serial-touriste que j'assume pleinement.

Ces derniers temps, j'ai eu le privilège de passer un séjour au domaine du Petpenoun, dans le Noun.

J'ai souvent publié sur ma page les photos de quelques excursions. Cette fois ci, c'est différent. Je fais carrément un article. Pourquoi? Non, ce n'est pas du favoritisme.
Il y a deux principales raisons. D'abord, pour partager, d'une façon ou d'une autre. Cette fois, en partant, j'ai oublié mon appareil photo. Et les photos prises de mon smartphone, sont soit trop personnelles, soit de trop mauvaise qualité pour que je les publie. Mais je souhaite quand même partager avec vous une expérience inoubliable que je pense renouveler au plus tôt.
La deuxième raison est le fait qu'il s'agit (quand même) du plus beau site qu'il m'a été donné de visiter au Cameroun (pour l'instant, je n'ai pas encore tout fait). Par conséquent, il mérite un article à lui tout seul.
Alors, fermez les yeux. Euh non, gardez les ouverts pour pouvoir continuer à lire.

Il est 14h. Après un trajet Douala Bafoussam relativement agréable (malgré les nids de poule...), et un stop chez des amis sur place, nous prenons la route du Noun que je découvre pour la première fois. Eh oui... je n'ai jamais encore été au Nguon, et j'attends toujours que mes amis bamoun m'emmenent dans leur village (Koutaba, ils se reconnaitront en lisant!) Je suis émerveillée comme une enfant de cinq ans qui découvre plein de jouets. Le paysage est MAGNIFIQUE. La route est plate, longue, sans aucun trou. Un peu après Foumbot, avant Koutaba, sur la gauche, on prend une entrée où il y a une sorte de marché et plein de motos qui attendent. Rien n'indique le Petpenoun, mais heureusement, nous sommes avec un guide qui maitrise l'endroit. S'en suivent plus de 10 km d'une piste un peu difficile, qu'il vaut mieux aborder avec un 4X4 (voilà pourquoi je continue à dépendre d'autres personnes pour mes trips). De part et d'autre, des maisons, qui se raréfient au fur et à mesure qu'on avance. Après un long moment au bout duquel je finis par me demander si on est sur le bon chemin, je vois apparaitre au loin quelque chose qui m'intrigue d'abord car ça ressemble à s'y méprendre à la piste d'atterrissage d'un avion. Et puis le paysage me coupe le souffle : les montagnes, un lac, et un écrin, on est au petpenoun! Enfin! On oublie les secousses désagréables, le long trajet, instantanément.

A l'entrée, je lis vaguement quelque chose sur une pancarte, comme quoi il faut faire partie du club pour entrer là. Bon... A ma connaissance je ne fais partie d'aucun club. Bon, peut être que le guide a ses entrées. Nous sommes accueillis par des sourires, et moi je me remets de mes émotions, parce que du premier coup d’œil, j'ai compris que le niveau était élevé.
Gazon impeccablement tondu. Petits boukarous disséminés ça et là dans la végétation et au bord du lac. Cours de tennis. Volley ball. Terrain de pétanque. Parcours de golf. Piste d'atterrissage vers l'entrée (oui si vous le souhaitez, vous pouvez atterrir là avec votre jet privé. lol).  Et puis il y a la piscine, idéalement située, avec une vue imprenable sur le paysage. Le restaurant est au bord du lac, tout près du ponton, au bout duquel on peut apercevoir le bateau qui n'attend que nous pour un tour . Il y a une terrasse aménagée (vue sur la montage et les lacs) avec de petits salons. Du premier coup d’œil, 10/10. Il y a tout : l'espace, le paysage, et les aménagements.


Très vite, nous nous installons avec un des jeux de société mis à notre disposition par le domaine. La nuit est vite tombée et nous avons du nous rabattre vers un des salons disponibles à l'intérieur, pour fuir les incontournables mout mout.

Bon, je ne vais pas vous raconter mon séjour dans les détails hein, je sais ce qui vous intéresse...

Pour six personnes et demi (six adultes et un enfant), le total s'élevait à environ 750.000 francs en pension complète pour trois jours et deux nuits. Il faut préciser qu'il s'agit d'un tarif exceptionnel dont nous avons pu bénéficier car nous étions censés être plus nombreux que ça (16 en réalité, mais les camerounais ont agi en camerounais et décommandé en cascade à la dernière minute...). Le Petpenoun en temps normal est un peu cher, mais ça en vaut la peine. Vraiment.

- Les plus
Le paysage... Vraiment, trois jours de rinçage intensif des yeux. On a envie de rester là toute la vie, à regarder le lac et le mont au loin, au calme...

Le service, plutôt agréable. J'étais curieuse en venant car j'ai lu quelques avis sur internet de gens pas très contents, mais finalement ça s'est plutôt bien passé, avec un personnel à l'écoute, un directeur sympa qui a même tenu à ce qu'un employé me montre le chemin lorsque mon fils a voulu rencontrer leur cheval, et à me rappeler qu'il y avait de petites raquettes pour lui si il voulait jouer.

La nourriture. Peut être pas très recherché, mais très bon, et surtout, le tiramisu de cet endroit est le meilleur de tout le Cameroun. Sans discussions.


Les boukarous. Confortables, bien situés. Pas très bien isolés mais franchement, je crois que je ne suis pas trop exigeante. ça m'allait, parfaitement.





Les activités. Diverses et variées, intégrées dans le budget. Certes, finalement nous n'avons rien fait là, trop occupés à aller en excursion dans le Noun (moines de Koutaba, palais de foumban, monts dilango... peut être je ferai un autre article pour ça) mais techniquement si nous voulions faire un tour en bateau, jouer au golf, à la pétanque, au volley, ou au tennis, nous aurions pu...



- Les moins
Parce qu'il y a toujours un aspect négatif.
La piscine... Pas propre à notre arrivée. No bueno.
L'absence d'électricité le soir. A minuit, plus d'électricité. Lorsqu'on est en week end entre amis et qu'on a peut être envie de prolonger dans la nuit, c'est un peu gênant. On est un peu obligé de se coucher tôt. C'est bien pour les couples, mais les autres... En fait, le domaine fonctionne exclusivement sous groupe électrogène. Par souci d'économie, le soir, on coupe à partir de minuit.
La sécurité. Malheureusement, un groupe en provenance de Yaoundé s'est fait agresser le soir de notre arrivée sur la piste menant au domaine. Les coupeurs de route ont vu les proies faciles et n'ont pas hésité à arrêter le bus et à dépouiller tous les passagers. C'était le premier incident du genre mais certainement pas le dernier car généralement les bandits qui commencent ce genre de coups finissent par y prendre plaisir sauf si ils sont vite arrêtés. J'ai apprécié la réaction des gérants de l'endroit qui ont su faire fi de la perte colossale qu'ils allaient enregistrer en offrant le séjour au groupe qui n'était plus en mesure de le
payer : Un million quatre. Par ailleurs, nous leur avons conseillé de mettre en place des escortes pour les clients qui arriveraient tard le soir, ce qu'ils ont appliqué dès le lendemain avec des gendarmes du coin. Espérons que nos coupeurs de route s'arrêtent...


Pour finir, une petite photo de plus, à partager quand meme... Parce qu'elle résume ce que je vais retenir de cet endroit, la joie de vivre!
A bientôt!





dimanche 15 novembre 2015

Ca aurait pu être moi...


Vendredi 13 Novembre.

Il est quasiment 23 heures et je m'apprête à dormir.
Mon téléphone vibre. C'est un message :"tu es informée des attentats à Paris??".
"Encore????".
Décidément, le terrorisme ne prend jamais de vacances. Et j'allume la télévision. Car contrairement au peu de couverture que les attentats perpétrés par Boko Haram au Nord Cameroun ont de la part de nos médias locaux, je sais que les médias français ne passeront pas sous silence un drame qui se déroule dans leur pays.
France 24 d'abord. Puis TV5 Afrique.
Et là, en l'espace de deux minutes, je passe de la curiosité à une réelle inquiétude. C'est avec une certaine fébrilité que je ressaisis mon téléphone pour demander à mes amis proches que je peux contacter si ils sont en sécurité.

On me parle de fusillades, de terroristes dans les rues et une salle de spectacle en train de tirer à vue sur des personnes dont le seul crime est d'avoir décidé de sortir un vendredi soir pour aller au restaurant, dans un bar, ou simplement de profiter d'un spectacle. On est un Vendredi soir à Paname. Autant dire que les gens sont dehors. Et dans ces gens, je sais que MES amis peuvent figurer. C'est simple. Si j'y avais encore été, rien, absolument rien ne me dit que je n'aurais pas été à ce moment là dans un bar, en train de prendre un verre avec X,Y ou Z. C'était bien ça, les programmes habituels du Vendredi soir.....
Je parle avec certaines de mes plus proches amies, qui, comble du hasard, sont toutes les quatre ensemble, barricadées chez l'une d'entre elles, en train d'attendre la suite des événements, pendant qu'au dehors les rafales se font entendre.

Des kamikazes ont provoqué des explosions aux abords du stade de France. Ce même stade de France à proximité duquel est situé mon ancien appartement dont je connais parfaitement l'occupant actuel. D'ailleurs, je lui envoie un message dans la foulée. Et Dieu merci, il me répond. "Je devais être au niveau du RER B du stade de France vers 21 heures. J'ai prolongé où j'étais. J'y suis toujours. Dieu Merci". Je stresse pour mes anciens voisins. Quick? Mac Do? Pourvu que personne n'ait eu la malchance d'y être ce soir là. Combien de fois ne m'y suis je pas moi même arrêtée pour prendre rapidement quelque chose à me mettre sous la dent, les jours où je n'avais absolument aucune envie de faire la cuisine?

Dans l'horreur, on dit qu'il n'y a pas de gradation.

Mais là, c'est différent. A six mille kilomètres, je sens la menace. Ca aurait pu être moi, un des malchanceux qui étaient au Bataclan. Peut être pas (sans doute pas) pour un concert de Hard Rock, mais quand même... N'est ce pas là que Charlotte Dipanda a fait son concert récemment? J'aurais pu être en train de profiter des dernières températures gérables à la terrasse d'un restaurant du 11ème. Ou simplement être en train de marcher dans la rue. Je n'aurais provoqué la colère de personne en faisant des caricatures s'attaquant à leurs convictions religieuses. Non, même cette excuse là, les terroristes n'auraient pas pu avoir pour me buter. J'aurais peut être, comme certaines de ces victimes certainement, condamné fermement la politique étrangère de mon pays et ses interventions multiples dans les pays africains, en Syrie, etc... Mais je serais quand même morte en guise de punition.

Ce sont les innocents qui paient : des français de tous les bords, de toutes les couches sociales, des étrangers aussi peut être, aux rêves brusquement arrêtés, pour une raison qui ne dépendait pas directement d'eux. Ça me fait peur. Non pas parce que je me sens particulièrement proche de la France, mais parce que, que je le veuille ou non, il s'agit avant tout d'être humains, et que j'ai des attaches nombreuses en France.

Revenons maintenant à notre propre réalité de camerounais, englués dans nos propres combats. Kolofata, Maroua, Boko Haram. A chaque fois qu'un attentat touche mon pays, l'inquiétude devient encore plus grande dans mon coeur. Jusqu'à quand ça va durer? Comment vont-ils progresser? L'impact sur la vie économique du Cameroun est de plus en plus palpable. Au delà de la situation générale liée à la crise chinoise, nous devons nourrir notre armée, l'équiper. Cela se ressent jusque dans nos portefeuilles, même si nous l'ignorons. J'ai été touchée par les attentats de Paris, je le suis aussi, et encore plus, par ceux de l'extrême nord, même si je vis à Douala et que je n'ai jamais posé le pied dans la partie septentrionale de mon pays.

Mais que se passe-t-il, moins de 48 heures après les attentats de Paris? Nous avons les "nouveaux camerounais" qui se réveillent. Ceux là qui se donnent bonne conscience en dénigrant les malheurs des autres. Comme si c'est un apport suffisant pour élever leur propre pays.

Une réaction désormais classique lorsqu'un attentat frappe un autre pays est de se rappeler soudain, qu'il y a des attentats au Cameroun aussi, au Nigéria aussi, au Kenya aussi. Vous vous souvenez, en début d'année, je le disais déjà. Etre ou ne pas être Charlie, c'était le débat qui déchirait les camerounais, alors qu'en fait, cette donnée n'avait aucun impact sur notre destinée.
Les "nouveaux camerounais", ce sont ces jeunes là, qui généralement (et curieusement) vivent en Occident, qui sont en pleine prise (ou crise) de conscience, et qui affichent un réel sentiment anti-français. "La France exploite le Cameroun". "La France nous maintient en arrière". "La France nous met des bâtons dans les roues". C'est peut être vrai. Personnellement, je pense que c'est en grande partie vrai. Tout n'est qu'intérêt dans ce bas monde. D'ailleurs, la France, le pays, le gouvernement, je n'en pense pas que du bien. Mais alors, comment puis je faire pour inverser la tendance et aider mon pays à acquérir cette autonomie réelle que je lui souhaite, de se développer et que tous les Camerounais en profitent? Là est la réelle question.

J'ai cet individu que je vais appeler Pierre, qui depuis Vendredi soir, a posté au moins trente posts pour expliquer à tort et à travers, que les Camerounais n'ont qu'à s'émouvoir de leurs propres morts. Que la France n'a que ce qu'elle mérite. Que le traitement de l'information est injuste lorsque les attentats frappent le Cameroun. Que les Camerounais qui se sentent concernés sont des faibles d'esprit. Une trentaine de posts. Remontons donc son fil d'actualité. Qu'a-t-il fait lorsque des attentats ont frappé l'extrême nord camerounais? Un post à peine, "RIP Kolofata", rapidement englué dans le reste de ses nouvelles. Et il pense qu'il vaut mieux que les autres, simplement parce que lui, alors qu'ils compatissent pour les morts français, se rappelle soudain que son pays a aussi de la valeur. Soyons cohérents deux minutes.

Quand nous avons eu l'attentat de Maroua, un de mes amis a souhaité lancer une initiative pour collecter des dons pour l'extrême nord. J'ai essayé de faire le relais, étant sur place, entre lui et et une communauté à l'extrême nord. Nous avons rameuté des connaissances, qui avaient toutes pour point commun de se sentir (du moins d'apparence) très concernées par ce qui se passait au Cameroun, tout en vivant à l'étranger. A ce jour, l'initiative est dans le néant. Faute d'un contact fiable à l'extrême nord, mais aussi et surtout, faute d'engouement de la part des concernés. Aujourd'hui, si l'un d'eux s'active à vouloir faire la morale sur les réactions face à l'attentat de Vendredi, j'espère qu'il le fera hors de ma portée internet, car ce sera certainement le début d'une longue dispute.

J'ai cet autre qui souligne l'indifférence face aux morts en Syrie, au Liban, pour ne citer que ceux là, et l'élan de compassion général qui frappe lorsqu'on parle de Paris. Le capital sympathie ne peut pas être le même lorsque le drame a lieu dans un endroit où on a des attaches, et dans un autre endroit dont on entend juste parler à la télévision. C'est un fait et c'est quasiment de la mauvaise foi de vouloir imposer à des êtres humains de fonctionner sur une logique autre que celle du capital émotionnel. D'ailleurs, il y a fort à parier que l'auteur de ce post lui même, n'a pas forcément été ému lorsque les malheurs qu'il juge aujourd'hui ignorés par le monde, ont eu lieu.

Pour finir, j'ai ces autres qui font immédiatement un parallèle, en imaginant le Cameroun réagir de la même façon que la France aurait réagi si cet événement s'était déroulé à Douala par exemple. Envoi de contingents, rapatriements de compatriotes, moralisme sur l'incompétence des services de renseignements. Ça a le mérite d'être drôle, dans un contexte noir. ça a le mérite de rappeler que nous demeurons, dans l'échiquier mondial actuel, des suiveurs. Mais de grâce, si il y en a qui se sentent Paris, qui ont peur pour leurs proches, et qui s'émeuvent que des êtres humains soient tués de cette façon, laissez les. Car leur dénier ce droit, ne changera en aucun cas la situation du Cameroun. Si vous souhaitez la voir évoluer, il y a des actions plus concrètes que vous pourriez mener, autre que de vous agiter sur les réseaux sociaux et de jouer aux moralisateurs. Donnez votre argent, donnez de votre temps. Parler, parler, pour vous donner conscience, c'est une autre forme de lâcheté.

J'aimerais avoir le droit de m'inquiéter pour mes proches à Paris, de compatir pour la douleur des familles des victimes, sans qu'un "nouveau camerounais" ne vienne me faire la morale, surtout pas quand il se contente de faire du cinéma quand un attentat touche le nord Cameroun, bien au chaud dans son fauteuil quelque part à Londres, Hamburg, Yaoundé, Dakar ou... Paris

Je ne suis pas Paris, mais ça aurait pu être moi, baignant dans ma mare de sang, seulement parce que j'ai voulu un vendredi soir, sortir avec des amis. Et rien que pour ça, je suis un peu plus touchée.

mercredi 2 septembre 2015

Quelques contours cachés de l'amitié Homme-Femme


J'ai toujours eu plus d'amis garçons que femmes. Et assez souvent, on me demande pourquoi.  Question de caractère d'abord. Trouvez moi une femme qui à ses heures perdues va regarder du football à la télévision.... Question d'observations aussi...

Les hommes ont moins de faux problèmes que les femmes. Hein, mes sœurs, avouez.
Par exemple, le kongossa entre hommes est moins dangereux que celui entre femmes. Parce que généralement, celui des hommes, c'est vraiment juste pour amuser la galerie, et si le concerné le découvre, il peut se vexer mais ça ne devient pas une affaire d'état parce qu'il sait que c'était histoire de lap.

Celui des femmes par contre... Déjà, il y a toujours, toujours, et je répète toujours, cette notion de compétition et de comparaison entre femmes qui est sous jacente. Quand une femme parle d'une autre, sachez que quelque part au fond de son cerveau, une comparaison de leurs deux vies est en train de s'effectuer. Et si le sujet du kongossa le découvre, ça peut éventuellement mener à la troisième guerre mondiale.
Les "amitiés" de femmes qui s'arrêtent en cours de route, à cause des histoires de "elle a dit que j'ai dit que madeleine a fait..." sont légions. Les "amitiés" d'hommes qui s'arrêtent pour ce genre de raisons sont plus rares.
Un autre exemple est ce problème d'ego et de susceptibilité. Pour éviter les généralisations abusives et qu'on ne m'accuse de misogynie, un comble chez une femme, je dirais que les observations suivantes s'arrêtent aux cercles que je fréquente.
Il faut tourner sa langue sept fois avant de parler. Tiens, avant hier, j'ai vu un ami. Je lui ai dit sans sourciller qu'il avait pris du bide depuis ses dernières vacances et qu'il ferait mieux de se mettre aux abdos. Il a haussé les épaules et m'a répondu qu'il a passé de "très bonnes vacances". Qu'une femme s'amuse à aller dire à une autre qu'elle a pris trop de poids. Elle est sûre à 90% de se faire une ennemie là sur le champ.
"Donc elle veut dire que je suis grosse?" "Mon gars m'aime comme ça" "Moi au moins je suis mariée" "Je ressemble à une vraie africaine" "Elle s'est vue?"
Tout ça là, va passer dans sa tête en une fraction de seconde, alors qu'elle continue à vous sourire. Et elle va en parler à la PREMIÈRE femme autre que vous sur qui elle va tomber après votre passage et elles s'y donneront... à cœur joie.
Une amie peut cesser d'être votre amie parce que vous aviez une mission importante et vous n'avez pas pu participer à son enterrement de vie de jeune fille. Elle peut cesser d'être votre amie, tenez vous bien, parce quelque vous avez dit bonjour à votre cousin, ami, une connaissance, avec qui elle a un problème. Le niveau de loyauté attendu est quand même très élevé.
Bref, les femmes c'est compliqué, et l'amitié entre femmes me fait peur. Du coup, j'ai résolu mon problème en m'entourant à majorité d'amis garçons, et en ne laissant autour de moi que quelques femmes suffisamment rationnelles pour que nous ne puissions jamais avoir de faux problèmes.

La vie n'étant jamais rose, être amie à des hommes aussi a ses inconvénients. Ses GROS inconvénients. Non je ne parle pas du fait qu'on ne puisse pas se partager des astuces modes, beauté, ni faire du shopping ensemble. Je ne suis pas très chiffon, d'office, donc c'est un détail. Je ne parle pas aussi du fait que c'est ambigu, parce que ça ne l'est que si on veut que ça le soit.
On peut parler du fait qu'il faut gérer leurs copines/femmes. Bah oui, vous avez du voir au moins un ou deux films ou la "meilleure" amie en fait c'est une petite qui attend juste le rebond pour récupérer sa cible de toujours. Par conséquent, et je les comprends, l'attitude des femmes/copines des amis est à la suspicion, d'abord. Un truc de femmes. Alors il faut vraiment montrer patte blanche, les mettre à l'aise, et surtout ne pas être envahissante. Ça même, c'est un petit problème. Dès lors qu'il n'y a pas et qu'il n y a jamais eu d’ambiguïté, et que vous savez rester à distance respectable, ne pas envahir sans pour autant mettre en péril votre amitié, madame au bout de quelques semaines se calme d'elle même à moins qu'elle ne soit psychopathe.Et comme votre devoir n'est pas d'empêcher votre ami d'aimer une psychopathe, dans ce cas, il ne vous reste qu'à disparaître et à être très occupée, pour laisser votre ami faire sa vie.

Le truc qui dérange le plus lorsqu'on est amie avec un homme, honnêtement, c'est le virus de l'homo-camerounus. Vous vous demandez sans doute, qu'est ce que le virus de l'homo-camerounus, le virus de l'homme bantou dans toute sa splendeur de mâle?
Ah.
C'est un virus dont la première victime, c'est justement la femme/copine.
On ne va pas dire que tous les hommes Camerounais du Cameroun sont des salauds. Mais presque.

(Bla bla bla bla bla.... Si vous voulez parler des femmes salopes, attendez que je fasse un texte à ce propos).

L'infidélité masculine est un sport qui a au moins autant d'adeptes au Cameroun que le football.
Il y a quelques spécimens qui sont évolués. Ceux là s'acharnent à ne pas tromper ou alors à le faire de façon très légère et très discrète. Une fois en passant. Il y a d'autres spécimens qui sont très actifs. Lundi et Jeudi Panthère numéro 1, Mardi Champ libre, Mercredi Titulaire, Vendredi Panthère numéro 2, Week end Titulaire. Le programme peut très vite être chargé.

Être amie avec un sportif de haut niveau dans la "bordellerie", n'est pas du tout facile. Et Kevin Hart a bien résumé la situation dans un de ses sketches, "let me explain".

1. Vous êtes souvent son alibi (ce qui va faire que sa femme vous déteste pour rien)...

"The bitch got the drop on us.
My back is against the wall.
This is not a test.
It's the real deal, help me! Help me!
Nigga! Help me!


"If you’re my best friend, I shouldn’t have to ask you to lie for me. I shouldn’t have to ask for your permission for me to put you in my lie. You know why? Because you’re my best fucking friend bitch. That’s your job. The day that we sign up and say we’re best friends that means that my bullshit is your bullshit, and your bullshit is my bullshit."
 
2. Vous savez la vérité et vous finissez par prendre pitié de sa femme/copine qui pour le coup, est la cruche de service.
Mais vous ne pouvez RIEN dire. Parce que d'abord c'est lui votre ami. Pas elle. Logique.


Alors que vous reste-t-il à faire?
Pour un autre homme, c'est très facile. Généralement, ils savent se concentrer exclusivement sur leurs affaires, n'intervenant qu'en qualité de pompier si une urgence se présent
"siiii, je te jure qu'il était chez moi en train de jouer à la PS hier... toi aussi".

Pour une autre femme, ça l'est moins. D'abord, si elle couvre son ami, le jour où le pot aux roses est découvert, elle va le payer dix fois plus que si c'était un ami homme. Déjà qu'elle est juste "tolérée" si en prime, elle est de "mauvais conseil"...
Et puis il y a cette empathie naturelle. On se met toujours à la place de l'autre femme. Et forcément, on se met d'abord à sermonner son ami. A lui dire que son attitude n'est pas sérieuse, et qu'il va perdre une femme bien à cause des panthères. Et les mecs n'apprécient pas les sermons, venant de leurs ami(e)s. Nope. Donc ils se mettent à vous zapper. A ne plus vous inclure dans les plans si ce ne sont les plans très officiels avec la titulaire. Et c'est comme ça, que votre ami cesse progressivement d'être un ami très proche.

Bon, si vous choisissez de n'être ami qu'avec des garçons célibataires pour ne pas avoir d'états d'âme à devoir assister en direct aux jongleries... Là, c'est à votre monsieur que ça va poser problème, en fait, à moins qu'il ne soit lui aussi ami avec votre ami. Ouais, parce que les mâles camerounais connaissent aussi la jalousie. Voyez vous, des années intenses d'entrainement aux conneries des hommes camerounais ont "légèrement" perverti la femme camerounaise. Souvent, elles sortent aussi des cartes très bizarres... Et par conséquent, savoir que sa femme/copine est amie avec un autre homme qui n'a aucune titulaire affichée n'est pas rassurant.

Finalement, l'amitié homme-femme, c'est aussi compliqué.
Alors, me direz vous? Comment je fais?
Bah c'est simple.
D'abord tous mes amis sont des gars bien. Ah ah. Qu'est ce vous croyez? Certains d'entre eux lisent ce blog et je suis certaine qu'à la minute où cet article sera posté je vais recevoir quelques coups de fil me demandant quels types de problèmes je leur cherche?
Mes amis sont des gars BIEN. Pas de deuxième bureau, pas de panthère et consort. Et au cas où il y en aurait, je ne suis pas au courant.
A plus!

dimanche 17 mai 2015

Dla : quand une voiture et une moto font un accident


Bonsoir les gens,

Rien ne vaut l'expérience. Et l'expérience, je l'ai enfin eue, après plus d'un an à éviter précautionneusement les motos dans la ville de Douala, à grincer des dents quand ils m’abîment ma carrosserie et continuent leur chemin sans s'arrêter, à gérer leur indiscipline notoire à Ndokoti. J'avais réussi à les éviter totalement (presque), en dehors de quelques incidents sans gravité. Et bien aujourd'hui, j'ai failli faire ce que je ne cesse de prédire en blaguant depuis que j'ai repris le volant dans cette fichue ville : tuer un chauffeur et son passager.
Aujourd'hui, aux alentours de midi, dans un quartier où il est strictement interdit aux motos de circuler...
J'arrive à une intersection (sans panneau Stop, vous comprendrez la nécessité de la précision après). Je vérifie à gauche, la voie est libre, puis à droite, et je vois une moto à distance respectable. Je décide de m'engager. Tout devait normalement bien se passer. C'était sans compter sur la stupidité du conducteur du deux roues. Oui, si vous ne le saviez pas, maintenant, il faut le savoir : chaque conducteur de moto a offert son cerveau en gage en acceptant de devenir le "pilote" de l'engin. Le bon monsieur décide... d'accélérer, et de passer...devant moi...
Alors que j'ai déjà quasiment traversé l'intersection, en allant heureusement à une vitesse réduite (moins de 30 km/heure), j'entends un bruit épouvantable et je vois deux objets volants non identifiés passer sous mes yeux. Je freine et je tire le frein à main, la voiture s'arrête quasiment immédiatement. Je descends et que vois je : le pilote assez amoché et son passager, légèrement blessé également, couchés par terre. Mon pot de phare et l'aile droite avant de mon véhicule méchamment bousillés. Les prémices d'une journée totalement gachée.

En cinq minutes, l'attroupement se forme. Et c'est à partir de là, que j'ai pu apprendre les leçons que je vous retranscris dès ce soir, bien à chaud.

1- Quand une voiture cogne une moto, on attend du conducteur de la voiture qu'il dédommage la moto et son/ses passagers.

Que vous soyez en tort ou pas, que vous ayez effectivement de l'argent ou pas, vous êtes priés de payer, que ce soit pour les frais médicaux de première nécessité ou pour dédommager. Hors de question d'évoquer votre assurance. Et surtout ne vous avisez pas d'être vraiment fauché. Vous avez une voiture non? Vous êtes donc par définition LOURD et vous devez dans tous les cas payer les pots cassés.  Généralement, les conducteurs de moto s'agglutinent autour de vous, pour faire monter la pression, et si vous n'avez pas la chance d'être entourés sur la scène de quelques personnes qui vous sont favorables et qui sont prêtes à prendre votre défense, alors vous êtes juste mal barrés.
Mieux même, vous pouvez comme moi, tomber sur un passager qui a ses exigences. Alors que le conducteur a déjà lui même disparu de la scène pour aller se soigner dans le centre de soins le plus proche, laissant le soin au propriétaire de la moto de gérer le problème, le passager s'est mis à avoir des besoins de diva : hors de question de se rendre dans le même centre de santé que le chauffeur, lui il voulait à minima une clinique trois étoiles. A mes frais. Et de se mettre à dire dans sa langue maternelle (traduite par une personne de mon camp qui comprenait) qu'il allait voir comment j'allais faire pour ne rien lui donner.

2- Quand une voiture cogne une moto, ce n'est pas la peine d'appeler la police pour un constat sauf si c'est vraiment grave

A moins qu'il n'y ait mort d'homme, la police n'aime pas se déplacer pour venir faire ce genre de travail. Les policiers, eux aussi, pensent que le conducteur de la voiture, par définition le plus lourd, doit prendre en charge ce qu'il faut et faire tout pour que ça se gère à l'amiable. Moins de boulot pour eux. Alors si vous insistez pour les faire venir sur la scène, sachez qu'ils n'apprécieront pas, surtout pas un Dimanche.... SAUF si vous avez prévu de leur donner de quoi étancher leur soif. Le cas contraire, vous allez perdre votre temps pour arriver exactement au même résultat que si vous ne les aviez pas appelés : vous allez débourser de l'argent. Tiens moi, aujourd'hui, le policier a affirmé mordicus que j'avais un panneau Stop. Panneau inexistant. Ligne blanche continue inexistante. Tant pis. Il y avait quand même un panneau Stop pour monsieur le policier. Et peu importe si mon coté droit a été endommagé, prouvant que celui qui a percuté c'était la moto, il a décidé que j'étais en tort. La priorité à droite signifie-t-elle que le véhicule qui vient de droite a le droit de vous foncer dessus si vous êtes déjà engagé? C'est une question que je me suis sérieusement posée cet après midi après avoir écouté Mr le "constatateur".
Il est passé totalement outre le fait que la moto circulait en zone interdite, et que le propriétaire n'avait absolument aucun papier. La vache à lait était présente, il fallait essayer de la traire au maximum.

3- Quand une voiture cogne une moto, ce n'est pas la peine de demander l'assurance de la moto.

Oh, vous pouvez avoir de la chance, et tomber sur une moto en règle. Mais vous pouvez aussi ne pas avoir de la chance et tomber (cas le plus courant) sur un engin pas en règle. Combien de motos ont simplement été volées? Combien de conducteurs sont simplement des petits pris au quartier qui n'ont absolument aucun permis?
Comme par hasard, la moto qui m'a percutée avait (aurait) été achetée la veille par son propriétaire. Il ne disposait d'absolument aucun papier, ni assurance, ni facture, rien. A vrai dire, sans la présence de la diva, il aurait été très enclin à récupérer simplement son engin et à se tirer le plus rapidement des lieux sans rien me demander. A moi de me débrouiller pour gérer MON problème. Mais la diva ne l'entendait pas de cette oreille et tenait absolument à ce que je lui donne de l'argent, ce que je n'avais pas envie de faire sans que la police ne soit arrivée sur les lieux.

Résultat : 4 heures gachées. Pour le même résultat. J'ai accepté de prendre en charge la moitié des frais d’hôpitaux de la diva, qui finalement a décidé que la moitié que je lui donnais était suffisante... Et j'ai compris que les motos étaient et resteraient une véritable malédiction. En conduisant, il ne faut surtout pas oublier de songer à votre sécurité et à la leur, car si elles viennent carrément se suicider sous vos roues, il n'en demeure pas moins que vous aurez des morts sous la conscience, quand bien même elles seraient le fait de leur irresponsabilité.
Je hais les motos.

mardi 21 avril 2015

Instant Pub : Magic Conseil, incubateur d'églises de réveil

Hello les gens, 

Les fins de mois étant difficiles, j'ai laissé le mbom ci faire sa pub sur mon blog. N'hésitez pas à devenir client, j'ai un pourcentage sur chaque nouveau marché qu'il win!

Bonjour à vous,

Avant toute chose, laissez moi me présenter.

 Je suis Mougou Dieudonné, PDG de Magic Conseil. Aujourd'hui je vais vous parler de vous, et de votre avenir.
J'ai environ 42 ans, je suis célibataire et sans enfants.
Ma structure, Magic Conseil, excelle dans le conseil en organisation, management et stratégie, mais je me spécialise tout particulièrement sur une niche très porteuse : Les églises de réveil. Fort de dix années d'expérience professionnelle, dans des environnements très concurrentiels à l'instar du Brésil et du Nigéria, j'ai décidé de mettre mon expertise au service du marché émergent camerounais.

Comme vous avez déjà pu le constater, la concentration des églises de réveil au kilomètre carré dans les villes de Douala et Yaoundé en particulier, n'a absolument rien à envier à celle des bars de nos jours. Ce n'est pas un hasard : c'est un business qui marche!

Mais alors, vous saisissez bien la différence entre Tsala Essomba et TB Joshua. Un des deux voyage encore en vol régulier, tandis que l'autre a son propre jet privé. Un des deux arrive encore à se faire agresser pour escroquerie, tandis que l'autre a une armée d'avocats prêts à le défendre. Laissez de coté la médiocrité et visez haut! Oui, vous aussi, vous pouvez devenir pasteur milliardaire. Ma structure se donne pour mission de faire de vous, oui, vous, jeune chômeur talentueux et beau parleur, le prochain pasteur milliardaire de ce pays. Les clients sont là, le marché est prêt, il n'attend que vous!

Comment nous procédons
Vous êtes doté des qualités suivantes :
- sens de persuasion
- sens de l'observation
- bon comédien
- discipline
Vous êtes éligibles à notre incubateur d'églises de réveil, qui vous accompagne dans la mise sur pied d'une structure qui vous conduira efficacement vers la richesse. Pendant neuf mois, soit la durée classique d'une année scolaire, vous serez préparé intensivement en compagnie d'autres jeunes talents prometteurs, à un métier d'avenir.

Nous proposons des formations sur mesure visant à faire de vous :
- De parfaits orateurs
- De parfaits bluffeurs
- De bons connaisseurs et interprètes de passages bibliques
- De bons metteurs en scène, spécialement pour les scènes de délivrance
Vous participerez à des ateliers spécifiques vous permettant de maîtriser entre autres l'art de la délivrance, l'art de l'animation de messe.
En moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, vous deviendrez un expert en combat contre les forces du mal et serez reconnus comme un individu qui a la ligne directe du tout puissant.

Nous nous proposons également de vous accompagner dans l'élaboration d'une stratégie marketing et de communication optimales vous permettant d'atteindre votre cible efficacement. Pour avoir étudié le marché durant la dernière décennie, nous avons identifié avec précision les facteurs clés de succès : galère, jachère galopante chez les hommes et les femmes, chômage. Il s'agit des éléments majeurs sur lesquels nous nous appuyons pour développer pour vous, et avec vous, le discours gagnant, celui qui saura toucher les masses et vous rapporter le plus de clients possibles.

Qu'est ce que vous y gagnez?
- Des milliers d'admirateurs et d'admiratrices, qui avaleront chacun de vos mots comme une vérité absolue
- Une pépinière inépuisable de petites prêtes à entrer en contact avec le Seigneur en passant par vous, y compris physiquement
- Des cotisations dominicales variant entre 500.000 francs CFA et 3.000.000 de francs CFA suivant le degré de développement de votre activité
- Divers dons en nature : terrains, maisons, voitures
- La renommée

Les discours sont vains seuls les résultats parleront pour nous. Alors, je vous invite à nous envoyer vos dossiers à : situveuxaussimougou@magic.cm et nous reviendrons vers vous dans les meilleurs délais pour évoquer notre partenariat futur.

Frais d'inscriptions et scolarité : Un million de francs CFA. Les candidats les plus talentueux peuvent éventuellement être exemptés de ces frais,  après examen de leur dossier, et à condition qu'ils cèdent à Magic Conseil SARL un pourcentage minimal de 20% de parts dans leur future entreprise. Pardon, église.

Venez et soyez nombreux à nous rejoindre

Dieudonné Mougou
PDG Magic Conseil
BP 999 Marché Congo
Douala Cameroun
Tel : 699 99 99 99


dimanche 22 février 2015

camerounais, voleurs d'idees



Faites un tour dans les deux principales villes du pays, Douala et Yaounde. Un detail va certainement attirer votre attention : la proliferation d'immeubles en construction. Le boom de l'immobilier actuel dans le pays est du essentiellement aux restrictions desormais appliquees en matiere de transferts de fonds a l'etranger. Il n'est plus possible pour les plus nantis de faire sortir leurs fonds du Cameroun aussi facilement qu'auparavant. Chaque mouvement  est monitore et generalement il est demande a ceux qui l'effectuent de justifier l'origine des fonds. Quand on sait le jeu trouble de beaucoup vis a vis des impots, les differents detournements et pots de vin dont les responsables courent dans la nature, et le caractère aléatoire de l’opération épervier, on comprend que personne n'a envie de se faire remarquer. Par consequent, a defaut d'enterrer l'argent, on investit dans ce qu'il y a de plus sur, la pierre.
Quand je parle d'enterrer l'argent, vous pouvez être tentes de rire. Mais cela n'a rien d'une blague vu que certains hauts dignitaires de ce régime n'ont pas hésité a conserver des milliards en liquide chez eux, caches dans des sacs, pots de fleur ou cantines. Une légende raconte d'ailleurs que l'un d'entre eux avait un jour sorti des cantines d'argent dans sa cour au village pour faire sécher l'argent qui avait commence a moisir... Et un tourbillon s'est déclenché, emportant des centaines de liasses dans les airs. ce sont les villageois qui ont été heureux de cette manne tombant littéralement du ciel. On pourrait se demander quel sorcier a décidé de jouer ce jour la a Robin des bois....
Pour l'investissement dans la pierre, tous les chantiers a travers les villes parlent d'eux même. 29 immeubles appartenant a abah abah ont été confisques lors de sa condamnation...Ce n'est pas radio trottoir qui le dit, c'est Cameroon Tribunes... C'est facile. Pas besoin de s'asseoir et de se creuser les meninges a sortir un business plan quelconque ou a penser a une organisation. Par conséquent tous ceux qui ont de l'argent et ne savent quoi en faire se ruent vers l'immobilier. D'ailleurs quel est le reflexe de tout bon panameen qui a une epargne qu'il souhaite investir au pays??

En vrai, les camerounais manquent cruellement d’idées.  Mais au lieu de se comporter en investisseurs classiques qui recherchent des idées a financer avec un retour potentiel, ils préfèrent se transformer en escrocs intellectuels quand ils n'accumulent pas les immeubles. Tu as une idée? Un concept? Ils se l'approprient (pas toujours bien) pour la voler ensuite pour la donner a un de leurs fils, cousins ou neveux oisifs afin qu'il en fasse son activité. Je ne parle ni n’écris en l'air.

Il y a certains individus qui ne sont absolument pas intéressés pour se creuser les méninges. Alors que pour certains les voyages servent a s'ouvrir l'esprit pour avoir de nouvelles idées, d'autres se contentent de l'aspect ludique de la chose. Tout ce qu'ils attendent, c'est que d'autres viennent avec leurs idées. Ils ont assez d'argent et suffisamment de pouvoir pour écraser ceux qui se tiendront sur leur chemin. Il n'est pas rare de retrouver des 'fils de" fainéants, oisifs et sans compétences particulières (je pèse mes mots) en train de gérer d'une façon totalement insensée des marches qui leur ont été accordes par complaisance, quand l’idée n était même pas la leur initialement et sans qu'ils aient eu une réelle idée des enjeux. Qu'ils foirent le projet n'est pas bien grave. Bienvenue au temple des riches qui se croient intouchables et tout permis.

A titre d'illustration, imaginez un jeune qui arrive avec une idée nouvelle : équiper les hôpitaux d'un appareil unique et très novateur (exemple base de loin sur une histoire réelle). Pour mettre son idée en place, il a besoin des autorisations d'un haut responsable au ministère de la sante. Ce dernier, très intéressé par l’idée, la valide même et lui accorde un contrat d'un an renouvelable par accord tacite. Un an plus tard, zéro renouvellement. A la place, vous trouverez une autre personne en train de faire le même service, absolument sans le maitriser. Bien sur, un "fils" ou "cousin de", qui parce qu'il a vu l'autre faire et a estime que l'autre était "personne", a décidé de s'installer a sa place sans que rien ni personne ne s'interroge sur ses réelles capacités. C'est le championnat dans ce pays.
Ah tu veux vendre des housses mortuaires au Cameroun? Ah bonne idée. Reviens dans six mois j'en parle a mon supérieur, tu sais que le Cameroun est lent. Trois mois plus tard, tu reviens au Cameroun trouver que quelqu'un fait déjà exactement la même chose que tu avais proposée et pour laquelle on te demande d'attendre.

La protection de son œuvre est INDISPENSABLE lorsqu'on souhaite mettre sur pied une idée innovante au Cameroun, qui ne requiert pas de compétences très pointues. Autant que possible, pensez a les protéger sous le sceau du droit d'auteur ou tout autre formule juridique adaptée a l'OAPI. Cela ne garantit pas nécessairement une réelle protection en cas de conflit au tribunal (on connait tous ce pays) mais c'est un premier pas qui peut décourager les moins bornes.

Autant que possible, bétonnez les contrats. La encore, la marge de manœuvre est limitée car les escrocs intellectuels, bien rodes dans les processus, généralement imposent des contrats ouverts. Tout jeune entrepreneur, en qualité de demandeur qui essaie parfois de pénétrer un marche, est réduit a accepter pour commencer au moins, au risque de tout perdre. Les escrocs en profitent pour observer le business et mieux le copier ensuite et éjecter son géniteur.

En dernier recours, cherchez automatiquement des associes puissants qui ont des entrees et pourront defendre votre (leur) business en cas de soucis. Certes c'est frustrant car parfois vous n'avez pas besoin de fonds supplémentaires pour une idée que vous avez conçue de bout en bout. Mais ca reste la meilleure option car ce pays est comme il est, malheureusement. Il vaut mieux avoir un associe minoritaire qui peut vous défendre, quitte a ce que vous perdiez un peu de pouvoir, plutot que de vous voir arracher un projet sur lequel vous avez bosse dur, pour le confier a un hurluberlu sous pretexte que vous n'etes personne et lui est un fils de.

A bon entendeur salut. Le Cameroun est plein d'opportunites, mais que personne n'ignore qu'on est dans une mare a requins. Celui qui dit que le probleme du Cameroun est Paul Biya se trompe. Le probleme du Cameroun, ce sont les camerounais.




jeudi 19 février 2015

Le Cas Stephane Tiki


Dans la catégorie des blagues de début d'année, il y a cette histoire de Stephane Tiki.

De sang et de nationalité camerounais, Il est né et il a grandi au Cameroun où il a fait la majeure partie de son secondaire. En 2005, à 17 ans, il s'envole pour un pays occidental développé. Dix ans plus tard, le jeune camerounais défraie la chronique pour avoir été nommé président des jeunes d'un parti de droite, alors qu'il n'a pas la nationalité de son pays d'accueil. Pire, il est en situation irrégulière. Il est obligé de se mettre en retrait suite au scandale et en attendant de trouver une solution à son problème de papiers.

Voilà en un paragraphe, résumée la situation de Stephane Tiki.
Elle est tellement loufoque qu'on croirait presque à un canular. Comme beaucoup diraient, il n'y avait qu'un camerounais pour réaliser un tel exploit. Se faire nommer à la tête des jeunes de l'UMP et surtout l'ACCEPTER alors qu'on est sans papiers, et se faire repérer après coup.

En parcourant ses pages twitter et facebook, je suis passée du simple étonnement face à ce qui s'apparente à une vaste blague, à une véritable stupéfaction : Tiki, je lui aurais donné Marianne sans confession, à défaut du bon Dieu. Quel engouement, quelle débauche d'énergie pour défendre la France! Et surtout quelles idées fermes contre l'immigration! Le coup de grâce m'a été donné quand j'ai vu sa photo devant la tombe d'un soldat français mort durant la première ou deuxième guerre mondiale. Bon sang de bon Dieu. Le jeune homme avait l'air tellement sérieux et triste qu'on aurait pu penser que c'était son ancêtre qui reposait là.
Quand on l'écoute à la radio, on ne peut pas soupçonner que derrière cet accent bien francisé comme il faut, on a un camerounais au teint noir et à l'allure débonnaire qui n'est pas en de très bons termes avec la préfecture de son lieu de résidence. Surtout qu'il ne fait nulle part allusion à ses origines. On m'aurait demandé avant le scandale, quel parcours je peux attribuer à Tiki, j'aurais dit sans hésiter: Bounty première catégorie. Est né et a grandi en France. Est venu au Cameroun au maximum deux fois en 27 ans d'existence et n'a sûrement aucun lien particulier avec le pays. Un peu comme Barack Obama et le Kenya. Sauf que....

Cette histoire m'a poussée à me poser de nombreuses questions. L'époque actuelle est marquée par des phénomènes qu'on ne prend pas toujours la peine d'analyser. Peut être nous réveillerons nous dans cinquante ans quand les effets se feront réellement ressentir.

Jusqu'à quel point peut-on aller lorsqu'on s'intègre dans un pays où on est en réalité un étranger ? Pourquoi les camerounais et les africains en général en font-ils souvent TROP?

L'intégration c'est bien. Lorsqu'on arrive dans un pays étranger, c'est important d'en connaître et d'en intégrer les codes. La vie est facilitée et surtout ça rend plus tolérant. Avoir l'esprit ouvert est un atout dans la vie en général. Par conséquent, je fais partie de ceux qui conseillent à tous les jeunes camerounais qui quittent le Cameroun pour aller poursuivre leurs études à l'étranger de ne pas s'enfermer dans des milieux camerouno-camerounais mais aussi de se rapprocher de leurs camarades locaux. Ils peuvent même militer dans des partis politiques au niveau local ou national, car les décisions prises impactent sa vie quotidienne, en tant qu'étranger. Mais qui dit intégration, ne dit pas rejet de sa propre culture, et de ses propres origines, ni mépris pour ses semblables. On ne peut et on ne doit cesser à aucun moment d'être un camerounais.

Mon problème avec Tiki est qu'il s'est comporté au sein de l'UMP comme un français alors qu'il n'en était pas un. Militer contre le droit de vote des étrangers, et contre le regroupement familial, ne peut être fait en toute logique que par les nationalistes. Comment un camerounais pur jus peut-il parler et pratiquer un nationalisme...français? On ne peut pas être plus faux.
N'oublions pas que Tiki n'est arrivé en France qu'en 2005. Donc il y a fait exactement dix ans. C'est peu, très peu. Je ne crois pas au coup de foudre qui aurait pu l'inciter dès son arrivée à se battre pour les valeurs d'une France qu'il venait de découvrir. Toute cette débauche d'énergie, tout cet engouement, ont nécessairement une autre cause.
Peut être qu'il a grandi dans l'idée que la France était un eldorado, dans tous les sens du terme. Possible. Il y a encore bien des parents qui conseillent à leurs enfants de ne PAS fréquenter leurs compatriotes camerounais à l'étranger et de ne trainer qu'exclusivement avec des blancs. Comme si ses semblables étaient infestés. Cela donne une idée de l'estime que nous avons pour notre pays et ses valeurs. Un peu comme si être français était mieux qu'être camerounais, non pas uniquement pour les avantages pratiques rapportés par cette autre nationalité, mais également parce qu'on se dit qu'intrinsèquement on est meilleur... Et c'est ce qui crée ce phénomène de nouveaux intégrés, qui se vantent de ne pas fréquenter les milieux africains, de ne pas connaitre leurs langues maternelles, de ne pas consommer leurs plats locaux, de ne pas connaitre leur pays d'origine ou de ne plus vouloir le connaitre, d'être devenus des blancs à peau noire. ILS S'EN VANTENT. Et moi ça me donne envie de gerber.

L'hôpital se moque de la charité...

Aujourd'hui, on estampille Stephane Tiki de feyman, d'usurpateur. On se fout de sa gueule... Usurpateur, il l'est. Feyman, aussi. Mais comprenez le.
SI moi aussi, je croyais au saint Graal, je serais bien capable de faire la comédie et de tromper tout le monde pour l'obtenir. Pour certains, le saint Graal, c'est le kaolo. Bah, alors?
Il n'est pas pire que ces camerounais qui contractent des mariages blancs. Il n'est pas pire que ces camerounais qui racontent à l'administration américaine que leur famille a été massacrée, pour obtenir un statut de réfugié et plus tard la nationalité américaine alors qu'ils font même peut être partie de l'establishment camerounais. Saviez vous que les 9 disparus de Bepanda ont un nombre incalculable de "cousins" au pays de Barack Obama?
Souvent je me dis que l'administration américaine fait exprès. Car il suffirait d'un appel à leur ambassade au Cameroun pour être informés du nombre ahurissant de bobards que des camerounais en quête de la green card leur racontent tous les jours.
Alors bon, ok, moi je me suis moquée de Tiki. Mais je crois que je peux me le permettre. Il y en a beaucoup qui ne devraient pas. Sauf si ils estiment que Tiki a voulu leur faire du mal...
En effet, ses prises de position peuvent être qualifiées de regrettables, pour quelqu'un dans sa situation. On ne scie pas la branche sur laquelle on est assis. Serait-il suicidaire, lui qui adhérait à un courant bien à droite, avec des positions dures contre le vote des étrangers et le regroupement familial? D'ailleurs, je pense que c'est la principale raison pour laquelle beaucoup d'africains rient de ses déboires aujourd'hui.
Vous pouvez alors imaginer la horde de "chercheurs" qui ont pour objectif de s'intégrer le plus rapidement dans la société française et qui ne voyaient pas d'un très bon œil le verrouillage sur certains points comme le vote des étrangers ou le regroupement familial!
Qu'un noir milite pour rendre la vie difficile aux frères qui eux aussi essaient d'accéder au saint graal, s'apparente à de la haute trahison. Il n y a qu'à voir la virulence d'une Calixthe Beyala qui serait bien contente que son pied ne foule plus jamais le sol camerounais.

D'un point de vue plus pratique, il y a des leçons à retenir. Restons...pragmatiques.

Stephane Tiki a commis des erreurs. La première est d'avoir accepté d'occuper les premiers rangs.
On peut se moquer de sa naïveté. Il aurait dû assurer ses arrières avant d'accepter d'être mis sous les feux des projecteurs. Il a peut être cru à tort, qu'être le nègre de salon, le mettrait à l'abri de certains problèmes. Erreur. Il y a certains mondes qui baignent dans la plus grande hypocrisie, et celui de la politique, en particulier en France, en est un. Je ris avec toi aujourd'hui, et demain quand tu es déchu, je fais partie de ceux qui te lapident.
Et de façon générale, il faut savoir reconnaitre une société qui fait semblant de ne pas être raciste mais où les préjugés conservent une place forte. C'est souvent ce que je répète aux "intégrés" qui s'imaginent qu'ils valent déjà mieux que les autres noirs. On aura beau faire et dire ce qu'il faut pour être assimilé au parfait français, nous en sommes encore aux temps où on vous demandera toujours de quelle origine vous êtes dès lors que vous affichez une peau basanée. Alors Tiki aurait dû savoir qu'il valait mieux pour lui être en règle avant de se mettre à une place convoitée car certains qui lui affichaient des sourires maugréaient à voix basse. D'ailleurs, qui a laissé filtrer l'information sur son statut si ce ne sont ses proches??


Je questionne aussi la sagesse de ce jeune homme . Aujourd'hui, les moyens d'accéder à la nationalité française sont bien connus. Pour un jeune qui fait des études et qui arrive en France à l'âge de 17 ans, il suffit de les poursuivre comme il se doit, d'obtenir un bac+5, de travailler quelques années en payant ses impôts. Et cette mesure ne date pas des socialistes, mais de Nicolas Sarkozy qui avait trouvé un moyen efficace de priver l'Afrique de ses meilleurs éléments en "fidélisant" tous ceux qui s'en sortaient assez bien dans la vie. En restant concentré sur ses études, à 27 ans, Tiki aurait déjà été français. Et aurait eu tout le loisir de militer dans l'UMP comme il veut.
Ou alors cela faisait partie d'une stratégie bien huilée de Stephane Tiki, qui, se sentant en défaut sur le plan académique, voulait prouver de quel côté se situait sa loyauté? Pourvu que ça paie... Imaginons qu'après être passé sur le grill dans les multiples journaux français et dans l'opinion qui le déchire en morceaux, Tiki obtienne le précieux sésame. A ce moment, il pourra danser en disant à ses détracteurs : la fin justifie les moyens. Ça pourrait arriver. Il s'est fait suffisamment de contacts dans les hautes sphères pour qu'un coup de pouce lui soit donné. Nombreux sont les camerounais qui n'y avaient peut être juste pas pensé avant. Vous verrez alors une horde de camerounais se mettre à militer et devenir des fervents supporters de la France. Si nécessaire même, ils iront s'inscrire au FN. C'est souvent à ça que se résume l'"amour" que les camerounais portent à leur pays d'accueil.

Seuls les sacrifices paieront.
Au final, ce qui m'interpelle réellement, en tant que camerounaise, c'est le fait que ce jeune homme soit perdu. Perdu pour le Cameroun, et perdu pour lui même.
Il gardera à jamais cette étiquette du "faux français", peu importe la suite de sa carrière politique, en France bien sûr. Alors qu'il semblait bien parti, il va probablement rejoindre un placard, même si il est naturalisé.
A chacun ses choix, je sais, mais bon... ça me consterne et l'idéaliste en moi refait surface.

Le Cameroun a besoin de jeunes leaders. Il a besoin d'être construit. Tiki semble avoir un réel talent en politique. Peut être que l'histoire au Cameroun n'attendait que lui pour balayer les vieillards qui gardent ce pays en otage. Il a préféré se donner à la France. Comme beaucoup d'autres.

Les français ont déjà eu leur révolution en je ne sais plus quelle année, qui leur a permis de remettre les choses à plat et de poser les fondements de la société qu'ils voulaient pour eux mêmes. Des milliers d'entre eux sont morts pour défendre leurs valeurs et ces sacrifices aujourd'hui ont contribué à faire de la France ce qu'elle est. Des camerounais aujourd'hui veulent profiter de ces retombées, pendant que leur propre histoire reste à écrire.
Nous voulons respecter l'histoire des autres. Mais nous refusons de respecter la notre, et de la construire.  Ces camerounais qui préfèrent simplement hériter (ou essayer d'hériter) des efforts faits par les ancêtres d'autres , plutôt que de faire les mêmes efforts pour paver le chemin de leur descendance, me déçoivent. Tout le monde n'a pas l'âme à se sacrifier, c'est vrai. Mais nous ne pouvons pas juste continuer à refuser de prendre nos responsabilités.

Dans tous les cas, je souhaite bon courage à Stephane Tiki. Car sa position actuelle est bien qu'inconfortable. La France a baissé les bras qu'elle lui tendait et ses "frères" se moquent de lui et veulent le lyncher. Ah quelle vie...

mercredi 14 janvier 2015

Etre ou ne pas être Charlie.


Je me suis réveillée un matin de Janvier 2015. La journée était tout ce qu'il y a de plus ordinaire dans la capitale camerounaise, Yaoundé. Des gens qui vont et viennent, vaquant à leurs différentes occupations, à l'ombre des sept collines.
Et puis, aux alentours de midi, alors que j'étais attablée avec des amis dans un restaurant de la place, quelqu'un a lâché : "Il y a eu un attentat en France". Tout de suite, l'attention a été captée.
"Où ça?".
Personne ne sait vraiment. Alors, on se rue vers les smartphones pour essayer d'en savoir plus. Quelqu'un a même dit: "Hum, j'espère que ce n'est pas à la Défense, sinon on est sûrs qu'au moins un Camerounais est mort...". Certainement en raison de la concentration élevée de sièges de grandes entreprises et des cols blancs d'origine africaine qui s'y déversent tous les matins....
Finalement, non, il s'est avéré que ce n'était pas à la Défense, mais plutôt dans les locaux de Charlie Hebdo. Charlie Hebdo...
"...Ce n'est pas le journal là qui a passé son temps à énerver les musulmans en caricaturant Mahomet?"
Oui c'est bien ce journal là. Et ses dessinateurs venaient de payer le prix fort pour avoir voulu défendre jusqu'au bout leur droit à se moquer de qui ils veulent, au mépris de la sensibilité des uns et des autres. Finalement, la cible était prévisible...

Bien sûr, il y a eu un élan de compassion. On a pensé aux familles des victimes, à leurs proches qui n'auraient jamais pu imaginer, même dans leurs pires cauchemars, une telle fin. Certes, il y a eu des menaces... mais de là à les voir se concrétiser? On a aussi pesté contre ces extrémistes musulmans qui salissaient l'Islam.
Et puis très rapidement, le sujet à table a dévié. Cinq minutes au mieux, c'est le temps que nous avons consacré à parler de cet attentat là. Chacun a ses chats à fouetter. Et nous, des chats, nous en avons beaucoup.
Cette réaction, au final, était assez révélatrice. En réalité, il y a deux Cameroun bien distincts. Le Cameroun d'Internet, et le Cameroun des Camerounais Lambda, ceux là qui au jour le jour arpentent les rues de Douala, Yaoundé, Bafoussam, sont perdus quelque part vers Dizangue, Kolofata, Belabo et vivent leur vie.

Le hasard faisant bien les choses, j'ai dû totalement me déconnecter de la sphère internet les jours qui ont suivi. Je n'ai donc pas suivi la fin de l'histoire, la traque des frères et l'attaque de Coulibaly, si ce n'est en bruit de fond à chaque fois qu'on allumait la télé et qu'on mettait une chaîne d'information française ou affiliée. Alors on s'arrêtait quelques instants, on suivait et ensuite nous revenions à nos moutons. Me suis je sentie réellement concernée? Non. Au cours du week end, un ami m'a demandé via whatsapp :"Tu n'es pas aussi Charlie?". Je n'ai rien compris. "Euh... Non. Charlie c'est qui?". Il a ri.
Le Dimanche soir, quand j'ai rejoint la civilisation internet, j'ai compris.
Charlie était partout, dans la communauté camerounaise en ligne. Le drame de Charlie Hebdo a fait des vagues. Que dis-je? Un véritable tsunami.
Il y a ceux qui étaient Charlie. De tout leur cœur et de toute leur âme. Mondialisation oblige, que voulez vous.... Et puis il y a ceux qui ne voulaient pas être Charlie et tenaient à le faire savoir aux autres. Il y a ceux qui estimaient que les autres ne devaient pas être Charlie. Ceux qui fustigeaient Bongo et compagnie, ces présidents africains qui ont tenu à aller assister à cette marche alors qu'ils avaient certainement mieux à faire. Ceux qui analysaient les réactions des autres. Ceux qui jouaient aux moralisateurs.Tout ça à cause de Charlie.
Dans tout ce brouhaha, j'ai commencé à apercevoir de nombreux posts sur Boko Haram. Comme si l'attention portée à cet attentat bien loin de nos contrées camerounaises, avait rappelé aux Camerounais d'Internet qu'avant d'être Charlie, ils pouvaient être le Cameroun, et que ce fardeau serait déjà bien assez difficile à porter.
"Pleurez vos morts avant de pleurer ceux des autres. Kolofata. Baga".
"Boko Haram a déjà tué bien plus de 12 camerounais, qui a marché pour ça?".
"Je suis le BIR. Je suis l'armée camerounaise".
La belle blague.

Encore une fois, Internet devenait le lieu de prise de conscience de certains camerounais, ce qui en soit n'était pas une mauvaise chose. Mais je me suis vraiment demandé, si cela avait une quelconque importance.
En quoi le Cameroun et les camerounais étaient-ils vraiment concernés par Charlie?
En quoi la prise de conscience en ligne allait-elle impacter sur la vie du camerounais Lambda?

Le Camerounais Lambda, ce n'est pas celui là qui a accès à Facebook, Twitter, de façon régulière et qui va verser sa rage et sa frustration de réaliser qu'il est secondaire dans l'histoire des autres, sur Internet.
Ne soyez pas bernés par l'agitation en ligne. Le taux de pénétration d'Internet au Cameroun est bien faible, très en dessous des 18% de la moyenne africaine. Et le Camerounais lambda qui va sur Internet, n'y va pas pour participer à des débats : pour ça, il y a le bar au quartier, et il y a la télévision, Afrique Media. Autour d'une bière, c'est plus intéressant. Plus de passion, et le carburant qui régénère la salive est à proximité.
C'est ma call-boxeuse qui va sur Internet pour chercher son blanc. C'est ce chauffeur de taxi qui ne sait même pas utiliser un ordinateur. C'est la nounou de mon fils qui est réellement préoccupée par ce qui se passe à Kolofata car une partie de sa famille s'y trouve, plutôt que par ce qui se passe en France.C'est ce jeune originaire de l'extrême nord qui se retrouve à errer à Douala où il a du se réfugier après avoir fui son village. Il ne sait ni lire ni écrire.
Le Camerounais Lambda est terre à terre.
Il faut manger. Il faut dormir. Il faut travailler. Il faut se soigner. Il faut rêver. Il faut construire. Il faut se bâtir. Des questions existentielles qui ne laissent pas de place pour la fantaisie et le terrorisme en France, c'est de la fantaisie.
Ce n'est pas pour rien si il se sentait bien plus proche de Gbagbo et Khadafi que de Charb et tous les autres qui sont tombés chez Charlie Hebdo. Eux au moins, partageaient en quelque sorte sa réalité.
La liberté pour laquelle il va se battre, ce n'est pas sa liberté d'expression, non, ça c'est l'apanage des gens qui ont déjà réglé leurs problèmes de base et qui n'ont plus faim. Il va se battre pour sa liberté d'avoir une vie décente et d'être respecté. Ce combat là ne se mène pas en ligne, à coups de : "Je suis Kolofata", "Je suis l'Armée Camerounaise", "Je suis le Cameroun". Ce combat là se mène tous les jours, au nord, au Sud, à l'Est et à l'Ouest du Cameroun. Sur le terrain. Et uniquement sur le terrain, n'en déplaise à ceux qui pensent que leur contribution virtuelle vaut quelque chose, eux qui se contentent d'épouser les causes dans la sécurité de leurs nids douillets et derrière leurs ordinateurs.

J'ai pensé à Kah Walla. Oui, vous vous demanderez pourquoi je parle de cette femme politique qui a fait le buzz à un moment pour s'évanouir ensuite dans la nature. Kah Walla est le symbole même de cet égarement des camerounais qui confondent agitation virtuelle et action réelle. Pour l'avoir côtoyé sur place, j'ai toujours su que c'était une bosseuse. Une femme qui chaque jour, travaille avec des camerounais de différentes couches sociales pour améliorer leur quotidien : formations, conseils, management, différents programmes. Son point faible est de ne pas avoir assez de moyens pour le faire à grande échelle. De ne pas assez communiquer sur le sujet. De ne pas avoir une équipe dédiée qui rapporte en ligne le moindre de ses faits et gestes. De ne pas avoir une sentinelle qui se dépêche de hurler avec la meute sur facebook en son nom dès lors qu'une actualité émeut le Cameroun d'Internet. Et pour ça elle a été critiquée. Pour ça, elle a été traitée d'opposante de pacotille, qui apparaît uniquement à l'approche des élections. Mea Culpa, j'ai moi même fait partie des critiques. Mais au final, maintenant que je suis sur place, au Cameroun, et que j'ai la possibilité de demander à des vigiles, à des bayam sellam, et à des moto-taxis ce qui leur importe réellement, j'ai compris que la minorité d'Internet, celle là même qui en ce moment est en train de déblatérer sur Charlie, ne compte pas vraiment.
Rentrez. Créez des entreprises. Faites des champs. Faites évoluer les entreprises de la place. Votez. Militez. Engagez vous dans l'armée.

Au final alors, suis je Charlie, ou pas? En fait, on s'en fiche.

lundi 5 janvier 2015

Camerounais. Ndemeur.





Ô toi mon cher compatriote
Camerounais ou Camerounaise (même seulement d'origine)

Bonne année 2015 à toi.
Je te souhaite beaucoup de bonheur, d'avoir la prospérité, la santé, et plein de succès...
Si je puis me permettre en cette nouvelle année, de te proposer une nouvelle résolution, ce serait la suivante : arrêtes de ndem.

On pourrait t'appeler Ronaldinho, car, comme ce type au sommet de son art, tu t'es rendu spécialiste en feintes en tous genres. Tu enfumes tes adversaires avec classe.
Ronaldinho Gacho
Ne fais pas le surpris, tu sais très bien de quoi je parle.




Tu as de sales habitudes, ô oui très sales. Mais la plus terrible d'entre elles, et la plus communément répandue est celle que j'appelle ndem chronique qui consiste en :
1- Etre toujours en retard
2- Se spécialiser en fausses promesses
3- Décommander et annuler sans prévenir



Je ne sais pas ce qui est à l'origine de cette épidémie. Peut être est ce l'air ambiant qui véhicule un virus particulier. Même les camerounais les plus ponctuels à l'étranger finissent par succomber dès qu'ils s'installent au Cameroun après quelques mois. Plus aucune différence entre les ex-mbenguistes et les locaux en matière de ndem. Mais même, ça n'explique rien, car les camerounais de France, des US, d'Allemagne, ou de n'importe quel autre pays du monde souffrent du même mal dès lors qu'ils doivent traiter entre compatriotes. Il n'y a que les étrangers qu'ils apprennent à épargner. Et encore...

Quelle que soit la tribu, de l'est à l'ouest, du nord au sud, les mêmes attitudes désolantes.... On t'invite à 20h, tu arrives à 22h sans prendre la peine de prévenir ou de t'excuser de ton retard. Tu donnes rendez vous à quelqu'un, tu ne te pointes pas et tu éteins ton téléphone. Tu dois remettre un travail le lundi à 10h, et tu appelles mardi à 12h pour avoir le sujet....


Ceux qui se sont occidentalisés à force de vivre au milieu de gens pour qui les mots ponctualité, sérieux et fiabilité veulent encore dire quelque chose finissent par parler de toi comme on parlerait d'une individu atteint de la gale : "hum les camerounais...". Et ce qui est drôle, c'est que toi même, en parlant de tes compatriotes, tu es capable de prendre ce petit air supérieur en disant :"Ah les camerounais sont toujours comme ça...". Comme si toi tu étais chinois et tu ne faisais pas de même...

Avec toi, quand un évènement est programmé à une heure, c'est un exploit si il débute à l'heure dite comme convenu. Si c'est toi qui organises, la probabilité que tu ne sois pas prêt à l'heure est proche de un. Ensuite, il faut que les participants arrivent à temps, et si ce sont tes frères camerounais tu sais que tu as une bonne marge avant qu'ils n'arrivent. Mieux, si un seul officiel, gouverneur, représentant de X ou Y, y est convié, le problème se complexifie parce que le propre des boss est de faire attendre les autres. Question de principes.

Je me suis toujours demandé pourquoi quelqu'un donnerait rendez vous à une personne à 11h par exemple, si il n'est disposé à la recevoir qu'après sa pause à 14h... Illogique n'est ce pas? Et pourtant c'est ce que tu te sens obligé de faire dès que tu as un peu d'argent ou un peu de pouvoir. Tu adores faire poireauter les petits qui viennent solliciter ton aide. Ils doivent te respecter mais toi tu ne souhaites pas leur témoigner le même respect. Et surtout qu'ils ne s'avisent pas de se lever et de partir sans ton assentiment, même après quatre heures d'attente. Tu ne leur accorderas plus jamais d'audience.

Ce qui m'horripile par dessus tout,c'est que tu te sens généralement obligé de dire OUI, pour passer aux abonnés absents ensuite.
"Pourrais tu faire ceci?"
"Oui. Bien sûr."
Le moment venu, tu trouves refuge dans la quiétude des sisshongos. Le téléphone sonne dans le vide, ou bien tu l'éteins carrément. Tu pourras toujours dire dans un avenir proche ou lointain, quand tu tomberas sur ta victime et que tu seras obligé de t'expliquer, que ta batterie t'a lâché ou que tu as égaré ton téléphone..
Parfois, tu fais même entrer tes enfants dans la danse. "Décroches et dis au tonton là que je suis sortie et j'ai laissé mon téléphone"...
Les camerounais ou l'art de tourner les autres en bourrique.
Qu'est ce que ça t'aurait couté de dire simplement que tu ne pouvais pas? Ou alors que tu ne voulais  pas?

Dans tous les cas mon cher frère camerounais, voici une nouvelle année. C'est l'occasion de te remettre en question et de repartir sur de nouvelles bases. Arrêtes donc de ndem. Sois ponctuel, et réglo dans tes programmes avec les autres. Tu verras ça ne te feras aucun mal, au contraire.