jeudi 28 janvier 2016

Petits Conseils à l'Attention des Demoiselles en Quête de Mariage


Mesdames, mesdemoiselles,

Bonjour

Ceci est un recueil de conclusions auxquelles j'ai abouties en me basant sur des constats effectués dans mon entourage immédiat et même éloigné. Autant dire que c'est une généralisation que les idéalistes et les naïfs auront toujours le loisir de trouver abusive. N'oubliez pas, les exceptions sont faites pour confirmer les règles.
Au Cameroun, à partir de 23 ans pour les dames, c'est la chasse au mari.
Celles qui affirment le contraire sont des bravaches qui redescendront sur terre une fois que la société camerounaise et ses codes les auront rattrapées. Ou alors elles ont mis trop de temps à Mbeng et dans ce cas ce sont des causes perdues (entendu quelque part).
Dans cette chasse au statut de femme mariée et de la reconnaissance, il y a cependant quelques erreurs techniques qu'il faut absolument éviter. Ces erreurs techniques peuvent vous amener à chanter "Diplôme" à tue tête comme Josey et je vous assure, il n y a rien de plus pathétique que de chanter pour supplier le mariage.

Bon, je commence par l'erreur technique numéro 1 : penser que votre amour est plus fort que le tribalisme et le communautarisme. Allôooo... Nous sommes en 2016 et un fils bamiléké de bonne famille n'épousera jamais autre chose qu'une autre fille bamiléké de bonne famille. Un peuhl n'épousera jamais autre chose qu'une peuhl. Et un bamoun sera toujours naturellement orienté vers sa soeur Bamoun.
Je pointe du doigt de façon très spécifique ces trois tribus : bamiléké, bamoun et nordiste peuhl. Tout le reste des tribus sont bien plus ouvertes. Chez les Douala, un homme peux ramener qui il veux. On l'insultera un peu et on ne manquera pas une occasion de mettre sa femme mal à l'aise avec une petite réflexion déplacée et puis tout le monde passera à autre chose, parce qu'au final chacun porte sa croix. Beti pareil. Bassa'a (presque) pareil, le presque venant du fait que le maquis ne s'est pas très bien passé et que nos amis ont un peu de mal avec les bamilékés... Mais chez les trois tribus que j'ai citées plus haut, un tsunami peut se créer dès qu'il est question de se marier avec une fille d'une autre tribu. On s'en fout de savoir qu'elle est intelligente, brave, battante, etc... Non, mais on s'en fout complètement... Un ami à qui je parlais juste avant de rédiger cet article n'a pas manqué de me dire :"mais, MOI je ne suis pas marié à une bamiléké". Mouais. D'abord les exceptions sont faites pour confirmer les règles......

Mes amis bamilékés, vous savez que je vous adore. Avec mon (pseudo) sens des affaires, il m'arrive régulièrement de me faire appeler bamiléké, et je le prends comme un compliment. J'ai déjà postulé pour me voir accorder à titre gracieux la citoyenneté baham ou bana et je suis sûre que mon dossier est bien avancé. En ce qui concerne les peuhls, à plusieurs reprises on m'a demandé si un de mes parents était peuhl. Donc physiquement, on se ressemble un peu. Nous sommes tous des frères. MAIS... laissez moi dire la vérité à toutes les petites soeurs pour leur permettre de gagner du temps. La bataille du mari n'est pas facile....

SI ton gars est bamiléké/peuhl/bamoun...
Et que tu n'es pas bamiléké/peuhl/bamoun...
Que ta famille est une famille lambda d'une classe sociale qui n'est pas TRES supérieure à la leur (de quoi justifier l'exception)...
Alors la probabilité qu'il te décharge à moyenne échéance est au dessus de 95%. Si tu es sage, commences déjà à te chercher ailleurs, et n'aies surtout pas la stupidité de penser qu'un enfant va te faire gagner le ticket pour passer devant le maire.

Même si ton chéri affiche toute la bonne volonté du monde, il est extrêmement difficile d'aller à l'encontre d'une famille qui pense qu'il est plus opportun de construire sa vie avec quelqu'un qui partage les mêmes valeurs que toi (et elle-même a priori), qui maîtrise tes codes, et surtout, pour finir...l'argent entretient l'argent.
Vous pouvez passer cinq ans, dix ans ensemble (oui, DIX), vous risquez fort de ne jamais légaliser votre union.

J'entends le brouhaha en fond sonore. Coupez les bêtises. Le communautarisme (je n'irai pas jusqu'à dire tribalisme) est une réalité dans notre société et même la génération actuelle de 25-40 ans qu'on aurait cru être à l'abri de ce genre de pressions n'y échappe pas. Chacun a ses raisons, je ne suis pas là pour juger du bien fondé de certaines positions, mais après avoir échangé à cœur ouvert avec plusieurs personnes dans des situations délicates, et observé des semi-drames se dérouler sous mes yeux, j'ai compris qu'il est préférable d'arrêter de faire la politique de l'autruche et de dire les choses telles qu'elles sont.

Maintenant passons à l'erreur technique numéro 2... Penser que le fait qu'il ait toqué à la porte ou même doté vous a mis à l'abri.
Laissez moi d'abord rire. Ah ah ah ah ah.
Le bandit camerounais est comme Apple ou Samsung : Tous les ans il sort un nouveau modèle d'enfumage qui surclasse le précédent. Vous ne connaissez pas les doteurs en série? Ils ont au moins quatre à cinq dossiers sur la main entre lesquels ils jonglent et le point commun de tous ces dossiers c'est qu'ils se sont déjà présentés dans toutes les familles. Rien de mieux pour rassurer la petite qui est désormais persuadée d'être la titulaire et choisir la voie de la grandeur (hein, grande dame) en décidant de ne pas s'occuper du menu fretin, vu qu'elle a été dotée...elle!
Nous avons aujourd'hui une catégorie de gars qui n'a plus du tout froid aux yeux. Ils viennent voir vos parents, organisent même des rencontres entre les familles, le tout pour vous faire baisser la garder et obtenir ce qu'ils veulent mais sans la moindre intention d'aller plus loin. Pas le moindre début d'intention sérieuse, mais du miel plein la bouche et une absence totale de scrupules.
Alors mes chéries, soyez sages. Tant que l'encre n'est pas couchée sur l'acte devant le marie, tenez bon!!! Serrez les fort! Ah ah ah. Assurez vous que la date est choisie, que les invitations (les vôtres et les siennes aussi hein, pas que ce sont seulement tes gens qui découvrent la plaisanterie le jour j) sont bien parties, et ne respirez que lorsque c'est fait. C'est un combat difficile cette affaire de mariage là, je vous dis.

Erreur technique numéro 3. Une erreur vieille comme le monde : faire un enfant. Pfff là alors je crois que je ne vais pas perdre mon temps à épiloguer dessus. Le jour où faire un enfant (dans le dos) permettra d'obliger un camerounais à se marier à une femme, ce jour là la manne tombera du ciel.

Voilà voilà. C'est pas grand chose, mais ça peut quand même être utile pour celles qui lisent.