lundi 25 novembre 2013

L'histoire d'un petit con! Une histoire courante à la camerounaise....


Hello les amis!

Vraiment mon pays est un genre. Je l'aime beaucoup mais je n'aime pas les petits cons. Et il y en a beaucoup parmi les camerounais.
Une scène que j'ai vécue m'a confortée dans l'idée que ce n'est pas le Cameroun qui va mal, ce sont les camerounais qui vont mal.
Déjà, qu'on arrête de nous mettre sur les routes des policiers qui doivent gérer la circulation mais ne connaissent pas la signification des différents panneaux. Et qu'on leur apprenne à respecter leur tenue, parce que quand ils se comportent comme de lourds imbéciles, c'est à tout leur corps qu'ils manquent de respect en laissant croire aux gens que la tenue les rend idiots.

Par un samedi matin ensoleillé, nous sommes 4, plus le chauffeur, à prendre la route pour aller à la découverte d'un charmant petit village en pays bassa'a ( rendu encore plus charmant par la propriété qu'on y a trouvée. Les camerounais qui ont, savent construire dans leur village hein...).
Avant d'entamer le voyage, nous décidons de nous arrêter dans une boulangerie en ville, pour prendre de quoi manger pour le petit déjeuner. Pendant que nous passons nos commandes, le chauffeur va prendre de l'essence et nous sortons le retrouver en face de la boulangerie, un trottoir sur lequel se trouve le panneau suivant :

Ceux qui ont pris la peine d'apprendre leur code avant de se mettre à conduire, savent qu'il s'agit là, d'un panneau d'interdiction de stationner, qui diffère du panneau ci-contre, qui lui, interdit le stationnement et l'arrêt.

Différence entre stationnement et arrêt? Le taximan qui dépose ou prend un client est en arrêt et la voiture qui est là, moteur en arrêt, "garée" comme on le dit communément, est en stationnement (en fait, on gare dans un garage, toute autre utilisation est un abus de langage). Entre nous, celui qui ne sait pas faire la différence entre les deux panneaux, logiquement, doit se poser des questions sur lui même et son permis. Et il s'avère que la plupart des policiers qui sont chargés de gérer la circulation sont déjà incapables de faire cette différence. Et ça donne ce que ça donne.

Donc, la voiture arrive et le chauffeur se met à notre niveau, moteur en marche, pour qu'on monte et qu'on aille à l'aventure. Nous voici donc en train de remonter, tous joyeux à l'idée de ce qui nous attend, quand un monsieur en civil se rapproche de la vitre du chauffeur, et lui demande de baisser sa vitre, ce que ce dernier fait en croyant peut être qu'il voulait un renseignement. Que nenni...
- Je peux avoir le dossier du véhicule s'il vous plaît?!
Stupéfaction totale dans les rangs. "Mais... Pourquoi?" Demande le chauffeur.
- Donnez moi le dossier du véhicule. Sur un ton assez impérieux hein.

Là, un de mes co-voyageurs dit : "mince, c'est interdit de s'arrêter ici!". Panique dans les rangs (sauf moi qui ai vu le panneau, qui en plus était la seule encore hors du véhicule aec le propriétaire qui arrivait à notre niveau, quand notre justicier de pacotille en civil s'est rapproché).
"Mais chef, tu ne vois pas que le moteur est toujours en marche et qu'on est en train de partir"
"Chef, on partait"
'Wèèè pardon grand"
Il faut remarquer que déjà, quand le camerounais se fait approcher par un policier ou ce qu'il pense être un policier, il donne tout de suite du "chef", "s'il vous plait", "pardon grand", qu'il soit en infraction ou pas. C'est probablement ça qui doit monter à la tête de tous ceux qui ont un semblant d'autorité.
Et moi de demander au monsieur en civil, qui s'était déjà retourné pour taper à la vitre d'un poste de contrôle situé juste à notre niveau : "Je dis hein, vous êtes d'abord qui, à venir en civil comme ça demander le dossier de la voiture des gens?!". Il ne répond toujours pas et se contente de répéter inlassablement "donnez moi le dossier du véhicule", tout en me jetant un regard où je sens que je viens de l'énerver. Et moi de dire au chauffeur. "Mon ami, tu ne donnes rien, on n'est pas en infraction. Attends j'entre on part". Au lieu de m'écouter, le bon monsieur le chauffeur en panique totale quand il voit se rapprocher les policiers et gendarmes, sort le dossier et le tend! Erreur for mboutoukou... Le type le prend et dit au chauffeur de ne surtout pas déplacer le véhicule. Sans blagues. Je demande au chauffeur d'aller stationner où il en a le droit et je suis l'autre à l'intérieur du poste où il va gaillardement déposer le dossier.

Bon...Ce que vous devez bien comprendre, c'est que je suis une teigneuse. Je lâche rarement le morceau, encore moins, quand je suis dans mon bon droit. Et s'il y a une chose que je me suis jurée en arrivant au Cameroun, c'était de ne surtout laisser AUCUN petit con me marcher sur les pieds gratuitement. Donc quand je suivais ce type au poste, c'était pour un sagate sagate. Quitte à annuler notre excursion.
Déjà en le suivant je m'exprimais déjà clairement, en disant haut et fort :
1- Nous ne sommes pas en infraction car nous nous sommes arrêtés, sans stationner et qu'il gagnerait à apprendre les règles avant de venir emmerder les gens
2- Il est en civil donc on ne sait même pas si c'est le vendeur de cigarettes du coin qui a voulu se la jouer boss
3- Si il faisait tout ça, parce qu'il a vue une belle voiture et des "enfants" et qu'il est sûr d'avoir trouvé ses mbouts, il se trompe. Non seulement, il n'aura pas cinq francs, et si il décide de vraiment nous perdre le temps, nous allons explorer nos différents répertoires téléphoniques jusqu'à trouver quelqu'un qui va venir lui apprendre son métier. Dans la douleur.
Tout ça, ce n'est même pas ma voiture hein.
Mais bon, j'ai horreur de ce genre de choses. C'est à cause de cet état d'esprit que le Cameroun est dans cet état.

Donc, celui que je vais désormais appeler notre petit con entre dans le poste où se trouvent moins de dix personnes et va déposer le dossier dans un bureau. J'apostrophe le premier policier en tenue, qui me dit un peu en panique lui même, que c'est son premier jour de service, qu'il ne sait pas comment ça se passe, et qu'il faut voir avec celui qui a pris le dossier qui serait leur "commissaire". Commissaire de mes fesses oui.
J'entre dans le bureau, à la poursuite du petit con qui a déposé le dossier et est ressorti, pendant que je continuais mon bavardage. Sagate sagate. "Rendez nous notre dossier. Nous ne sommes pas en infraction. Vous nous perdez du temps et vous perdez aussi le votre parce qu'on ne vous donnera même pas un seul centime". Une petite foule veut déjà se former dehors où mes amis, sans doute ragaillardis par mon bavardage, ont également commencé le leur.
Les policiers dans le poste, tous un peu perdus, me prennent avec un peu plus de respect (surprise!) que le petit con, qui est d'ailleurs ressorti, a traversé la route pour s'installer à coté du...vendeur d'oranges, après avoir déposé le dossier dans un bureau où se trouve une autre personne. Et moi de m'engager dans une discussion plutôt polie avec un policier un peu âgé qui veut m'expliquer que nous sommes en infraction et que nous devrions demander "pardon" ,à qui je raconte la scène et à qui je dois à nouveau refaire un cours de théorie sur les panneaux d'arrêt et de stationnement!

Finalement la situation s'est décantée. Un monsieur, en civil également, mais qui pour le coup avait l'air d'être un policier plus que le petit con, m'a demandé fermement de sortir du bureau et d'attendre dehors, quand le propriétaire de la voiture est arrivé. C'est un gars assez calme à qui j'ai pris la peine de dire une dernière, haut et fort évidemment pour que tout le monde l'entende bien, qu'il avait intérêt à récupérer le dossier de sa voiture sans proposer ne serait ce que 100 francs à toute personne qui aurait pensé avoir trouvé son café du matin.
Comble de l'ironie quand je sors, je tombe sur le petit con qui a jugé bon de revenir sur les lieux, et qui me dit "Pourquoi vous êtes hautains comme ça?"
Hautains pourquoi? parce qu'on n'était pas en infraction et qu'on a décidé de ne pas se laisser faire et le supplier? Et là je lui redemande : "Vous là, vous êtes même qui? Vous n'êtes pas en tenue, vous n'avez pas de carte, vous tapez les divers avec le vendeur d'oranges et vous venez demander le dossier d'une voiture. Vous avez de la chance que le chauffeur a un peu paniqué. Si ça ne tenait qu'à moi on n'aurait rien donné et on serait partis, j'aurais attendu de voir comment vous nous auriez poursuivi...". Petit con.
Trente secondes plus tard, mon ami ressort et là, on peut partir pour de bon. Il dit n'avoir rien donné et j'espère qu'il n'a pas dit ça juste pour que je ne demande pas à descendre de la voiture pour repartir au poste là taper un petit scandale, ce que j'aurais fait sans la moindre hésitation.

Cette petite histoire m'a à nouveau édifiée sur ce que le Cameroun est devenu aujourd'hui et pourquoi nous creusons nous même notre propre tombe.

Dans la voiture, sur le chemin, nous avons eu une petite discussion sur la conduite à tenir face à ce genre de situation. Généralement, quand vous faites du bruit et décidez de ne pas vous laisser marcher sur les pieds, il semblerait que les policiers de ce pays se liguent donc pour vous faire ça dur et vous enlever à jamais l'envie de leur tenir à nouveau tête. D'ailleurs sur place, un des policiers visiblement saoûl (à 7heures du matin!!) aurait dit à une des personnes avec nous que sa robe était un peu trop courte et que d'ailleurs c'était déjà une infraction en soi (ah oui, c'est le nouveau problème de la ministre des femmes là, nous en reparlerons) et qu'il allait déchirer sa robe sur elle. Incroyable.

Du coup, beaucoup préfèrent céder. 1000 frs, 2000 frs ou 5000 frs c'est quoi, par rapport au temps perdu?
Et là moi je dis NON.
Ce n'est pas que 1000 frs, ou 2000 frs.
C'est un système vicieux à qui on permet de perdurer. Tous ces gens font du chantage aux citoyens et si tout le monde cède pour ne pas perdre son temps, on se dirige droit vers le ravin. Si vous êtes en infraction, c'est autre chose. Quand vous ne l'êtes pas, hors de question de vous laisser marcher dessus par ces policiers véreux. BATTEZ VOUS! Vous rendez service au Cameroun de demain.

En ce qui me concerne, je viens d'arriver. Il parait qu'à la longue je vais laisser tomber. C'est ce que tout le monde me dit. Mais on n'y est pas encore. Les policiers de Douala vont finir par me connaître parce que je ferais autant de scandales que nécessaire lorsque je me retrouverais dans des situations de ce genre où quelqu'un cherche de façon évidente à soutirer de l'argent.
Quand il y a des braqueurs et qu'on leur demande de faire leur travail, ils sont aux abonnés absents mais quand il s'agit de faire chier des gens parce qu'ils ont vu des personnes aux allures de naïfs qu'ils pensent pouvoir escroquer, ils sont très forts.
Si ça ne dépend que de moi, voyage pas voyage, urgence pas urgence, je suis prête à perdre la journée entière si il le faut lorsque je sais que je suis dans mon bon droit. Et je pousserais même le bouchon plus loin en allant jusqu'aux supérieurs. Si ce n'est pas le patron, c'est le patron du patron, ou le patron du patron du patron qui ne supportera pas les conneries, et je suis prête à me démener pour mettre la main sur lui et m'assurer que celui qui m'a fait chier en bave aussi derrière. On va jouer à ça.

D'ailleurs, je me suis fait une promesse : c'est celle de repasser où la scène s'est produite et chercher le petit con pour l'insulter bien comme il faut. Il s'agissait probablement d'un fainéant qui perdait son temps dans le coin, en connivence avec les policiers du poste, et qui prenait le dossier en pensant nous intimider et arriver à soutirer quelque chose. C'était sans compter sur le grain de folie que j'ai dans le cerveau. Donc, si un jour vous croisez une folle propre et habillée correctement en train de laver quelqu'un qui se demande d'où elle sort et pourquoi elle l'agresse, sachez qu'il y a de fortes chances que ce soit l'ex-mbenguiste et le petit con.

Bon début de semaine et à plus!

10 commentaires:

  1. Salut J.D.
    C'est un plaisir de te lire. Le chauffeur parait ignorant de son plus petit des droits. Comment peux tu donner les papiers de ton vehicule a un civil qui ne s'est pas presente. Et ces vermines qui tarissent le corps, comment les differenciers des voleur s'ils ne sont pas capable de presenter une identification lorsqu'ils sont en civil? A travers l'incident avec la police, tu pointes du doigt ce caractere vicieux de nos forces de "l'ordre". J'ai ete stoppe plusieurs fois et ils n'ont jamais pu me prendre un sous. Une fois, je suis reparti apres avoir attendu dans ma voiture plus de 5 minutes. Une autre fois le gendarme est surpris lorsque lui dit poliment de me remettre un billet pour pouvoir faire le payement au tresor public ou autre caisse de l'Etat puisque ma visite technique n'est pas a jour. Je ne pense pas que les citoyens voudraient juste donner un peu d'argent pour ne pas perdre du temps. Ils ne connaissent pas juste leur droits, devoirs, responsabilites, etc. A qui profite l'ignorance de plus de la moitie d'un peuple?

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    1. Hello!
      Merci de ta réaction.
      Effectivement, il y a de l'ignorance dans tout cela, mais cette ignorance est accentuée par le fait que les gens pensent que connaitre leurs droits ne serviraient à rien, et que ce serait bafoué indéfiniment. Dans tous les cas, il y a un gros ménage à faire dans la police. Je trouve déjà inconcevable qu'il y ait des policiers chargés de la circulation qui ne maîtrisent pas les panneaux.

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  2. J'ai beaucoup,j'ai jamais compris pourquoi nous les camerounais on est aussi passifs!!!Ca peut pas etre que de l'ignorance ou de la peur quand mm!!!Un pays ou on est trj entrain de dire "on va faire cmt"???" c la pays nooonnnn"???!!!! et cc coe ca qu'on laisse les choses s'empirer,ces pt **** se prennent pr rois ds nos ministères,sur les routes,à l'aéroport.......Tu l'as si bien dit ce n'est pas le cameroun ki va mal ce sont nous les camers!!J e t'encourage,te laisse pas marcher dessus mais surveilles très bien tes arrières ohhhh!!!

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    1. Hello!
      Merci. Je suis bien décidée à ne pas me laisser marcher dessus et tu sais quoi? J'ai même de l'espoir parce qu'il y a des gens dans ce pays qui en ont aussi marre et qui n'attendent que de savoir qu'ils ne sont pas seuls...

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  3. très bien fait JD.et bcp de courage bientôt nous serons deux a nous battre contre le " on va faire cmt".car je suis sure que les camers peuvent changer avec un peu d'effort. et du bruit des exbenguistes.merci bien

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  4. Hello J.D. On est manifestement resté fidèle à soi même et à son tempérament !
    Tu as tout à fait raison. Si seulement, nos compatriotes pouvaient avoir la même présence d’esprit et réagir, face à ce genre de situation rocambolesque, en rappelant leur bon droit… Le problème je pense c’est que bien souvent, leurs droits, les camerounais ne le connaissent pas. Le seul bien connu et appliqué par presque tout le monde est le droit d’obéir à toute personne qui a de l’autorité sur soi, à se faire tout petit, à supplier, à payer.
    Espérons que ton copain de policier civil s’en souviendra et que celui lui servira de leçon, même si, je ne suis pas dupe, les chances sont bien mince. Il a certainement dû trouver des pigeons plus faciles à déplumer juste après votre départ.

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    1. C'est ça qui est dommage. Ce genre de personnes ne se sent jamais inquiétée. Un pigeon ne mord pas, le suivant mordra. Je suis toujours en train de réfléchir à comment combattre ça...

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  5. J.D. tu es trop forte!!!! Ce qui me préoccupe c'est l'éducation des populations, leur apprendre leurs droits et devoirs. L'éducation collective demande à se plier dès que quelqu'un à un grade, un âge, un billet, un galon en dessus du nôtre qu'on soit fautif ou pas. Le travail est long. J'espère qu'on y arrivera...

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  6. tu as très bien réagi et vos différents messages montre que c'est par ignorance que les kmers cédent a toutes ces tracasseries.
    Je me rappel a l'aeroport le policiers a voulu me sisia comme ça, je ne lui ai rien donné lui même il a confrimé le code, et a la fin meme il m'a respecté.
    Si on etait plusieurs à tenir tête de ces façon, ben la corruption, je dis bien la corruption cesserais un peu

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