dimanche 17 mai 2015
Dla : quand une voiture et une moto font un accident
Bonsoir les gens,
Rien ne vaut l'expérience. Et l'expérience, je l'ai enfin eue, après plus d'un an à éviter précautionneusement les motos dans la ville de Douala, à grincer des dents quand ils m’abîment ma carrosserie et continuent leur chemin sans s'arrêter, à gérer leur indiscipline notoire à Ndokoti. J'avais réussi à les éviter totalement (presque), en dehors de quelques incidents sans gravité. Et bien aujourd'hui, j'ai failli faire ce que je ne cesse de prédire en blaguant depuis que j'ai repris le volant dans cette fichue ville : tuer un chauffeur et son passager.
Aujourd'hui, aux alentours de midi, dans un quartier où il est strictement interdit aux motos de circuler...
J'arrive à une intersection (sans panneau Stop, vous comprendrez la nécessité de la précision après). Je vérifie à gauche, la voie est libre, puis à droite, et je vois une moto à distance respectable. Je décide de m'engager. Tout devait normalement bien se passer. C'était sans compter sur la stupidité du conducteur du deux roues. Oui, si vous ne le saviez pas, maintenant, il faut le savoir : chaque conducteur de moto a offert son cerveau en gage en acceptant de devenir le "pilote" de l'engin. Le bon monsieur décide... d'accélérer, et de passer...devant moi...
Alors que j'ai déjà quasiment traversé l'intersection, en allant heureusement à une vitesse réduite (moins de 30 km/heure), j'entends un bruit épouvantable et je vois deux objets volants non identifiés passer sous mes yeux. Je freine et je tire le frein à main, la voiture s'arrête quasiment immédiatement. Je descends et que vois je : le pilote assez amoché et son passager, légèrement blessé également, couchés par terre. Mon pot de phare et l'aile droite avant de mon véhicule méchamment bousillés. Les prémices d'une journée totalement gachée.
En cinq minutes, l'attroupement se forme. Et c'est à partir de là, que j'ai pu apprendre les leçons que je vous retranscris dès ce soir, bien à chaud.
1- Quand une voiture cogne une moto, on attend du conducteur de la voiture qu'il dédommage la moto et son/ses passagers.
Que vous soyez en tort ou pas, que vous ayez effectivement de l'argent ou pas, vous êtes priés de payer, que ce soit pour les frais médicaux de première nécessité ou pour dédommager. Hors de question d'évoquer votre assurance. Et surtout ne vous avisez pas d'être vraiment fauché. Vous avez une voiture non? Vous êtes donc par définition LOURD et vous devez dans tous les cas payer les pots cassés. Généralement, les conducteurs de moto s'agglutinent autour de vous, pour faire monter la pression, et si vous n'avez pas la chance d'être entourés sur la scène de quelques personnes qui vous sont favorables et qui sont prêtes à prendre votre défense, alors vous êtes juste mal barrés.
Mieux même, vous pouvez comme moi, tomber sur un passager qui a ses exigences. Alors que le conducteur a déjà lui même disparu de la scène pour aller se soigner dans le centre de soins le plus proche, laissant le soin au propriétaire de la moto de gérer le problème, le passager s'est mis à avoir des besoins de diva : hors de question de se rendre dans le même centre de santé que le chauffeur, lui il voulait à minima une clinique trois étoiles. A mes frais. Et de se mettre à dire dans sa langue maternelle (traduite par une personne de mon camp qui comprenait) qu'il allait voir comment j'allais faire pour ne rien lui donner.
2- Quand une voiture cogne une moto, ce n'est pas la peine d'appeler la police pour un constat sauf si c'est vraiment grave
A moins qu'il n'y ait mort d'homme, la police n'aime pas se déplacer pour venir faire ce genre de travail. Les policiers, eux aussi, pensent que le conducteur de la voiture, par définition le plus lourd, doit prendre en charge ce qu'il faut et faire tout pour que ça se gère à l'amiable. Moins de boulot pour eux. Alors si vous insistez pour les faire venir sur la scène, sachez qu'ils n'apprécieront pas, surtout pas un Dimanche.... SAUF si vous avez prévu de leur donner de quoi étancher leur soif. Le cas contraire, vous allez perdre votre temps pour arriver exactement au même résultat que si vous ne les aviez pas appelés : vous allez débourser de l'argent. Tiens moi, aujourd'hui, le policier a affirmé mordicus que j'avais un panneau Stop. Panneau inexistant. Ligne blanche continue inexistante. Tant pis. Il y avait quand même un panneau Stop pour monsieur le policier. Et peu importe si mon coté droit a été endommagé, prouvant que celui qui a percuté c'était la moto, il a décidé que j'étais en tort. La priorité à droite signifie-t-elle que le véhicule qui vient de droite a le droit de vous foncer dessus si vous êtes déjà engagé? C'est une question que je me suis sérieusement posée cet après midi après avoir écouté Mr le "constatateur".
Il est passé totalement outre le fait que la moto circulait en zone interdite, et que le propriétaire n'avait absolument aucun papier. La vache à lait était présente, il fallait essayer de la traire au maximum.
3- Quand une voiture cogne une moto, ce n'est pas la peine de demander l'assurance de la moto.
Oh, vous pouvez avoir de la chance, et tomber sur une moto en règle. Mais vous pouvez aussi ne pas avoir de la chance et tomber (cas le plus courant) sur un engin pas en règle. Combien de motos ont simplement été volées? Combien de conducteurs sont simplement des petits pris au quartier qui n'ont absolument aucun permis?
Comme par hasard, la moto qui m'a percutée avait (aurait) été achetée la veille par son propriétaire. Il ne disposait d'absolument aucun papier, ni assurance, ni facture, rien. A vrai dire, sans la présence de la diva, il aurait été très enclin à récupérer simplement son engin et à se tirer le plus rapidement des lieux sans rien me demander. A moi de me débrouiller pour gérer MON problème. Mais la diva ne l'entendait pas de cette oreille et tenait absolument à ce que je lui donne de l'argent, ce que je n'avais pas envie de faire sans que la police ne soit arrivée sur les lieux.
Résultat : 4 heures gachées. Pour le même résultat. J'ai accepté de prendre en charge la moitié des frais d’hôpitaux de la diva, qui finalement a décidé que la moitié que je lui donnais était suffisante... Et j'ai compris que les motos étaient et resteraient une véritable malédiction. En conduisant, il ne faut surtout pas oublier de songer à votre sécurité et à la leur, car si elles viennent carrément se suicider sous vos roues, il n'en demeure pas moins que vous aurez des morts sous la conscience, quand bien même elles seraient le fait de leur irresponsabilité.
Je hais les motos.
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