lundi 5 janvier 2015

Camerounais. Ndemeur.





Ô toi mon cher compatriote
Camerounais ou Camerounaise (même seulement d'origine)

Bonne année 2015 à toi.
Je te souhaite beaucoup de bonheur, d'avoir la prospérité, la santé, et plein de succès...
Si je puis me permettre en cette nouvelle année, de te proposer une nouvelle résolution, ce serait la suivante : arrêtes de ndem.

On pourrait t'appeler Ronaldinho, car, comme ce type au sommet de son art, tu t'es rendu spécialiste en feintes en tous genres. Tu enfumes tes adversaires avec classe.
Ronaldinho Gacho
Ne fais pas le surpris, tu sais très bien de quoi je parle.




Tu as de sales habitudes, ô oui très sales. Mais la plus terrible d'entre elles, et la plus communément répandue est celle que j'appelle ndem chronique qui consiste en :
1- Etre toujours en retard
2- Se spécialiser en fausses promesses
3- Décommander et annuler sans prévenir



Je ne sais pas ce qui est à l'origine de cette épidémie. Peut être est ce l'air ambiant qui véhicule un virus particulier. Même les camerounais les plus ponctuels à l'étranger finissent par succomber dès qu'ils s'installent au Cameroun après quelques mois. Plus aucune différence entre les ex-mbenguistes et les locaux en matière de ndem. Mais même, ça n'explique rien, car les camerounais de France, des US, d'Allemagne, ou de n'importe quel autre pays du monde souffrent du même mal dès lors qu'ils doivent traiter entre compatriotes. Il n'y a que les étrangers qu'ils apprennent à épargner. Et encore...

Quelle que soit la tribu, de l'est à l'ouest, du nord au sud, les mêmes attitudes désolantes.... On t'invite à 20h, tu arrives à 22h sans prendre la peine de prévenir ou de t'excuser de ton retard. Tu donnes rendez vous à quelqu'un, tu ne te pointes pas et tu éteins ton téléphone. Tu dois remettre un travail le lundi à 10h, et tu appelles mardi à 12h pour avoir le sujet....


Ceux qui se sont occidentalisés à force de vivre au milieu de gens pour qui les mots ponctualité, sérieux et fiabilité veulent encore dire quelque chose finissent par parler de toi comme on parlerait d'une individu atteint de la gale : "hum les camerounais...". Et ce qui est drôle, c'est que toi même, en parlant de tes compatriotes, tu es capable de prendre ce petit air supérieur en disant :"Ah les camerounais sont toujours comme ça...". Comme si toi tu étais chinois et tu ne faisais pas de même...

Avec toi, quand un évènement est programmé à une heure, c'est un exploit si il débute à l'heure dite comme convenu. Si c'est toi qui organises, la probabilité que tu ne sois pas prêt à l'heure est proche de un. Ensuite, il faut que les participants arrivent à temps, et si ce sont tes frères camerounais tu sais que tu as une bonne marge avant qu'ils n'arrivent. Mieux, si un seul officiel, gouverneur, représentant de X ou Y, y est convié, le problème se complexifie parce que le propre des boss est de faire attendre les autres. Question de principes.

Je me suis toujours demandé pourquoi quelqu'un donnerait rendez vous à une personne à 11h par exemple, si il n'est disposé à la recevoir qu'après sa pause à 14h... Illogique n'est ce pas? Et pourtant c'est ce que tu te sens obligé de faire dès que tu as un peu d'argent ou un peu de pouvoir. Tu adores faire poireauter les petits qui viennent solliciter ton aide. Ils doivent te respecter mais toi tu ne souhaites pas leur témoigner le même respect. Et surtout qu'ils ne s'avisent pas de se lever et de partir sans ton assentiment, même après quatre heures d'attente. Tu ne leur accorderas plus jamais d'audience.

Ce qui m'horripile par dessus tout,c'est que tu te sens généralement obligé de dire OUI, pour passer aux abonnés absents ensuite.
"Pourrais tu faire ceci?"
"Oui. Bien sûr."
Le moment venu, tu trouves refuge dans la quiétude des sisshongos. Le téléphone sonne dans le vide, ou bien tu l'éteins carrément. Tu pourras toujours dire dans un avenir proche ou lointain, quand tu tomberas sur ta victime et que tu seras obligé de t'expliquer, que ta batterie t'a lâché ou que tu as égaré ton téléphone..
Parfois, tu fais même entrer tes enfants dans la danse. "Décroches et dis au tonton là que je suis sortie et j'ai laissé mon téléphone"...
Les camerounais ou l'art de tourner les autres en bourrique.
Qu'est ce que ça t'aurait couté de dire simplement que tu ne pouvais pas? Ou alors que tu ne voulais  pas?

Dans tous les cas mon cher frère camerounais, voici une nouvelle année. C'est l'occasion de te remettre en question et de repartir sur de nouvelles bases. Arrêtes donc de ndem. Sois ponctuel, et réglo dans tes programmes avec les autres. Tu verras ça ne te feras aucun mal, au contraire.


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