Ahhh me voici donc au Cameroun…
La chaleur, la pluie, les moustiques, le bruit, et
la ville de Douala si vivante… Je n’échangerai ça contre les températures
décroissantes de Paris en ce moment pour rien au monde. En voiture, les
premiers jours, je me suis même surprise à apprécier le bourdonnement des motos
qui roulent en essaim.
Mais ça, c’était avant d’expérimenter Ndogkoti à 17h30.
Une fois que je suis passée par là, je n’arrive plus à m’ôter de la tête que je vais commettre un meurtre un jour, et que ma victime sera un moto-taximan.
Mais ça, c’était avant d’expérimenter Ndogkoti à 17h30.
Une fois que je suis passée par là, je n’arrive plus à m’ôter de la tête que je vais commettre un meurtre un jour, et que ma victime sera un moto-taximan.
Mes premiers jours au Cameroun, j’ai voulu faire
ce que je pense que tout adulte doit faire lorsqu’il s’installe quelque part :
trouver un appartement. Mon indépendance de dix ans, elle vaut de l’or, et je
compte bien la préserver, donc pas question de passer par la case maison
familiale, fusse-t-elle vide, autrement que pour un très court séjour.
La réalité m’a rattrapée avec une brutalité
effarante.
Premièrement, j’ai le choix : subir les
embouteillages, ou non. Evidemment, je choisis la deuxieme option. Comprenez
moi. J’ai connu pendant des années le métro, la ligne 13 surpeuplée de Paris et
ses odeurs euh… exotiques…(seuls les vrais savent), et le périphérique bouché.
Donc je tiens à gagner en confort. Bonaberi, bonamoussadi, bassa’a, non merci.Surtout que j'ai pu tester bonaberi et le pont du wouri et que c'est mauvais. En attendant que popol pose la DERNIERE pierre (il bloque déjà la ville pour la première, on en reparlera), c'est non. Il ne me reste plus qu’à vivre « en ville », donc Bonapriso, Bali,
Bonanjo, Akwa, où les loyers sont méchants, littéralement. Les bailleurs, sans
doute fatigués de devoir chasser des locataires avec la police ou le caterpillar,
demandent aussi, comme si ça ne suffisait pas, un an de loyer cash. Et si en France,
le bailleur est obligé légalement de n’exiger qu’un mois de loyer en caution,
et un mois en avance, au Cameroun, si vous voulez rire, dites un peu à quelqu’un
que la « loi » vous protège. Premier ndem.
Le bailleur n'entend pas ça.... |
Troisièmement : je travaille en zone
industrielle, d’un côté où malheureusement il manque des taxis. Donc il me faut
une voiture. Comptez deux millions pour une petite starlette.
Si vous voulez alors un 4x4 bon courage. D'abord même, si je commence par un 4x4, je vais VRAIMENT tuer un moto taximan. Mais troisième ndem quand même.
Quatrièmement : Non, je n’ai pas mis les
meubles IKEA et Conforama de mon salon parisien dans un container. D’ailleurs, ca aurait
été peine perdue, ces meubles sont faits pour être montés une seule fois
tellement ils ne sont pas solides. Et
puis le container n’est pas gratuit. Donc je dois meubler, à partir de zéro.
From scratch. Budget ??!! Quatrième ndem.
Ces ndems, conjugués les uns aux autres, élevent
le problème total au dessus de cinq millions.
(o_O)Un chiffre qui m’a donné le tournis. Et je suis revenue à de meilleurs sentiments. Le très court séjour se transforme en court ou moyen séjour, le temps que je recule pour bien sauter.
Donc, pour vous mes lecteurs qui vous préparez à
vous installer au Cameroun ou qui y pensez, préparez vous bien et évaluez bien
à l’avance vos atouts et vos faiblesses.
A moins qu’on ait de bonnes économies s’élevant autour
de dix mille euros et surtout qu'on prefere les bazarder plutôt qu'investir dans un business qui a l'air bien juteux, ou qu’on ait décroché le loto avec un super job où la
société loge, offre le container, la voiture de service et/ou une prime de
bienvenue (ca c'est1 cas sur 100, voire 1000, on en reparlera), il faut
nécessairement se calmer et prendre de bonnes résolutions pour espérer bien
démarrer.
1- On accepte
les mains tendues. C’est à dire s’installe chez des proches un, deux, ou trois
mois le temps de compléter ou constituer son pécule de départ. Un crédit à ce
stade est un geste que je considère inutile. Posez vous et tatez le terrain.
S- Si on en a besoin ou meme si on veut juste préserver sa dignité de mbenguiste en fuyant le soleil qui tape à midi quand on attend le taxi (à chacun ses problèmes), on prie pour
que ces derniers aient une voiture qui chôme qu’ils peuvent nous prêter, quitte
à faire des réparations. Si on est un mec ou une nana avisée, peut être que
quelques mois avant, on a fait descendre notre congelé, qui nous attends sur
place.
Si vous n’êtes ni lourd, ni n’avez des gens prêts à vous dépanner, ni n’avez décroché le jackpot, alors, perso, je ne vais pas vous en vouloir d’attendre avant de rentrer au Cameroun. La vie n’est pas facile hein.
On se capte.