jeudi 26 novembre 2015

Bienvenue au Petpenoun

Ah!!

Il y a deux ans, que savais je des régions de mon pays le Cameroun?

Pas grand chose. J'ai vécu une grande partie de ma vie à Douala, je suis allée quelques fois à Yaoundé, rarement à Kribi et Limbe et à l'Ouest une seule fois. Autant dire que j'étais une piètre ambassadrice face à mes camarades européens. Comment vanter les mérites d'un pays que je sais magnifique mais que je n'ai jamais pris la peine de découvrir?!
"C'est beau le Cameroun, il faut venir le visiter!"
"Ah ouais, tu me conseillerais quoi toi?!"
"euh...."

Alors j'ai décidé qu'il n'était pas trop tard. Une fois certaine de mon retour, j'ai établi une check-list de sites à visiter une fois sur place, les uns après les autres : petpenoun, villa luciole, ngaoundaba, waza, nkolandom, etc... Mon ami Google m'a fourni une liste plutôt exhaustive de sites reconnus au Cameroun.
Depuis mon arrivée, je suis fière de dire que j'ai coché une bonne partie de ma liste, mais il reste encore beaucoup à faire et surtout elle s'est encore rallongée. Les principaux freins à mon épanouissement touristique restent ma voiture, trop petite et trop basse pour s'aventurer sur les routes malheureusement mauvaises de ce pays, et mon incapacité à conduire sur les grands axes. Le jour où j'ai vu un camion chargé tenter un dépassement à un virage sur une cote, sur l'axe lourd Douala-Yaoundé, j'ai su que le jour où je prendrais moi même le volant sur cet axe n'arriverait pas de sitôt. Par conséquent, je dépends toujours d'autres personnes. Et les camerounais étant les maîtres des faux plans, vous imaginez ce que ça donne. N'empêche, j'ai un statut de serial-touriste que j'assume pleinement.

Ces derniers temps, j'ai eu le privilège de passer un séjour au domaine du Petpenoun, dans le Noun.

J'ai souvent publié sur ma page les photos de quelques excursions. Cette fois ci, c'est différent. Je fais carrément un article. Pourquoi? Non, ce n'est pas du favoritisme.
Il y a deux principales raisons. D'abord, pour partager, d'une façon ou d'une autre. Cette fois, en partant, j'ai oublié mon appareil photo. Et les photos prises de mon smartphone, sont soit trop personnelles, soit de trop mauvaise qualité pour que je les publie. Mais je souhaite quand même partager avec vous une expérience inoubliable que je pense renouveler au plus tôt.
La deuxième raison est le fait qu'il s'agit (quand même) du plus beau site qu'il m'a été donné de visiter au Cameroun (pour l'instant, je n'ai pas encore tout fait). Par conséquent, il mérite un article à lui tout seul.
Alors, fermez les yeux. Euh non, gardez les ouverts pour pouvoir continuer à lire.

Il est 14h. Après un trajet Douala Bafoussam relativement agréable (malgré les nids de poule...), et un stop chez des amis sur place, nous prenons la route du Noun que je découvre pour la première fois. Eh oui... je n'ai jamais encore été au Nguon, et j'attends toujours que mes amis bamoun m'emmenent dans leur village (Koutaba, ils se reconnaitront en lisant!) Je suis émerveillée comme une enfant de cinq ans qui découvre plein de jouets. Le paysage est MAGNIFIQUE. La route est plate, longue, sans aucun trou. Un peu après Foumbot, avant Koutaba, sur la gauche, on prend une entrée où il y a une sorte de marché et plein de motos qui attendent. Rien n'indique le Petpenoun, mais heureusement, nous sommes avec un guide qui maitrise l'endroit. S'en suivent plus de 10 km d'une piste un peu difficile, qu'il vaut mieux aborder avec un 4X4 (voilà pourquoi je continue à dépendre d'autres personnes pour mes trips). De part et d'autre, des maisons, qui se raréfient au fur et à mesure qu'on avance. Après un long moment au bout duquel je finis par me demander si on est sur le bon chemin, je vois apparaitre au loin quelque chose qui m'intrigue d'abord car ça ressemble à s'y méprendre à la piste d'atterrissage d'un avion. Et puis le paysage me coupe le souffle : les montagnes, un lac, et un écrin, on est au petpenoun! Enfin! On oublie les secousses désagréables, le long trajet, instantanément.

A l'entrée, je lis vaguement quelque chose sur une pancarte, comme quoi il faut faire partie du club pour entrer là. Bon... A ma connaissance je ne fais partie d'aucun club. Bon, peut être que le guide a ses entrées. Nous sommes accueillis par des sourires, et moi je me remets de mes émotions, parce que du premier coup d’œil, j'ai compris que le niveau était élevé.
Gazon impeccablement tondu. Petits boukarous disséminés ça et là dans la végétation et au bord du lac. Cours de tennis. Volley ball. Terrain de pétanque. Parcours de golf. Piste d'atterrissage vers l'entrée (oui si vous le souhaitez, vous pouvez atterrir là avec votre jet privé. lol).  Et puis il y a la piscine, idéalement située, avec une vue imprenable sur le paysage. Le restaurant est au bord du lac, tout près du ponton, au bout duquel on peut apercevoir le bateau qui n'attend que nous pour un tour . Il y a une terrasse aménagée (vue sur la montage et les lacs) avec de petits salons. Du premier coup d’œil, 10/10. Il y a tout : l'espace, le paysage, et les aménagements.


Très vite, nous nous installons avec un des jeux de société mis à notre disposition par le domaine. La nuit est vite tombée et nous avons du nous rabattre vers un des salons disponibles à l'intérieur, pour fuir les incontournables mout mout.

Bon, je ne vais pas vous raconter mon séjour dans les détails hein, je sais ce qui vous intéresse...

Pour six personnes et demi (six adultes et un enfant), le total s'élevait à environ 750.000 francs en pension complète pour trois jours et deux nuits. Il faut préciser qu'il s'agit d'un tarif exceptionnel dont nous avons pu bénéficier car nous étions censés être plus nombreux que ça (16 en réalité, mais les camerounais ont agi en camerounais et décommandé en cascade à la dernière minute...). Le Petpenoun en temps normal est un peu cher, mais ça en vaut la peine. Vraiment.

- Les plus
Le paysage... Vraiment, trois jours de rinçage intensif des yeux. On a envie de rester là toute la vie, à regarder le lac et le mont au loin, au calme...

Le service, plutôt agréable. J'étais curieuse en venant car j'ai lu quelques avis sur internet de gens pas très contents, mais finalement ça s'est plutôt bien passé, avec un personnel à l'écoute, un directeur sympa qui a même tenu à ce qu'un employé me montre le chemin lorsque mon fils a voulu rencontrer leur cheval, et à me rappeler qu'il y avait de petites raquettes pour lui si il voulait jouer.

La nourriture. Peut être pas très recherché, mais très bon, et surtout, le tiramisu de cet endroit est le meilleur de tout le Cameroun. Sans discussions.


Les boukarous. Confortables, bien situés. Pas très bien isolés mais franchement, je crois que je ne suis pas trop exigeante. ça m'allait, parfaitement.





Les activités. Diverses et variées, intégrées dans le budget. Certes, finalement nous n'avons rien fait là, trop occupés à aller en excursion dans le Noun (moines de Koutaba, palais de foumban, monts dilango... peut être je ferai un autre article pour ça) mais techniquement si nous voulions faire un tour en bateau, jouer au golf, à la pétanque, au volley, ou au tennis, nous aurions pu...



- Les moins
Parce qu'il y a toujours un aspect négatif.
La piscine... Pas propre à notre arrivée. No bueno.
L'absence d'électricité le soir. A minuit, plus d'électricité. Lorsqu'on est en week end entre amis et qu'on a peut être envie de prolonger dans la nuit, c'est un peu gênant. On est un peu obligé de se coucher tôt. C'est bien pour les couples, mais les autres... En fait, le domaine fonctionne exclusivement sous groupe électrogène. Par souci d'économie, le soir, on coupe à partir de minuit.
La sécurité. Malheureusement, un groupe en provenance de Yaoundé s'est fait agresser le soir de notre arrivée sur la piste menant au domaine. Les coupeurs de route ont vu les proies faciles et n'ont pas hésité à arrêter le bus et à dépouiller tous les passagers. C'était le premier incident du genre mais certainement pas le dernier car généralement les bandits qui commencent ce genre de coups finissent par y prendre plaisir sauf si ils sont vite arrêtés. J'ai apprécié la réaction des gérants de l'endroit qui ont su faire fi de la perte colossale qu'ils allaient enregistrer en offrant le séjour au groupe qui n'était plus en mesure de le
payer : Un million quatre. Par ailleurs, nous leur avons conseillé de mettre en place des escortes pour les clients qui arriveraient tard le soir, ce qu'ils ont appliqué dès le lendemain avec des gendarmes du coin. Espérons que nos coupeurs de route s'arrêtent...


Pour finir, une petite photo de plus, à partager quand meme... Parce qu'elle résume ce que je vais retenir de cet endroit, la joie de vivre!
A bientôt!





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