Bonjour!!!!
Je ne vais pas enrober quoi que ce soit, car les choses méritent d'être dites crûment.
Une clinique de la place...
Crée par des anglophones, dirigée par un anglophone et tout le personnel sans exception me donne l'impression d'être parfaitement bilingue. J'ai voulu croire un instant que c'est demandé dans les qualifications, mais en fait non, la vérité c'est qu'ils sont en majorité anglophones. On a pris un morceau de Bamenda qu'on a installé au centre de Douala. Personnellement, je n'y vois rien de mal, pourvu qu'on me soigne bien, mais je me pose des questions....
Une grande société de la place...
Dans les couloirs, ça parle allègrement Douala. Plus de la moitié du personnel, employés comme cadres, est d'origine sawa. Un employé originaire de l'Ouest déplore cet état des faits. "Le directeur des ressources humaines est Douala, il ne recrute que ses frères, même les incompétents...". Ouais, classique. J'ai voulu lui demander si lui il procèderait autrement si il était à la place du directeur mais j'ai économisé ma salive parce qu'il m'avait dit un peu plus tôt dans la journée que ses frères sont les plus compétents du Cameroun de toutes les façons.
A responsable d'une tribu, personnel de cette tribu. Et on s'étonne que le pays ne veut pas décoller.
Un contrôle routier...
L'assurance de la voiture est périmée. Le policier qui l'a arrêtée s'apprête à faire son boulot quand son collègue derrière lui l'apostrophe en bulu. A ce moment, la dame dans la voiture fait un signe de croix et saisit la perche que la destinée vient de lui tendre.
"Hey mon frère, je vais renouveler dès cet après midi... comment tu peux faire ce que tu veux faire là à ta sœur" en bulu évidemment. Et la conversation de bifurquer en langue, sur les villages respectifs, le lien de parenté éventuel, et puis la note de la fin, notre policier qui remet le dossier à sa "sœur" en lui demandant d'aller renouveler son assurance si elle ne veut pas de soucis parce que les contrôles se multiplient. Peut être qu'il est gentil et compréhensif hein, mais à votre avis, si elle l'avait enchainé en bassa'a, en toupouri, ou en fufulbé, ça allait aussi marcher?
Au 21ème siècle dans Douala
Un jeune couple, tout ce qu'il y a de plus normal. Lui, bamiléké, elle, Bassa'a. Ils sont ensemble depuis suffisamment longtemps pour parler de mariage et d'ailleurs, commencent à le faire. Mais l'oiseau est tué en plein envol. Le jeune homme arrive un jour et déclare à sa dulcinée, qu'en fait, ce n'est pas possible. "Mes parents ne veulent pas d'une bassa'a". Enfer et damnation. On ne parle pas d'un petit illettré qui a grandi au village, mais d'un intellectuel qui a étudié à l'étranger et y a vécu suffisamment longtemps pour qu'on puisse espérer qu'il ait ouvert son esprit. Mais non. Et les excuses de fuser, "je suis le seul garçon" "mon père est notable". Mouais. Bof. Il faudrait bien qu'on m'explique cette histoire de notables à l'ouest là hein.... Sinon, la mère de la fille, à son tour, a pleuré de joie (oui, de joie) quand sa fille l'a informée que sa relation était terminée.
Entre amies....
Deux amies, une Douala et une Bamiléké devisent gaiement. Elles parlent de terrains. Vous voyez, les femmes capables qui n'attendent pas que leurs maris (si elles en ont) construisent leur vie hein. Et la bamiléké d'évoquer un excellent filon (épuisé au moment où elle en parle, cela va de soi) de terrains très bien situés, et vendus au dixième de leur prix normal.
"Les paters bamis là ont foncé sur l'affaire".
"Qui vendait le terrain?"
"Les notables et le chef Douala, qui ont récupéré des terres que l'Etat avait confisquées".
Et la Douala de s'interroger à haute voix.
"Comment est ce possible? Mon oncle chef sait que je cherche un terrain, il ne pouvait pas ne pas me parler de ce filon! et puis je pense que le mot d'ordre chez les Douala est de ne plus vendre de terrains qu'aux Douala car de nombreuses familles n'ont plus terres donc je suis surprise...".
"Oh mais tu sais, de toutes les façons les Douala sont trop fauchés. Qui pouvait payer ces terrains à part les bamilékés? C'est nous qui avons l'argent dans ce Cameroun". Anti zamba.
N.B
Après vérification, il s'est avéré que les terrains en question n'étaient pas en vente et que des escrocs déguisés en notables et ne possédant aucun titre foncier les refourguait pour une bouchée de pain à tous ceux qui voulaient les prendre. De belles batailles judiciaires en perspective hein... Mais le pari peut se comprendre. Si je paie un terrain qui vaut cent millions à quinze millions, j'ai une marge de quatre vingt cinq millions pour mener toutes les batailles juridiques me permettant de le récupérer. Le pragmatisme.
Sinon, et vous, dans votre vie quotidienne, qu'est ce que vous faites qui devrait vous démontrer à vous même si vous êtes un brin honnête, que vous êtes un bon tribaliste/communautariste?
J'aime bien toutes les initiatives virtuelles, stop au tribalisme et consort, mais vraiment, si on veut combattre ce problème au Cameroun, il y a un long chemin à parcourir qui commence par nos propres cerveaux...
Bonne réflexion!
Tu as raison ma soeur, ce qui me derange le plus c est cette histoire de mariage, au point ou ta famille en vient a te renier pour une histoire de tribu.
RépondreSupprimertu as vu ça?! et le pire c'est que souvent c'est ton "frère" de la meme tribu qui te fais ça tellement dur que tu sais que tu aurais été mieux ailleurs...
SupprimerPlein de verités cet article !
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